La France a son onze de base

Poing de vue

Par | Journaliste |
le

Cette capture d'écran a été prise au début du débat. D'où le zéro-zéro. Reste à savoir s'il y aura beaucoup de spectateurs à se déplacer...

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Les voilà. Ils sont onze, prêts à entamer la partie. On va prendre la photo. Seul Poutou, sélectionné en dernière seconde, ne se joint pas au groupe malgré que le chouchou du public, Emmanuel Macron, s'en aille le chercher. Onze candidats à l'élection présidentielle française. Onze comme dans une équipe de foot.

Plaçons-les sur le terrain, en bon coach (tout le monde sait bien que la France compte autant de sélectionneurs que d'habitants). Il y a beaucoup de gauchers dans l'équipe: Poutou, Arthaud, Mélenchon, Hamon. Arthaud, incontestablement, doit jouer tout à gauche en arrière: elle apparaît aussitôt, en conception de jeu, d'une ringardise qu'on pardonnait jadis à Laguiller, mais les temps ont changé. Poutou, lui, est capable d'actions d'éclat et possède un tacle meurtrier. On ne sait pas où il a mis son maillot mais qu'importe: on devine que son jeu de tête est vif, en arrière central gauche. Hamon semble à l'échauffement souffrir d'un point de côté qui l'empêche de courir vraiment. Dans son club, il n'est pas très populaire car il a blessé quelques coéquipiers à l'entraînement et ceux-ci s'en souviennent. Comme il a tendance à se replier, la place lui sied. Mélenchon? On le croyait finissant, le revoici finisseur! Finaud sous son air de grand-père, c'est un vrai renard des surfaces, comme disent les journalistes belges. Il marque comme il respire, arrachant s'il le faut les ballons des pieds d'un Hamon qu'il trouve timoré. Son style de jeu est brillant. La reprise de volée n'a plus de secret pour lui: offensive toute, à l'avant gauche!

Des droitiers, on en discerne assez rapidement quelques uns qui n'ont pas de pied gauche même s'ils en affectent l'usage. Le plus compétent semble être Asselineau. C'est bien simple: il connaît à fond toutes les règles et les cite péremptoirement. Pour lui, l'équipe nationale est un mythe puissant et qu'on ne lui parle pas de championnat d'Europe! Il prendra le couloir droit (tout près des vestiaires). Dupont-Aignan, qui saute comme un cabri en disant "La France! La France! La France!", jouera juste à côté de lui, en défense centrale. Il est peu créatif mais commence à accumuler du temps de jeu. Par opposition, le petit Cheminade, maintes fois capé, apparaît comme très imaginatif. Il va jusqu'à se méfier des arbitres (dont le complot est évident) et rappelle comme un ancien combattant des matches oubliés dont il parle avec exaltation, exhibant les maillots échangés ("J'ai même celui de l'ancien capitaine, qui arrête sa carrière, François Hollande!"). Au milieu (de nulle part) avec en demi-def le berger basque venu du rugby, Lassalle, qui n'a peur de rien, même d'aller rencontrer la Syrie à Damas sans masque à gaz, c'est dire. Il reste un demi-droit, poste dont Fillon a le costume. On le roule trop facilement dans la farine, certes, il manifeste un mépris trop évident pour le service médical, d'accord, mais qui a oublié le superbe match d'entraînement qu'il a joué juste avant? (Probablement pas Sarkozy et Juppé, en tout cas.)

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Devant à droite il faudra bien mettre Le Pen: elle adore l'offensive et joue dos au but pour mieux tromper l'adversaire. Seul hic, sa mésentente avec Mélenchon. Une chose est certaine, ces deux-là ne crèchent pas ensemble. L'un rêve d'un grand soir, l'autre d'une aube dorée.

Et Emmanuel Macron? Le poste de gardien lui va comme un gant. Malgré un court passage très rémunérateur au FC La Banque, il apparaît comme le dernier rempart le plus efficient. Il court à gauche, il court à droite, évite les faux pas, intercepte toutes les balles et laisse entendre que quand il sera capitaine de l'équipe, ce qui à son sens ne tardera pas, on verra ce qu'on verra, pas ce qu'on a vu déjà, encore que, mais quelque chose qu'on n'aura encore jamais vu: un débutant gagner le Ballon d'or.

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