Pffff!
Pasta par Michel Noirret, le 07 octobre 2023

© WICH
Se passe vraiment plus rien qui mérite un coup d’humeur. Ou plutôt, les catastrophes climatiques, les patrons qui se conduisent comme des maffieux (les compagnies d’aviation, d’agro-alimentaire, de chimie, de pétrole par n’en citer que d’emblématiques) de plus en plus ouvertement grâce à leurs avocats et autres artistes du droit, les politiques qui passent plus de temps à gérer leurs affaires internes, leur carrière, leurs relations avec les autres partis, à « communiquer » * qu’à réellement faire ce pourquoi ils sont élus : s’occuper des affaires des citoyens, (il est vrai que parfois, on est plutôt satisfaits qu’ils s’occupent d’autres choses, c’est à mettre à leur crédit), les marchands de dope qui se flinguent dans les rues des villes et des campagnes, la guerre, la vraie, un peu partout (c’est pas vraiment nouveau, d’accord) et qui ne demande qu’à s’étendre, demandez à Poutine et ses truands médaillés ou non, l’État d’Israël qui pratique l’apartheid, ceux d’Afrique qui pillent leurs habitants, les religieux qui imposent leurs fantasmes mortifères à toutes les populations sous leur coupe – les cathos qui se contentent de simplement faire les gros yeux à leurs curés pédophiles – et toutes ces sortes de choses dont les médias nous abreuvent, font tellement partie du quotidien qu’on n'a pas plus envie de les commenter, qu’autrefois, on commentait sans rire la pluie et le beau temps. Quand il y avait encore de la pluie et du beau temps. Maintenant, c’est des inondations et des sécheresses. Mais on s’habitue.
La banalité du mal.**
C’est tellement énorme que ça coupe le sifflet aux persifleurs.
Enfin, bon, rions un peu quand même.
Les manifestants contre le projet de loi de restriction du droit de manifester, empêchent les manifestants de manifester !
J’avais l’intention de rejoindre mes camarades Vieux en colère pour manifester contre le projet de loi de restriction du droit, etc. mais les agents des transports en commun qui manifestaient contre ce projet de loi de restriction, etc, ne conduisaient plus leurs machines bien utiles aux petits vieux sans défense contre l’automobile comme moyen de régulation démographique, donc, pas moyen de se rendre sur les lieux de la manifestation contre le projet de loi et patati et patata.
Les grévistes bloquant les manifestants ! on aura tout vu ! Tsssss!
Quel que soit le point de vue dont on se place, ce projet d’interdiction est ridicule et n’empêchera pas les casseurs de casser. Si certains sont empêchés, d’autres prendront la relève, ou c’est à ne plus croire à la vitalité humaine.
D’un point de vue général, je crois l’avoir déjà écrit, casser lors des manifestations, contrairement aux apparences, est une activité hautement citoyenne. Après avoir cassé, il faut réparer**. Ça crée des emplois, accroît les bénéfs des entreprises et par conséquent le volume des impôts que paient ces entreprises. Certes, les assurances coûtent plus cher, ce qui accroît le volume des taxations des assureurs, qui vendent d’autant plus d’assurances qu’il y a d’autant plus de casseurs et de manifs.
L’État se devrait donc, en ces temps de crise budgétaire, d’encourager les casseurs ; ils sont utiles au PIB.
Bon, y aura bien l’un ou l’autre prix Nobel d’économie qui critiquera mon point de vue, mais s’il y avait de réelles solutions aux problèmes économiques****, depuis le temps que les prix Nobel d’économie trouvent les meilleures recettes pour les résoudre, il ne devrait plus y en avoir. Ce qui provoquerait une sérieuse chute du prix Nobel. Et là, je vous dis pas la cata!
Les syndicats, les partis, les associations, de leur côté, devraient encourager les casseurs, ou instaurer des sections « casseurs », puisque, nous venons de le voir, casser est pourvoyeur d’emplois. Non seulement de casseur, mais de réparateur. Ça peut être le même, il crée son emploi, c'est un entrepreneur et on n'encourage pas assez l'entrepreneuriat. On dit merci qui camarades ?
Évidemment, il faudrait un peu éduquer les bas-de-plafond qui cassent. Tant qu’ils cassent des biens privés, vitrines de banques, de grands magasins, d’hôtels de luxe, etc. c’est dans les clous. C’est quand ils s’en prennent aux biens publics que ça déconne ! généralement, c'est la collectivité qui doit payer les réparations sur son maigre bas de laine, et le bas de laine de la collectivité se remplit avec les impôts des citoyen§s, c'est-à-dire aussi, aussi ceux des casseurs, quand ils sont imposables, ce qui n’est généralement pas l’aire de recrutement. Mais, par exemple, casser un commissariat de police peut s’avérer tout à fait contre-productif pour le casseur. Lorsqu’il a vraiment le feu au cul, il peut faire appel aux flics, sans vergogne.
Mais s’il n’y a plus de commissariat dans le coin ?
Il devra régler le problème lui-même à la mitraillette. C’est dangereux, parfois douloureux, souvent mortel. Mais, de quel côté que se trouve la ou les victimes, c’est tout bénef pour les entreprises de pompes funèbres. Pas pour le casseur qui a pris tous les risques ou toutes les balles. Tout est en tout. Et réciproquement, comme vous savez.
Terminons sur quelques notes piquantes
*Communiquer dans son camp. (pour les ami§s du contrepet.)
** Hannah Arendt, à propos d’Eichmann et de son procès.
*** Posez-vous la question de savoir combien de pognon a rapporté le fameux plan Marshall d’aide à l’Europe après les dévastations de la deuxième guerre mondiale.
Eh oui, pendant les guerres, il y en a qui jubilent en secret des destructions – plus il y en a, meilleur c'est – sachant combien ça va rapporter de reconstruire. En Ukraine, on se bouscule déjà. Et si ce sont les Russes qui gagnent, on reconstruira avec les Russes. Il y a aussi des oligarques du BTP en Russie, qui ne demandent que des joints-venture avec le BTP occidental impie, et l’inverse est tout aussi vrai.
**** La science économique n’est pas plus scientifique que n’importe quel mysticisme. Elle est fondée sur une croyance : la valeur fiduciaire des produits du travail humain et, donc, pour causer comme tout le monde, l’équivalent en argent et ses dérivés (le troc n’étant que marginal, quoique fonctionnant sur les mêmes principes) qui sont totalement arbitraires, fantasmés, évalués au doigt mouillé et à l’appétit, les projets d’expansion du créateur de valeur.
À la fois immanente et transcendante, l’économie est utile à l’humain pour assurer sa subsistance sociale et personnelle, tout comme la religion (la religion est une croyance, les croyances sont infinies et ne sont pas nécessairement déistes). Les brillantes théories des économistes américains – les « Chicago boys » — qui ont mis Pinochet au pouvoir, ont fait autant de dégâts humains qu’en fait la dictature des cinglés d’Allah, Iraniens et autres maboules). La dictature du prolétariat et ses horreurs,sont, ou ont été, ni plus ni moins qu’une croyance. Perso, je pense que la Laïcité peut instaurer la paix entre croyant§s et non-croyant§s. C’est aussi une croyance. Ce qui fait le défaut des deux, (immanence et transcendance), c’est la manipulation des concepts, par les « théologiens » et leurs clercs, en un mot, c’est l’abus.
L’abus est-il réellement objectivable ? C’est à cette problématique que devraient s’attaquer nos futurs prix Nobel de tous ordres.
Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.
Il semble que vous appréciez cet article
Notre site n'est pas devenu payant! Mais malgré le bénévolat de ses collaborateurs, il coûte de l'argent.
C'est pourquoi, si cet article vous a plu (et même dans le cas inverse), nous faire un micropaiement d'un ou de quelques euros nous aiderait à sauver notre fragile indépendance et à lancer de nouveaux projets.
Merci à vous.