semaine 48

Les algorithme

Une édition originale par Thierry Robberecht, le 17 mai 2023

© Serge Goldwicht

William est un informaticien talentueux et curieux. Talentueux parce qu'il maîtrise l'informatique mieux que ses collègues informaticiens, curieux parce que quand il ne comprend pas complètement une information, il va y voir de plus près.Sa dernière obsession ? Les algorythmes qui dirigent le monde numérique mais qui sont aussi les dictateurs du monde réel en organisant des rencontres amicales, amoureuses ou politiques et en modifiant la vie de millions d'individus. Les algorythmes, il sait ce que c'est, il en a lui-même créé mais jamais des algorythmes suffisamment puissants capables de dominer le monde. Il veut voir de plus près à quoi ils ressemblent ces géants numériques et quels sont leurs codes. Pour pénétrer les réseaux, il se crée un avatar en quelques secondes et plonge dans le liquide nauséeux des réseaux sociaux. Les obstacles sont nombreux mais il se fraie un chemin à travers les codages numériques, les tweets de Trump les photos de chats et les plaintes et les dénonciations des voisins, des migrants, des étrangers en général tous responsables de la pauvreté et du déclin du pays mais aussi les indignations du genre "Dans quel monde vit-on?" et "C'était mieux avant " qui ne sont jamais suivies d'actions concrètes. Se plaindre et s'indigner c'est agir dans le monde des réseaux sociaux. William se reconnait bien parmi les utilisateurs des réséaux sociaux. Il ressemble aux autres, à tous les autres. Parmi les obstacles des portails verrouillés qu'il parvient à ouvrir grâce à son intelligence et à ses connaissances numériques. Des virus, beaucoup de virus aui le rendent malade et l'immobilisent. Dix fois,vingt fois il a failli se noyer dans le torrent d'informations inutiles. Finalement, éreinté, il atteint une cloison étanche fermée par une manivelle qu'il met plusieurs heures à tenter d'ouvrir à cause de la pression exercée par les réseaux sociaux sur le portail. Quand il parvient enfin à l'ouvrir vers le haut, il passe la tête par l'ouverture et il découvre des centaines d'écrans d'ordinateur devant lesquels travaillent des soldats allemands en uniforme de SS. L'un d'eux se retourne vers Wiliam et lui dit avec un accent allemand : "Pauvre naïf, vous aviez vraiment cru que nous avions perdu la seconde guerre mondiale ?"

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