Vous êtes ici
LES BLOGS RECOMMANDÉS
Billets les + lus
Billets les + récents

Une fureur
Un calme insensé
Frappé
Lucien se fige
Devant l’ombre apparue
Il était pierre qui roule
Écrasait les choses libres
Et les détails du monde
Le voilà à l’arrêt
Devant une porte ouverte
En attendant le café
Tranches de pain
Confitures
Les doigts pianotent Chopin
Sur le bois de la table
Ariane oppose
Le visible et l’invisible
Au bord d’un désert
Tout en courbes
Inachevées
Ce matin
Une tempête de sable
Affole la respiration
D’Ariane
Charles Trenet chante
Une noix
Qu’y a-t-il à l’intérieur
D’une noix ?
Rien n’échappe à Ariane
Elle évite la pierre qui roule
Avec la voix douce
D’un rêve
Ariane est comblée
Dans un lit mouillé
Elle ronfle
Le calme
D’un ruisseau en automne
Un réservoir de pudeurs
Une arme chargée
D’une balle dum dum
Une bombe amorcée
Une idée, des paroles
Une émotion, un silence
Un corps ouvert
Jambe dérobée
Un agacement d’amour
Un feu
Les sept nains se comptent
Fausses vieilles barbes
Immortelles
Cachées en
Toi sans moi
N’existe pas
Ton élégance radicale
Ton œil indompté
Moi sans toi
N’existe plus
Dans ce temps devenu Fou
Un géant vu de derrière
Dit un poème très sombre
D’un faible éclat de voix
Il dit les lunettes roses
La limite du rée
l Le monde des sans odeur
L’art déshumanisé
Il nous noie à nouveau
Dans l’eau lente qui pue
Ariane lève ses paupières lourdes
Secoue ses cheveux
Noir corbeau
Elle avale l’intérieur
D’une noix
Une tasse de café corsé
Nomme Les disparus
Et les bienvenus
Elle chuchote son plaisir
Gaiement
À Christian qui écrase
Les choses noires
Et pousse sa pierre
Qui roule Loin
De son corps libéré
Au fil de la toile
&

Angèle est plate
À peine un point
Soudé au fer rouge
Dans la brume blanche
À l'abri des regards
De la matière, rien d'autre
Temps perdu
Plaie ouverte
Brindilles
Fragment de feu
Et une vieille cicatrice
Absence de jour, ciel noir
Absence de nuit, ciel bleu
Rires du public
Gomez perd la face
Les yeux secs
La langue en feu
Vide et fini
À l'abri des regards
De la matière, rien d'autre
Vague écho
Vertige
Trou noir
Soleil du soir
Et ventre à terre
Absence de jour, ciel noir
Absence de nuit, ciel bleu
Rires du public
Quand son bras se pose
Sur la fesse de Boris
Rufa ne pipe pas mot
Dans le love hôtel
À l'abri des regards
De la matière, rien d'autre
Désorientation
Urgence
Boule d'angoisse
Et arme à feu
Absence de jour, ciel noir
Absence de nuit, ciel bleu
Rires du public
Dans le futur peut-être
Le sommeil leur viendra
Dans un rayon de miel
Du même auteur

Une fureur
Un calme insensé
Frappé
Lucien se fige
Devant l’ombre apparue
Il était pierre qui roule
Écrasait les choses libres
Et les détails du monde
Le voilà à l’arrêt
Devant une porte ouverte
En attendant le café
Tranches de pain
Confitures
Les doigts pianotent Chopin
Sur le bois de la table
Ariane oppose
Le visible et l’invisible
Au bord d’un désert
Tout en courbes
Inachevées
Ce matin
Une tempête de sable
Affole la respiration
D’Ariane
Charles Trenet chante
Une noix
Qu’y a-t-il à l’intérieur
D’une noix ?
Rien n’échappe à Ariane
Elle évite la pierre qui roule
Avec la voix douce
D’un rêve
Ariane est comblée
Dans un lit mouillé
Elle ronfle
Le calme
D’un ruisseau en automne
Un réservoir de pudeurs
Une arme chargée
D’une balle dum dum
Une bombe amorcée
Une idée, des paroles
Une émotion, un silence
Un corps ouvert
Jambe dérobée
Un agacement d’amour
Un feu
Les sept nains se comptent
Fausses vieilles barbes
Immortelles
Cachées en
Toi sans moi
N’existe pas
Ton élégance radicale
Ton œil indompté
Moi sans toi
N’existe plus
Dans ce temps devenu Fou
Un géant vu de derrière
Dit un poème très sombre
D’un faible éclat de voix
Il dit les lunettes roses
La limite du rée
l Le monde des sans odeur
L’art déshumanisé
Il nous noie à nouveau
Dans l’eau lente qui pue
Ariane lève ses paupières lourdes
Secoue ses cheveux
Noir corbeau
Elle avale l’intérieur
D’une noix
Une tasse de café corsé
Nomme Les disparus
Et les bienvenus
Elle chuchote son plaisir
Gaiement
À Christian qui écrase
Les choses noires
Et pousse sa pierre
Qui roule Loin
De son corps libéré

Alain, hors d’atteinte
Et toujours rattrapé
Évite de se voir
Dans le tain du miroir
Où règne son vieux moi
Jeu de cubes mal ajustés
Dans le décor espéré
D’une terre mieux jardinée
Le fleuve court vers sa brume
Il s’ouvre aux profondeurs
Il fend la buée blanche
En ligne bien tracée
Depuis son commencement
Alain s’endort assis
Dans une vieille paresse
L’œil vide
Les bras tombants
Il est deux endroits
Au même moment
Il est deux moments
Du même endroit
Louise regarde la rue
Une porte grince
Des gens chuchotent
Un coup de sifflet sec
Du verre cassé
Une forme apparaît
Un pied dans l’ombre
La tête levée vers la fenêtre
L’œil luisant
Au sol
Comme un dessin
Une poignée de cailloux
Par combien de matins naissants
Alain a suivi les rails du tram
Les mains derrière le dos
Seul
Avec, sur les épaules,
Le poids de tous les malheurs
Et de quelques nuages
Louise, paupières closes,
Mange les miettes
Oubliées sur la table
On sonne
Elle entend Alain
Qui se mouche
Qui cogne et qui crie
Louise veut juste dormir
Comme on dort dans l’herbe fraîche
Au printemps
Loin des peurs inventées
Le fleuve roule vers sa brume
Il s’ouvre aux profondeurs
Dans un éblouissement
Il sait
Le meilleur est devant
Dans l’aventure des vagues

Le spectacle de toujours
Envahi de couleurs
Fulguration
Des seconds rôles
Rires du public
Rien de suspect
Anouk parle à elle-même
Un sourire dans les yeux
Soudain bouleversée
Par une poussière
Rires du public
Rien de suspect
Yoko lève le voile
Fin d’un rêve
Un pur caprice
Une énigme du boulevard
Rires du public
Rien de suspect
Matt, hors de lui
Court au hasard
Vers un lieu retiré
À l’arrière du front
Rires du public
Rien de suspect
Tien est scié
D’un coup d’œil
S’ouvre un passage obscur
Qui l’absorbe sans bruit
Rires du public
Rien de suspect
Louise vacille
Un saut en avant
Une pause
Retour case départ
Rires du public
Rien de suspect
Le spectacle de toujours
Envahi de couleurs
Le feu est mis
Aux statues en colère
Fumées flottantes
Brouillard opaque
Hurlements de la meute
Fuite du public
Un clac suspect
Dans le théâtre déserté
Odeurs dans l’air
Germes de vies
Deux gouttes d’eau
Font une source chaude
Le charme opère
Encore

Anne m’attend
Sa jupe berce
La douce chaleur
Du temps enfant
Un silence
Une absence
Quelques notes
Un rythme de bréviaire
Murmuré
Lentissimo
Corolle musicale
Accrochée
Autour de ses hanches
Elle cherche le goût d’un vieux craquelin
Croqué un jour pluvieux
Elle le cherchera
Encore, encore
Et une lazure dorera son cœur
Elle chante aussi les mots
Qui disent l’envol
De l’oiseau bleu
Au regard froid
Qui a glacé son sang
Elle appelle
Dans la clarté de midi
L’enfant disparu
Du temps des longs dimanches
Anne m’attend
En chantant
Le téléphone sonne
C’est Jean
Il vient

Ciel ! La distance
Ciel ! La présence
Ciel !
Division du temps
Implosion des gens
Cache-cache
Un paysage voilé
Une eau invisible
Chante Les couleurs disparues
Signes d’une nuit sans lune
Suzanne a la langue
Bien pendue
Ses idées volent
Comme des hirondelles
Indécises
Aux ailes acérées
Elle parle là
Où l’air est libre
Mais l’herbe mauvaise
De l’eau pure sort du granit
À côté
L’arbre est patience
Sous son pied
Tout est abri
Longue rumeur
Friture cosmique
Ondes de joie
La foule enfle
Lucien discourt
Il pense convaincre
Un œil fermé
L’autre tourné vers l’intérieur
La foule le refroidit
De petits rires blessants
Plus un mot n’est dit
Sur une terre de menteurs
Et d’assassins
Court dans le vent tiède
L’idée du poison
Un effluve efficace
Une menace suspendue
Au-dessus des têtes vides
Roxane est veuve
Et Luigi ne vient pas
Elle est faite pour les nuages
Et les couleurs primaires
Elle suit les signes sculptés
Les oies rieuses
La route défile
Elle dort sous la bonne
Et belle étoile
Loin des questions idiotes
Le fleuve s’enfuit
Par la fenêtre ouverte
Aller simple pour toujours
Seul le gel allonge son tempo
Tout coule
Jusqu’à pas d’heure
Ciel ! La distance
Ciel ! La présence
Ciel !
Division du temps
Implosion des gens
Absence
Le jour du mariage de Lénine
Et de la vierge Marie
La lune ronde nous éclaire
Et le soleil revient
Toujours vainqueur

Cher Michel Clair,
Tu parcours la ville d’encombrantes photos dans les bras, tu les accroches et les abandonnes (donnes) au hasard des découvreurs. Sur la toile, tu orientes avec de maigres indices le jeu de piste. Ces actes-là sont pour moi la plus émouvante action humaine et artistique des temps troublés que nous essayons de vivre. Elle me touche à fond. Tu es mouvement quand tout se fige et ça bouge avec talent, beauté, huile de bras et une puissante générosité. Je la retrouve, cette générosité, dans ton portfolio quasi-gratuit et si riche « S’échapper une heure… », plein d’une beauté SURnaturelle.
Merci, Michel, pour ces baumes au cœur… En méditant sur tout cela, tes marches dans la ville, dans les bois, tes dernières photos de personnes écroulées loin de toute sérénité et, lisant en même temps l’incroyable roman qu’est « Le maître et Marguerite » de Boulgakov dans la nouvelle traduction d’André Markowicz, j’ai écrit pour toi le petit texte ci-dessous :
Dans les coulisses, pour Michel Clair
Un nom secret
Choisi par hasard
Un saut périlleux
Dans les coulisses
Un sourire de mime
Étonné des possibles
J’ai tout vu, tout entendu
Mais
Trois étincelles sur un nuage
Ne font pas éclater l’orage
Un curieux homme ivre
Est le centre de l’attention
C’est Dimitri sur le trottoir
Il vomit et s’évapore
Dans un dernier shot d’éternité
Zelda ne sait que faire
Quand Luca lui cache
Une flamme retenue
Las ! Une dose d’alcool
Et le feu explose
Luca pirouette
Tempête après l’orage
Ciel lavé
De ses colonnes de poussières
Ben change de visage
Il sourit
Épouse disparue
Nuit totale
Yeux fermés
Autres prodiges
Servis tels quels
La vie d’avant est terminée
Comme un point termine cette phrase
Qui n’a pas de fin
Olga sort de sa mémoire
Ce point noir
Sur le sable humide
Elle s’amuse mieux sans Ben
Fraîcheur après l’orage
Elle remue les ombres
Dans la brume
Étonnée des possibles
Course poursuite
Bras-dessus-bras-dessous
Luca est emmené
Dans les hauteurs
J’ai tout vu, tout entendu
La classe !
Sauts périlleux dans les coulisses
Je me renverse
Et je souris
Fromont, décembre 2020