I.S.Râteau et A.Lamasse vont en Palestine

Tout d’abord, rions un peu :
Si vous ne les avez pas encore lus, je vous rapporte quelques propos de l’ambassadrice d’Israël en Belgique, au sujet de l’attaque du Hamas. Un modèle de langue de bois : (d’ébène, au moins)*
« Ils ne sont pas là pour libérer la Palestine, ils sont là pour nous assassiner »
Ah ben oui, hein ! S’ils nous avaient dit qu’ils étaient là pour libérer la Palestine, on les aurait laissés faire. Et si au lieu de nous assassiner ils nous avaient fait des bisous, on leur aurait tout de suite rendu leur Palestine ! Avec un bouquet de fleurs en plus ! On est humains...
Plus sérieux
Je me suis fait, à juste titre, aimablement remonter les bretelles par un lecteur, à propos de mon pensum de la semaine dernière concernant la caricature publiée par le secrétaire général des mutualités socialistes.
En effet, il ne s’agissait pas du drapeau israélien, ni du drapeau nazi, mais de l’étoile de David et de la svastika (inclinée à 45°, des nazis).
En ces temps de massacres guerriers où tout le monde agite des drapeaux, j’ai fait un raccourci un peu rapide (les raccourcis, c’est comme ça), qui, toutefois, sur le fond ne change rien, voire invite à prolonger la réflexion.
L’étoile de David ou la croix gammée sont d’inoffensifs symboles, l'un juif, l'autre eurasien attaché à l'hindouisme, au bouddhisme et autres, vieux de sept mille ans qui, quoi qu’en pensent les intégristes de tout bord, sont librement interprétables et chacun peut, librement encore, s'y reconnaître ou non, sans nécessairement le clamer sur les toits.
Il n’en reste pas moins que l’Étoile de David, un des symboles de la judéité, est le drapeau de l’état d’Israël, comme la croix gammée était celui de l’État allemand nazi, d’où l’équation simple des bas-de-plafond : Étoile de David = juif = massacreur de Palestiniens, croix gammée = allemand = nazi = Shoah.
Lorsque des symboles propres, ou non, à telle ou telle communauté tombent aux mains d’idéologues fous, ils prennent en otages l’ensemble des membres de ces communautés, car ils les assimilent, sans leur demander leur avis, à leurs méfaits.
Il n’y a donc pas lieu de s’étonner si dans nos pays l’antisémitisme qui n’a jamais vraiment disparu, pas plus que le nazisme qui n’ose pas trop la ramener pour l’instant (les Allemands, eux, sont devenus plus raisonnables depuis 1945), l’antisémitisme, donc, reprend force et vigueur : tous les juifs, du monde entier, sont responsables des massacres, des spoliations en Palestine. Élémentaire, mon cher Ducon !
Je lis avec un certain découragement, les témoignages de juifs allemands terrorisés, et ça se comprend, par la montée de l’antisémitisme dans ce pays. Cependant, aucun ne fait le rapport avec le comportement de l’État voyou qui, étoile de David en tête, depuis des décennies, ne respecte pas les conventions internationales, commet ou laisse commettre les pires excès contre les Palestiniens, qui, rappelons-le, ne sont pour rien dans la Shoah.  L’attaque monstrueuse du Hamas n’est pas un fait isolé, venu de nulle part, un coup de folie imprévisible.
Parenthèse : On notera que le Vatican, État religieux s’il en est, n’a pas cru bon de mettre le Petit Jésus sur son drapeau. Ce qui laisse tout de même une certaine liberté de penser aux catholiques (dont certains, selon moi, font probablement mauvais usage, mais c’est un autre débat, fin de la parenthèse.
Dans ce contexte guerrier, l’État d’Israël essaie de cacher la merde au chat, arguant que son action à Gaza, vise à se venger des horreurs commises par le Hamas et d’en éliminer tous les membres (les enfants gazaouis étant, n’en doutons pas, des combattants du Hamas), comme s’il s’agissait d’une histoire de cour de récréation un peu violente.
Nos brillants experts en diplomatie soit y croient vraiment, soit ne sont pas dérangés d’être pris pour des cons.
Le Hamas a fourni un excellent prétexte à Israël pour reconquérir Gaza et s’y réinstaller durablement, malgré les démentis, croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer, de responsables israéliens, ils ont l’habitude ; et malgré les larmes de crocodile de « la communauté internationale » qui se laisse délibérément mener en bateau depuis des décennies par les mêmes. Elle a aussi l’habitude.
Il n’y a pas besoin d’être un spécialiste des questions militaires pour penser que le Hamas, malgré toutes ses facultés de nuisance, soit à même de tenir tête à l’armée israélienne. On peut donc être perplexe quant aux raisons qui ont poussé ses dirigeants à se lancer dans cette aventure guerrière perdue d’avance. Un coup de pouce d’Allah ?
Re-parenthèse : Curieusement, les dieux, après les guerres, ont toujours été du côté des vainqueurs. Quant aux vaincus, aussi croyants étaient-ils, s’ils ont pris la pâtée, c’est qu’ils n’aimaient pas assez Dieu, il les a punis ! Les religions, ça explique tout, c’est facile à comprendre, c’est pourquoi, sans doute, elles ont tellement d’adeptes. Fin de la truc machin.
Mais peut-être que le Hamas a une botte secrète.
Peut-être que l’histoire nous apprendra qui a manipulé qui.
 Peut-être que Netavoyou et sa bande passeront bientôt pour les glorieux successeurs du roi David ou de Salomon, s’il n’a jamais existé. C’est probablement ce qu’ils s’efforcent de devenir, car le sionisme et la bible, contrairement au cache-sexe laïque qu'il affiche, c’est une longue histoire de cache-cache. Pour ce qui concerne les juifs, croyants ou non, l'expérience sioniste, contrairement à ses fanfaronnades, est loin de les avoir mis à l'abri de l'antisémitisme, pas plus en Israël qu'ailleurs, quand ça ne l'a pas aggravé, lui qui ne demandait qu'à être alimenté.
Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.

* De nos jours, la langue de bois, en termes politiques et commerciaux, s’appelle « communication ».