Paradoxe hexagonal (valable partout)

Alors que l’hiver vient de rappeler qu’il existait encore, et pas seulement pour les Ukrainiens ou les sans-abri, deux informations d’apparence presque anodine retiennent l’attention cette semaine, du genre de celles que l’on parcourt mais qui ne font pas vraiment la une, parce qu’elles sont paradoxales.

C’est l’hiver, donc, et la crainte des coupures de courant est telle en France qu’à la vive surprise apparente des décideurs et des médias, le peuple réputé frondeur s’est mis à obéir aux objurgations et que la consommation d’électricité a chuté de 10%. Bien entendu cela ne va pas sans quelques commentaires de gens frileux qui sont condamnés à travailler dans des bureaux à 19 degrés (température qui n’est appréciée qu’en été quand il en fait 35 dehors) mais cela prouve qu’une prise de conscience existe et qu’elle débouche sur des frémissements de changement de comportement. Mais le Conseil d’état, toujours en France, vient de prendre une décision mettant à mal une mesure intelligente, à savoir l’interdiction d’emballages en plastique pour les fruits et légumes qui ne risquent pas d’être mis à mal sans protection – autrement dit, en faveur du vrac, qu’il faut évidemment encourager, car là ce n’est plus du gaspillage mais de la gabegie. Cette réglementation est retoquée (et sans période transitoire, avec effet immédiat) pour des questions de délais et d’exceptions qui ne seraient pas équitables. Le gouvernement a déjà annoncé qu’un nouvel arrêté était en préparation et qu’il serait, n’en déplaise aux fabricants de matière plastique, qui contestaient l’arrêté précédent en compagnie de producteurs de fruits, bien plus sévère que le précédent.

Ainsi va le monde en une éternelle procession d’Echternach.