Brieuc Dufour et Florence Libotte

Les yeux ouverts

Par | Penseur libre |
le

Un dialogue subtil à l’Espace 001 de Louvain La Neuve. © Brieuc Dufour et © Florence Libotte

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Lecture 3 min.

Le lieu est actif depuis quelques années déjà et bénéficie d’une belle clarté pour accueillir les œuvres d’artistes montrant aujourd’hui un travail en plein épanouissement.
Les œuvres de Libotte et Dufour s’accompagnent et résonnent ensemble à chaque étage de la galerie d’Hélène Bastenier. Et l’on déambule, apprenant ainsi à reconnaître la main et l’esprit de chacun des deux artistes.
Parfois il y a presque doute. L’accrochage pointilleux dans ses rythmes s’amuse, dirait-on, de doux accords de lumières ou des dimensions des œuvres. Il n’y a jamais cassure ; tout se passe en glissements et dans un ordre naturel, indispensable à notre exploration.

Ainsi Florence Libotte réalise des dessins/peintures, dans lesquels les tons rabattus sensibilisent des éclairages extrêmement fins et font croire dès lors à de tendres parcelles d’une mémoire éblouie.
Et c’est alors une sorte de répertoire ému d’histoires intimes, de faux-semblants archéologiques, que l’on capte comme en secret. Les compositions invitent à notre insu des géométries sous la surface des choses, véhiculant la tension des images. Dessin et peinture, assemblage et scénographie, petit objet perdu ou vallée heureuse, tout cela s’avance de concert Pour une œuvre touchante dans laquelle on voyage entre intérieur et extérieur, entre le jour et la nuit.

© Brieuc Dufour

Dans la famille Dufour, je demande le frère Brieuc.
Ce jeune artiste, formé à La Cambre, participe à ce bel accrochage avec des impressions digitales sur toiles ou sur papier Hahnemühle ou Canson, notamment.
Ces œuvres-là, éminemment picturales, se jouent de factures parfois pixélisées ou stratifiées en réseaux infinis. On le sait, souvent par choix, c’est la peinture qui surgit à nos yeux et non l’infernale digitalisation machinique qui installe ces trames surnuméraires. L’enjeu est élaboré, en cette méthode, pour secouer le terrain particulièrement fertile de nos imaginaires. Si l’on est prêt à bousculer quelques barrières académiques.

Clin d’œil déjà ancien du peintre au photographe. On se souvient de la pertinence de Roy Lichtenstein quant il sérigraphia les Cathédrales de Rouen de Claude Monet, substituant ainsi aux empâtements du peintre des Nymphéas (qui allaient venir), le pointillisme d’un Seurat pour papier journal.

Il y a donc un similaire plaisir, chez Brieuc Dufour, à percevoir différemment la couleur et le trait dans un va-et-vient d’une lisibilité multiple et aléatoire de l’image.
Dans son œuvre - ICARE 90X52 2022 - l’artiste réussit une composition en plans confus et presque contradictoires, tant le jet d’encre joue les fusains, mais qui disent pourtant la puissance et la force intemporelles indétachables d’un paysage classique.

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Á voir absolument à l’Espace 001.


ESPACE 001
Rue Michel de Ghelderode, 1
1348 Louvain-La-Neuve
+32 470 055 144
Jusqu’au 25 février, les WE de 14 à 18h ou sur rendez-vous

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