L’enfant de tous les Hiroshima
enfant enfant dis d’où viens-tu
je viens des longs déserts monsieur
j’en oubliais le bleu des cieux
enfant dis-moi ce qui te tue
j’ai fait le chemin des misères
je meurs dans les rues à Gaza
parmi les spectres qu’on gaza
dans les ateliers sous la terre
j’ai crevé de faim en Afrique
j’ai volé du pain en Europe
mon destin de tendre antilope
je le dois aux faiseurs de fric
aux curés des bons sentiments
la nuit même le ciel me ment
*
et le pauvre ciel pleure de chagrin et de rage
après avoir vomi le malheur et la mort
ô enfants des fleurs noires sans visage sans corps
violés broyés vendus soldats malgré votre âge
moissons morbides et pâles dans les champs de l’oubli
marées de rêves morts et de bouches muettes
vos voix enfants demeurent si lointaines et fluettes
que vous disparaissez dans les sombres replis
de nos cœurs endormis qui jouent à la marelle
dans les jardins dorés les printemps alanguis
qui s’embrassent à minuit chaque année sous le gui
et qui crie à part eux qui se tait à part elles
garçons et filles du monde où le silence efface
leurs yeux ouverts et les traits humains sur leurs faces
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