Carlos prend feu
Natacha perd la face
Pénétration moussante
Précarité soudaine
Un rêve compact
Tout en frissons
Comme les mots qui nous portent
À l'improviste
Au cœur de ces histoires
De nos premières vies
De nos rages animales
Ces longues nuits à hurler
À lire
À promener sous la pluie
Notre viande émotive
Sur deux pattes solides
Sang figé dans les rouages
Natacha est la colère
Carlos le caprice
Des vagues, des vagues
Et de vagues
Éternels retours
Natacha est le combat
Carlos le sommeil
Impardonnable
Carlos sous influence
Natacha se tait
Et tue Carlos
De ses larmes retenues
Le silence n’existe pas dans
Le rêve qui revient
Cette ville mystérieuse
A une porte au midi
Flanquée d’une sculpture blanche
Un cheval brisé en deux
La queue dressée vers le soleil
Une femme, cheveux libres,
Se presse dans le bourdon des poussières
Un livre sous le bras
Je suis assis au café
Avec les hommes assoupis
La paume sur le verre de thé
Les pupilles tremblent
Au rythme de la femme
Qui s’éloigne déjà
Entre un pigeonnier conique
Et le plus proche minaret
Un pigeonnier sans pigeon
Un minaret sans muezzin
J’entends juste le vent
L’eau qui bout
Le sable qui use la terre
Le silence n’existe pas dans
La ville des poussières
Ocre et grise
Le vide
Le silence
Une ébriété lunaire
Et au milieu
L’autre combattant
Petite tête dure
Tête brûlée
Fou d’artifice
Le monde a cessé pour lui
Ce jour de première neige
L’autre combattant
Des picotements sous la peau
Les yeux musclés
Blotti dans l’ombre
Avec la chance
Le monde continue pour lui
Ce jour de première neige
Et au milieu
Le vide
Le silence
Une ébriété lunaire
Une goutte sans l’averse
Une guêpe sans l’essaim
Un souffle sans la bourrasque
Une vague sans la marée
Une lettre sans la phrase
Un atome sans la matière
Un grain sans la poudre
Un fil sans la trame
Un rail sans la voie
Une poussière sans les étoiles
Un passager sans l’éternité
Clandestines
L’averse sans goutte
L’essaim sans guêpe
La bourrasque sans souffle
La marée sans vague
La phrase sans lettre
La matière sans atome
La poudre sans grain
La trame sans fil
La voie sans rail
Les étoiles sans poussière
L’éternité de passage
Un instant d'inattention
Et... La nature reprend ses droits
Une rumeur évasive
La morsure d'un sabre
Au service de la menace
Henri a l'air conditionné
Amour de la routine
Chance de ne pas être là
Il passe d'un sujet à l'autre
Tant bien que mal
Interminable
Fuite en avant
Un instant d'inattention
Et... La nature reprend ses droits
Pedro fait saigner
Il impose ses règles
Mares de boues
Ongles noirs
Dollars
Et partout
Sur les ondes
Les plaintes chantantes des pleureuses
Et la vibration sourde des tambours
Un instant d'inattention
Et... La nature reprend ses droits
Les crocs de l’agneau
Pincent le beau cou du vautour
Caresses de balles de caoutchouc
Prend ton glaçon par la main
Garde ton sang-froid
Entre deux doigts
Serre
Un carré chocolat
Noir
La fille attend
L’affut tendu d’un amant
Tête nue
Boursicotages
Dans les fragments d’un manteau gris
Pendant le coucher des couleurs
La fanfare
Rabat-joie
Joue une histoire pour lier le peuple
Le général des choses
Bras croisés
Se siffle la vieille danse aux sorcières
Les flammes jaunes de sa moustache
Tremblent de désir pour
Le petit beurre de la veuve
Le vautour saigne
Le chocolat fond
Le glaçon brûle l’agneau
La lumière chute
Tensions des bourses
Tout fourre tout
Dans le cache-poussière