60 photographes de l'Ihecs, place Flagey
De l'argentique au numérique, du fax au web, du bic à l'ordi, la même humanité s'exprimerait au point de non-retour du temps et des expériences. Ce serait une des manières de parcourir la fresque qui court le long des murs en colimaçon de l'Espace Architecture de La Cambre (ULB), place Flagey à Bruxelles. Soixante photographes sortis de l'IHECS, de 1962 à nos jours, au fil des soixante années d'existence de l'école de communication sociale, recoupent leurs approches dans un film constitué de trois cents images fixes et d'une éclairante diversité. Cette histoire se prolonge grâce au catalogue road movie où se mélangent les générations.
L'histoire commence avec Manu Bonmariage, promotion 1962. C'était du temps de l'Ihecs à Tournai. Elle se termine en 2018, avec Camille Crucifix, Louis Van Ginneken, Margot Meyer et Félix Francotte, qui se rendent tous les jours à la rue de l'Etuve, à deux pas de la Grand-Place. Entre ces deux étapes, se déploient les univers explorés par des voyageurs qui ont fait de la dérive leur métier. Devant les oeuvres, on ne compare pas, ne cherche pas midi à quatorze heures. Toutes ont un truc à nous dire. Roger Job (promo 1987) nous parle des Turkanas, pasteurs nomades du nord du Kenya. Olivia Droeshaut (promo 1995), présente un portrait hors du temps dont elle a le secret, entre allégorie et réalité. Maurine Toussaint (promo 2014) fixe le détachement d'une jeune femme placée dans un décor fluo. Dans le kaleidoscope des images qui viennent à nous, le témoignage se fragmente en mille visions de notre époque.
Lors de l'ouverture de cette exposition, ils furent des centaines à musarder et bavarder dans cet atlas en images nous emmenant des rues de Bruxelles aux confins les plus lointains, donnant envie de pousser la porte pour aller voir comment tourne le monde. Du coup remontent des souvenirs de rencontres avec quelques-uns de ces photographes ou photojournalistes. Récemment encore, lors de l'atelier réalisé chaque année à Charleroi, dans le cadre d'un projet hors-normes, les garçons et les filles marchant dans la rue tentèrent de toutes leurs forcesd'approcher la vie au plus près, en regardant, écoutant, parlant, échangeant. Derrière toutes les images de cette rencontre de la place Flagey, un soir de drache, c'est ça qui me parlait.
Infos pratiques: L’exposition est visible jusqu’au 22 avril du mercredi au dimanche de 11 à 18h.
Faculté d’Architecture ULB – La Cambre, Espace Architecture
19bis place Flagey – 1050 Bruxelles
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