Comme ma bouche grimace
Quand au hasard de l'obscurité
Une force enfle en moi
Avec un bruit de vieux moteur
Tout s'agite tout remue
Comme une mer qui se retire
Et qui te toise de sa plus haute vague
Tout a disparu
Le monde arrêté
Endormi
Envie d'allumer
D'un éclair silencieux
Cette aube noire
À l'odeur de vieux bois
Devant moi, une chaise vide
Le rire des autres
Comme les cris de hiboux à la dérive
Lucas me surprend
Son inquiétant sourire
Son regard circulaire
Sandra passe rapidement
Sans direction certaine
Elle pleure
Émilie hésite
Elle est née comme ça
Angelica se lève et s'en va
Les yeux au plafond
Le cœur en bois
Franz veut le contraire
Toujours
Tête baissée, immobile
Michel et Marc serrent les dents
Ils ont mal à deux
Ils sont lourdeur et risques
La compagnie des ombres flasques
Disparaît dans les lignes obliques
De la lumière du matin
Enfin
Le rire des autres est avalé
Par les bruits naissants de la rue
Une force enfle en moi
Avec un bruit de vieux moteur
Tout s'agite tout remue
Comme une mer qui accoure
Sans précaution
Et qui amplifie le chant des oiseaux
Ma bouche grimace
De plaisir
Une étreinte chaude me surprend
De mille façons
Tout s'agite tout remue
Tout éteint les mauvais tours
De cette pauvre nuit