Passoires
Pasta par Michel Noirret, le 30 septembre 2023

La semaine dernière, mon honoré confrère Jean Rebuffat (je peux la faire celle-là : « honoré confrère », dans Entreleslignes ?) Si c’est pas possible, tant pis, c’est fait !).
Donc, Jean dissertait sur l'appétit des religions pour les subsides étatiques. (Quand j’entends le mot « subsides », je sors ma religion) et en même temps me gratifiait d’un titre assez peu flatteur, celui de pape du Pastafarisme. Je ne considère pas la chose comme une intention de m’humilier, mais il n’est guère reluisant de se voir affubler le titre du Grand Mamamouchi d’une association qui depuis des millénaires tolère la pédophilie la plus sordide, quoiqu’il n’y en ait pas de noble, et autres exactions de tous ordres et du même niveau ; non, je mets cet écart de langage sur le compte d’une mauvaise communication pastafarienne.
Soyons exacts ; je ne suis pas pape. Au niveau local, je suis Grand Nouilleux de Belgique, au niveau universel Grand Commandeur des Nouilles d’Orient, d’Occident.
On notera que j’ai fraternellement laissé le Midi, le Septentrion, le Zénith et le Nadir à la disposition de qui en aurait l’usage.
Avec des titres comme ça, on ne peut pas faire des blagues à la Prévert : « La pipe au papa du pape Pie pue. » C’est déjà ça.
Les titres pastafariens sont auto-octroyés et ne donnent lieu ni à privilège, ni considération particulière. Il y a là certes une petite ressemblance avec l’Église qui s’est auto-octroyée la mission de représenter un dieu sur cette planète et ses environs, même lointains, en attendant que la conquête spatiale fasse encore des progrès.
Mais l’Église, ni aucune autre institution religieuse, n’a jamais pu exhiber, signés de la main d’un dieu, le moindre titre, la moindre charte la chargeant de cette mission. À part des racontars, des calembours de mecs probablement bien pétés avec toute cette flotte convertie en pinard, aucune trace crédible...
- Tu t’appelles… hic... comment dé... déjà ? ah oui… brup... Pierre ! et sur cette... machin... là, pierre... brôôô... je bâtirai mon Église ! Remets-nous ça René ! Elle est bonne, non ? Et vous co...connaissez... hic... celle du...
- Arrête un peu Jésus, tu fatigues les clients...
Ouais... Le Nouveau Testament considéré comme l’ancêtre de l’almanach Vermot, c’est jouable.
Mais on soupçonnerait l’arnaque pour moins que ça.
Toutefois, la vague ressemblance s’arrête là.
Certes, le pastafarisme n’a pas non plus patente écrite du Monstre en Spaghetti Volant pour le représenter dans le bordel dans lequel il nous a mis. Normal, il ne s’est pas encore complètement remis de la cuite pendant laquelle il a inventé notre monde. Son appendice nouilleux tremble encore, la signature pourrait s’en ressentir. D’autre part, aucun§ pastafarien§ ne prétend le représenter. Un ivrogne, même tellement humain finalement, ça fait mauvais genre et il y a assez d'occasions d'être emmerdé par les bien-pensants.
Le pastafarisme, n’a pas non plus besoin de l’argent de ses semblables pour exister, car il n’a nul apparatchik à entretenir, si pas avec ses propres sous, ceux des fidèles, fidèles de gré ou de force (la dîme, ça rigolait pas) puis avec ceux des citoyens croyants ou non. Mais il n’y a pas que l’Église à pratiquer de la sorte, comme à juste titre le soulignait Jean Rebuffat.
Le pastafarisme ne possède aucun bâtiment mégalomaniaque propre à espastrouiller le chaland et d’un coût d'entretien délirant. Le temple des pastafarien§ est à l’endroit où il§s se trouvent au gré de leurs déplacements, partout sur notre planète, plus tard sur Alpha du Centaure s’il le faut.
Le§s pastafarien§s n’ont de compte à rendre de leur foi à personne. Il leur suffit de se déclarer pastafarien§s et vogue la galère. Pas de registre, pas de carte du parti, c’est bien utile en cas de persécutions, ni de cotisation pour gérer le Barnum, faire de la retape, de la frime pour gagner des clients, ni d’écoles pour endoctriner les gamins. L’école publique suffit aux pastafarienn§s.
Puisqu’on parle de religion, notons qu’un grand pas est en train de s’accomplir en matière d’œcuménisme : sur base de la connerie la plus noire, comme il est d'usage en ces matières, musulmans et cathos d’extrême droite, irréconciliables ennemis, manifestent ensemble contre le supposé projet du gouvernement d’enseigner la masturbation à l’école. Comme s’il y avait besoin de l’école pour apprendre à se masturber ! Ils se souviennent bien eux-mêmes que dans leur prime jeunesse, ils n’ont eu besoin de personne pour s’y mettre. C’est venu naturellement, quasi d’instinct, sans l’aide personne, sauf parfois celle des copains ou des copines pour améliorer la pratique, mais ce n’était guère probant. Chacun sa méthode, et caleçons et petites culottes seront bien gardés ! Alors à quoi bon alourdir les programmes scolaires de nos cher§s petit§s branleu§s ! Je vous le demande !
Je constate donc avec plaisir que pour les tenants d’idéologies les plus farouchement opposées, il y a moyen de s’unir.
Alléluia ! Allah akbar !
Prolétaires, c.e.o., tyrans, religieux, flics, présidents de partis, élus de toutes catégories, magistrat§s, militaires, etc. de tous les pays, BRANLEZ-VOUS !
Certes, vous le faites déjà, mais n’hésitez pas à faire votre coming out !
Que le monstre en spaghetti volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.
Je rappelle, pour ceux qui auraient oublié, que le signe § (deux nouilles entrelacées) est le symbole pastafarien du masculin et du féminin indissolublement unis.
Il semble que vous appréciez cet article
Notre site n'est pas devenu payant! Mais malgré le bénévolat de ses collaborateurs, il coûte de l'argent.
C'est pourquoi, si cet article vous a plu (et même dans le cas inverse), nous faire un micropaiement d'un ou de quelques euros nous aiderait à sauver notre fragile indépendance et à lancer de nouveaux projets.
Merci à vous.