Échecs et réussites

l’œil et l’oreille

Par | Journaliste |
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Extrait de "The Queen's Gambit"

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Lecture 3 min.

J'apprends que les cinémas rouvrent à Luxembourg, où je me rends le week-end prochain, si la chose est légale, bien entendu, j'ai toujours été un citoyen obéissant. (On arrête de rire là dans le fond, s'il vous plaît.) Eh bien je me réjouis d'aller voir Mank, que j'ai déjà visionné sur Netflix. Car je n'arrête pas de le répéter, un film, c'est fait pour un grand écran et pour un rituel (le silence s'installe; seul l'écran est lumière; il n'y a pas de bouton pause). Et j'ai très envie de constater l'effet que ça fait, de voir d'abord un film sur mon téléviseur et ensuite en vrai, si j'ose dire (mais j'ose tout, sauf me moquer des lois). C'est une première dans ma vie. À mon âge, les premières fois, ça devient rare, plus que les dernières, probablement. Ce qui est rare est cher, c'est bien connu. Je vous raconterai mais je vous avais promis, avant ce néo-confinement, de vous parler, à propos de Netflix, de la série dont tout le monde parle, The Queen's Gambit, Le jeu de la dame, en french (mais les amateurs d'échecs comprennent aussitôt qu'il y a une partie Lost in translation). Si tout le monde en parle, disais-je, pourquoi pas moi? Parce que j'ai mis un certain temps à tout visionner? (Oui, je n'appelle pas ça voir.) Eh bien sachez, camarades cinéphiles, qu'une série, moi, je n'arrive pas à l'ingurgiter à la queue-leu-leu. Si l'on part du principe, d'ailleurs, que précisément une série c'est fait pour ça, il y a de la logique là-dedans, comme de la pomme dans Les Tontons flingueurs, non? C'est le principe du feuilleton. Or j'adore les feuilletons. (Tous les vendredis, je ne manque jamais de lire le chapitre mis en ligne sur un site que je vous recommande chaudement, ayant haussé le chauffage d'un cran, https://www.lefeuilleton.org, c'est vous dire.) Celui-là manquait un tantinet de rebondissements à la fin de chaque épisode. Bon, dès le départ, on sait qu'elle va être un grande championne, qu'elle va coucher avec un tel, qu'elle est accro à d'autres choses que les échecs, qui est évidemment sa plus grande réussite, et j'entends dire que c'est prodigieux d'arriver à tenir une dizaine d'heures avec un pitch pareil. Mon avis, c'est que puisque c'est bien fait, bien photographié, bien joué, bien dialogué et tout et tout, bref que ça ne manque pas de qualités, eh bien ça aurait pu faire un très bon film. De deux heures et des, même. Une partie d'échecs, ça peut aussi se filmer comme dans Harry Potter à l'école des sorciers. Ce n'est pas forcément ennuyeux. Plutôt que de les jouer sur le plafond de sa chambre, Beth Hamon (le personnage central, joué par une actryce quy ayme les y et les a, Anya Taylor-Joy) aurait dû y penser.

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