Valence
Le Chant la vie par Serge Noël, le 25 septembre 2016

Valence © Tango 7174 / Wikimedia Commons
Túria le fleuve que ne boit pas le ciel
je traverse la ville méandre de lumière et de vent
chemin ocre du soleil qui fait rêver les oiseaux
les murs blancs des grandes portes de la ville ancienne éclatent
et dans les ruelles des femmes libres rient
l’air est sec comme un bruit de bois mort
sur le sol filent les lézards comme un clignement d’yeux
on entend les chiens qui s’égosillent derrière les haies
on dirait des caravanes d’ombre sur le gravier
la poussière joue avec les rets de fin du jour
grands boulevards scintillants sous la pluie lumineuse de midi
à l’abri des parasols des familles sirotent les jus de fruits
et papotent et rêvassent et s’endorment et plongent
dans la nuit bleutée où se perdent les étoiles
et la lune argent contemple les passants qui susurrent des mots doux
quand tombe la nuit couille d’étoiles blêmes et rosées
quand elle embrasse les rues et les maisons qui se ferment
qu’elle corrompt le visage nu des places publiques où s’égarent les promeneurs
quand la nuit se couche fille blanche et maigre sur le flanc des rêves
la ville coiffe son chapeau de lune et s’endort
nous aurons couru dans les allées chaudes entre les arbres jaunes
courbant la tête sous un soleil raide et lourd
la peau moite le corps tremblant de songes et d’habitudes
Valence des grands oiseaux blancs de la Cité des Arts et des Sciences
jardin des mûriers des pêchers des orangers des palmes
Valence aux terrasses où boivent de grands verres d’eau pétillante
les dames à bijoux les messieurs en chemise ouverte
je vais du Marché couvert à la fontaine
je lave ma face de nuit à l’eau fraîche des matins
jardin de sentiers ombreux et d’aveux murmurés
hurlement mat des cigales dans le jour doré
l’air chaud résonne de fleurs rouges et de feu
du matin tendre bleuet au soir embrasé de calmes flammes
Valence et sa campagne à l’horizon des montagnes rousses
Valence dort dans les bras moussus de la mer qui miroite et qui danse
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