Les vacances du virus

Poing de vue

Par | Journaliste |
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À l'entrée de la cathédrale d'Uzès. Photo © Jean Rebuffat

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C'était prévisible et même probablement prévu: les vacances, sous la double raison de l'insouciance et de la mobilité, ont provoqué un regain de la pandémie de Covid-19. Petit tour d'Europe. 

Pour des raisons amicales et familiales, j'ai à titre personnel beaucoup voyagé depuis le début du mois de juillet et je termine un véritable tour de France après être allé aux Pays-Bas et au Luxembourg. Bien sûr ce ne sont que des impressions mais à quoi sert un envoyé spécial, en général, si ce n'est à vérifier ce qui est supposé et à dénicher les détails parlants?

La rigueur d'observation des règles semble, selon la caricature bien connue, s'assouplir au fur et à mesure que la boussole indique le sud. Ne simplifions pas, même dans les stations balnéaires occitanes, le rappel des règles est omniprésent mais leur application est variable, entre gens conscientisés et établissements prudents d'une part et de l'autre, ceux et celles qui par exemple n'ont pas très bien compris comment le masque se porte... À Rotterdam, on se fait engueuler quand on s'installe à trois en terrasse sur une seule table; mais les moins nombreux touristes néerlandais que d'ordinaire, dans le Midi, s'agglutinent sans respecter la distance sociale pourtant minimale (un mètre) en France. L'ambiance générale, du côté touristique, est à la fois fataliste et morose mais pas désastrée. Il y a moins de clients étrangers mais plus de Français qui soudain se rappellent que si leur pays est la première destination au monde, il doit bien y avoir une raison... Sur les plages, le gel hydroalcoolique concurrence la crème solaire. Dans les petites villes musées, la cohue habituelle semble identique à l'ordinaire. Là, le port du masque, s'il n'est pas obligatoire, semble tout de même prudent. Et ne croyez pas que ce sont obligatoirement les jeunes qui s'en foutent. On voit de vieux grognons qui estiment n'avoir plus rien à attendre de la vie et qui vous collent au cul, le masque sur le menton, dans la queue à la boulangerie du village, en postillonnant leur misanthropie...

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Je m'apprête à regagner Bruxelles et je m'entraîne ferme à n'avancer que masqué. Règle idiote ou excessive ? En tout cas elle a le mérite de la clarté. Et à entendre les questions et les réponses des uns et des autres depuis six semaines, ne pas très bien comprendre n'est pas toujours qu'une question de bonne ou de mauvaise volonté, c'est aussi la conséquence inévitable de quelque chose qui l'est tout autant, la méconnaissance du mal qui, selon le fabuliste, ne nous fait pas tous mourir mais nous frappe tous.

 

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