semaine 49

Le zéro et l'infini du terrorisme

Edito par Jean Rebuffat, le 15 juillet 2016

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Capture d'écran Twitter

À chaud, ces quelques sentiments après l'attentat de Nice, outre l'horreur pour l'acte et la compassion pour les victimes.

Tout d'abord observer que la date n'était pas un hasard et ne s'explique pas uniquement par le rassemblement de foule sur la Promenade des Anglais. Ensuite remarquer l'arme: un camion blanc, sans texte, dessin ou logo sur ses flancs - mais que faisait-il là, comment a-t-il pu arriver sans encombre dans une zone piétonne?

Pour frapper, le terroriste n'a pas besoin de grand chose, en vérité, et il n'a pas besoin d'être la maille d'un réseau important. Acte d'un loup solitaire ou non, d'un dément ou d'un fanatique, l'attentat de Nice nous rappelle cette double évidence: l'attaque arrive après le soulagement (l'Euro s'est terminé sans attentat et à Bruxelles, on venait d'arrêter Salah Abdeslam) et quelles que soient les précautions prises, il est impossible de tout prévoir, de tout deviner, de tout empêcher. Si sécuriser une fan zone est une bonne chose, va-t-on devoir en revenir au couvre-feu? À Paris, à Bruxelles, lentement la vie redevenait normale.

Nice se croyait sous la protection de son nombre record de caméras de surveillance. D'énormes renforts avaient été expédiés sur la Côte d'Azur: festival de Cannes, Euro, carnaval... Si l'ennemi est dans nos murs, à quoi cela sert-il de fermer les frontières?

L'impuissance ne doit pas nous empêcher de vivre mais nous devons hélas admettre que faute de réponse efficace, nous n'avons pas d'échappatoire à l'alternative sinistre du toujours plus sécuritaire ou du toujours plus sanglant. Il est difficile de rester civilisé devant la barbarie. Mais il n'y a pas d'autre choix que celui-là: respecter nos valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Ce n'est pas un 14 juillet qu'on vous rendra la Bastille.

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