Le nouveau directeur et notre plainte

ConsoLoisirs

Par | Journaliste |
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Bruno Verbert, le nouveau directeur général des Musées d’Art et d’Histoire (anciennement appelé Musée du Cinquantenaire), réagit fort positivement à notre plainte. (Photo extérieur © Ben2~commonswiki, Wikipedia / Photo Bruno Verbert © Bruno Verbert)

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Lecture 20 min.

Le médiateur fédéral nous a communiqué la réaction de notre plainte concernant la promotion critiquable d’une activité récente des Musées d’Art et d’Histoire de Bruxelles. C’est le point 1 de la présente newsletter.

Sommaire
1. Bon travail du Médiateur fédéral
2. Dis-moi ce que tu fais
3. Écoutons William Sheller
4. Un musée pour le prix de deux
5. Ce sondage dure 3 à 7 minutes
6. Tarification différente pour d’autres nationalités
7. Pour mieux revenir
8. RTBF: une réponse qui noie le poisson?
9. Publicité intempestive

1. Bon travail du Médiateur fédéral

Pour le dernier week-end de 2020, le Musée d’Art et d’Histoire, situé au Parc du Cinquantenaire de Bruxelles, a développé un projet astucieux peu onéreux pour tenter de faire revenir les visiteurs pendant la période de la pandémie Covid: sortir des réserves quelques œuvres appréciées du public et les mettre en valeur pendant un week-end. Cependant la communication sur cette initiative intéressante a créé beaucoup de frustrations auprès du public.
J’ai déposé plainte, en tant que président de «La Ligue des Usagers Culturels» auprès de cette institution mais elle n’a pas répondu à mes deux questions. Voici de quoi il s’agit.

J’ai donc décidé d’interpeller le Médiateur fédéral.
Celui-ci a enquêté et m’a donné raison dans une missive fort détaillée qu’il nous a adressé le 12 mars 2021.

2. Dis-moi ce que tu fais

La Fonderie à Molenbeek est le lieu qui abritait les locaux de l’usine d’où sortirent naguère nombre de statues historiques qui peuplent nos squares, ronds-points, parcs. Elle est devenue un musée qui s’intéresse à l’histoire de l’industrie et du travail à Bruxelles. Son exposition temporaire actuelle s’axe sur l’histoire de la lessive.

Si vous voulez découvrir à quoi ressemblent ses locaux et son fond permanent, voici de très belles photos (cliquez sur ces photos pour qu’elles s’agrandissent).
Elles furent prises, il y a douze ans, lors de la toute première «fête» de la gratuité du premier dimanche du mois dans nos musées.

La récente soirée du 23 mars 2021 sur France2 consacrée à un spécial «Affaire conclue» était en partie tournée dans ce lieu car sa rubrique «Les enquêtes d’Affaire conclue» proposait un documentaire sur le buste de Suzon, une statue de Rodin, qui y avait été fondue.

Les activités de La Fonderie sont diversifiées, nombreuses et inventives. Ainsi, l’initiative «Dis-moi ce que tu fais», une autre façon très actuelle de conserver des réflexions sur le travail.

Régulièrement, sont réunis autour d’un micro trois personnes qui pratiquent des travaux rémunérés ou des activités bénévoles afin d’échanger sur leur vécu.

J’ai ainsi été confronté (très positivement) à Nadine, un rédactrice, et à Thierry, un professeur d’histoire et de géographie. Chacun pose à son tour sa question aux deux autres intervenants et y répond lui-même. Les meilleurs extraits sont montés. Voici les quinze minutes «pépites» qui en résultent.

3. Écoutons William Sheller

William Sheller vient de mettre fin à sa carrière de chanteur.
Autrefois, j’avais animé quatre débats publics à Bruxelles et en Wallonie avec lui sur les coulisses de son métier.
Voici un extrait de celui qui s’est déroulé à La Soupape à Ixelles, le 23 mai 1984. Ce sont quelques minutes où William détaille les coulisses de son métier et exprime sa confiance dans le public.

4. Un musée pour le prix de deux

Ce 26 mars 2021, la VRT annonçait que la section Old Masters (en français: le musée d’Art Ancien) des MRBAB (les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique) ne serait pas accessible au public pendant six mois, donc jusqu’au 15 octobre 2021. Les visiteurs ne pourront plus découvrir durant cette période d’innombrables chefs d’oeuvres de Bruegel, Rubens, Jordaens, Rembrandt… et «La mort de Marat» de David.

Cette décision permet de rouvrir l’autre section sise dans le même bâtiment et inaccessible au public depuis le début de la pandémie, le musée Fin de siècle qui expose notamment Ensor, Khnopff, Spilliaert, Gauguin, Rodin, Seurat, Meunier, Frédéric, etc.

Avant la pandémie, les MRBAB avaient mis fin à la possibilité d’acheter un ticket pour visiter chacun de ces deux musées séparément et avaient opté pour la «vente couplée», que certains appellent «vente forcée»: les deux sections pour 10€ (+ diverses réductions).
Outre que cette option force la main du visiteur (on peut adorer l’art ancien, et pas du tout celui du début du XXème siècle, ou l’inverse), elle est sans doute peu pédagogique et anti contemplative, car les oeuvres étant nombreuses, il faut aller très vite («Le ticket est valable une seule journée») et il est fatiguant de tout découvrir en quelques heures.

Le site internet des MRBAB indique que la tarification actuelle n’a pas évolué, le prix de base restant à 10€.

L’offre est donc diminuée de moitié mais le prix reste inchangé. Si votre boucher ou votre chocolatier agissait de même, resteriez-vous de marbre?

À ceux qui penseraient que nous cherchons la petite bête en ces temps difficiles, nous répondrons que la pandémie a bon dos.
En effet, les MRBAB poursuivent cette stratégie tarifaire depuis bien longtemps. En 2011, nous avions déjà publié dans La Libre Belgique une carte blanche pour la dénoncer:-.

En effet, en février 2011, le musée d’Art Moderne des MRBAB fut fermé pendant plus d’un an. Pendant ce temps-là, situé à la même adresse (au 3, rue de la Régence), le musée d’Art Ancien resta accessible aux visiteurs.
À l’époque, un seul ticket au prix de 8€ permettait de visiter ces deux entités muséales. Alors que la moitié de l’offre est supprimée, le prix de l’entrée du musée n’est pas passé de 8 à 4€. Aucune explication sur ce qui s’apparente à une hausse tarifaire indirecte de 100% ne fut proposée aux visiteurs, dont les plus avisés furent plus que surpris.

Dans des cas analogues, d’autres institutions agissent bien différemment.
En Bretagne, le musée des Beaux-Arts de Rennes fut en travaux de mars 2008 à février 2010. La fermeture a porté sur la totalité du 1er étage qui accueillait l’ensemble de la collection permanente des peintures (Georges de La Tour, Jordaens, Rubens, Gauguin, etc.). En période normale, le ticket aurait coûté 4,45€. Durant les travaux, il fut ramené à 1,05€.

N’est-il pas temps de prendre exemple à Bruxelles sur pareille pratique démocratique?

5. Le sondage dure 3 à 7 minutes

Le musée d’Ixelles, après plusieurs années de travaux de rénovation, prépare sa réouverture.
Jusqu’au 18 avril 2021, il vous propose un sondage en ligne «Le musée d’Ixelles consulte ses publics» où il vous pose d’intéressantes questions.
Je vous propose d’y consacrer 3 à 7 minutes car ce ne pas si habituel qu’on invite le public à participer à l’évolution d’un acteur culturel.

Et, avant de commencer à répondre, je vous conseille de préparer votre réponse à la question qui vous demandera quelle thématique d’exposition temporaire vous aimeriez que le musée programme prochainement.

Pour ceux qui ignoreraient tout de ce musée, voici également des photos et une présentation réalisées lorsque Consoloisirs y a organisé une fête de la gratuité du premier dimanche du mois.

Lorsque le MR remplaça dans la majorité le CDH et ECOLO (le PS restant au pouvoir), la «gratuité du premier dimanche» fut arrêtée. Avec la fin des travaux actuels qui vont métamorphoser le Musée d’Ixelles, va-t-on assister au retour de cette gratuité mensuelle actuellement pratiquée par 150 musées à Bruxelles et en Wallonie?

Lorsque cette gratuité mensuelle fut arrêtée, Yves de Jonghe d’Ardoye, l’échevin de la culture MR, expliquait que c’était parce que la disposition des lieux ne permettait pas de séparer, pour les visiteurs, les expositions temporaires des espaces où est présenté le fond permanent et il voulait que cette gratuité ne concerne que le fond permanent.
Il ajoutait que d’importants travaux de réaménagements (ceux qui se pratiquent actuellement) permettraient de trouver une solution et donc de réintroduire la gratuité mensuelle.

Lorsque ces travaux allaient commencer, Consoloisirs a demandé à l’échevin des travaux publics Romain De Reusme (PS) si lors de l’élaboration des plans, il a été tenu compte concrètement de la position de Yves de Jonghe d’Ardoye (c’est-à-dire le retour matériellement possible à la gratuité du premier dimanche, suite aux travaux).

Voici la réponse de l’échevin Romain De Reusme: «J'ai le plaisir de vous informer que le projet de rénovation et d'extension du Musée d'Ixelles crée une nouvelle zone de circulation qui réunira les quatre différents bâtiments et les intégrera en un seul musée.
Cette nouvelle zone de circulation deviendra le cœur du Musée d’Ixelles et regroupera entre autres le hall d’entrée, la billetterie, un nouveau shop et la création d’une cafétéria.
Une utilisation séparée des espaces pour les expositions temporaires et permanentes sera rendue possible grâce à l’implantation de cette nouvelle entrée».

Ainsi donc, le retour de la gratuité du premier dimanche sera matériellement possible. Quel sera le choix de la direction du musée et de la majorité politique actuelle aux affaires à Ixelles (ECOLO-PS)?

6. Tarification différente pour d’autres nationalités

Le 4 avril 2021, au Caire, le Musée national de la Civilisation Égyptienne s’ouvre au public.
Il est significatif de découvrir la tarification en vigueur, après les premiers jours de festivité gratuits. 
Le prix plein pour les égyptiens est de 60 livres égyptiennes. Pour les (en anglais) «arab»: c’est 60, également. Pour les «autres nationalités»: 200.
Trouvez-vous ce choix de tarification judicieux, ou pas? J’aimerais connaître vos arguments. Envoyez-les à: bernard.hennebert@consoloisirs.be

7. Pour mieux revenir

Notre dernière newsletter est parue en novembre 2020.
Soutenir les droits du public dans les thématiques où nous nous sommes spécialisés est plus complexe durant cette pandémie car les activités à analyser sont moins nombreuses et surtout la priorité consiste à s’occuper des créateurs en grande difficulté dont nous sommes bien sûr solidaires.

Ce nouveau numéro, nous l’avons programmé pour nous permettre de vous relater plus particulièrement deux pressions concrètes (MRBAB et RTBF) que nous avons menées récemment.

Durant tous ces mois de «rester chez soi», nous continuons à classer notre documentation et nous écrivons notre prochain livre.

Protégez-vous bien. 

8. RTBF: une réponse qui noie le poisson?

Pour vous, j’ai adressé récemment une plainte à la RTBF. Je voulais, grâce à un exemple concret, découvrir si le service de médiation du service public fonctionnait formidablement (ce qui était le cas durant les premiers mois où ce service fut créé par l’administrateur général précédent de la RTBF, Christian Druitte). Hélas, je déchante.

En quatre points, il me semble donc utile de vous offrir tous les éléments de mon initiative.

1 – Texte de ma plainte à la RTBF

Voici ma plainte adressée au Service de médiation de la RTBF, le 9 février 2021:

«Les collaborations entre médias existent, et cela est souvent une bonne chose.
Par exemple, La Libre Belgique reprend régulièrement des articles de Libération, et le quotidien belge signale systématiquement la provenance de ces articles français à ses lecteurs.

Régulièrement, la RTBF reprend, quant à elle, des reportages de France Télévisions, comme celui d’une pianiste de 106 ans, ce 9 février 2021, dans le JT de 13H de France2.

À deux différences près, qui vont à l’encontre de son travail d’éducation permanente à l’égard de ses téléspectateurs. D’une part, la RTBF ne signale pas cette provenance, ce qui peut induire en erreur le public (il peut imaginer que la séquence est «made in RTBF»). D’autre part, la RTBF amplifie la difficulté pour le public de savoir s’il a affaire à une séquence tournée par une équipe de France Télévisions… en changeant les voix initiales des commentaires et en les faisant lire par des voix «maison» de la RTBF.

Pourriez-vous mettre fin à cette double stratégie de dissimulation en diffusant simplement ces reportages avec leurs sons d’origine et en indiquant clairement aux téléspectateurs leur provenance? Au plaisir de vous lire. Et bon travail».

2 – La réponse de la RTBF à ma plainte

Voici la réponse, reçue le 25 mars 2021 (une quarantaine de jours plus tard), du Service de médiation de la RTBF à ma plainte:

Nous avons bien reçu votre message et nous vous en remercions. Nous avons regardé attentivement les deux sujets dont vous parlez dans votre message. Comme vous l’indiquez, des collaborations existent entre les médias, que ce soit avec la presse écrite ou entre médias audiovisuels.

En télévision, il n’est pas toujours possible (notamment pour une petite rédaction comme celle de la RTBF) de partir aux quatre coins du monde pour obtenir des images de tout ce qu’il s’y passe. Il existe donc un programme d’échanges d’images qui s’appelle Eurovision. La RTBF, RTL-TVI, France Télévisions, et d’autres chaînes, publiques ou non, adhèrent à ce programme d’échanges. Chaque média participant offre ses images, en version dite «clean» (c’est-à-dire sans le logo de la chaîne qui les fournit), parfois avec des restrictions (par exemple, la RTBF n’autorise pas RTL-TVI à utiliser ses images, et inversement).

Ainsi, France Télévisions, après diffusion de son reportage, a mis les images (une sélection de rushs permettant de faire un sujet complet) à disposition des chaînes participant au programme Eurovision. Ces images peuvent donc être reprises en tout ou en partie.
Il ne s’agit d’ailleurs pas ici d’un «copier-coller» du reportage de France Télévisions. Le journaliste en charge de ce sujet à la RTBF a retravaillé la matière avec un monteur. Ensemble, par le montage et un commentaire adapté à celui-ci, ils ont créé un récit au format souhaité pour le journal de 13H de la RTBF.

En effet, il s’agit bien ici d’un récit et pas d’un reportage. Cette mention est clairement indiquée dans le bandeau de fin de sujet. Cela indique donc au téléspectateur qu’il ne s’agit pas d’une matière qui a été filmée par nos équipes mais d’une adaptation par un de nos journalistes.
Nous espérons que ces éléments vous permettront de mieux comprendre le traitement de l’information par nos équipes. Nous vous remercions pour votre démarche et votre confiance. Veuillez croire à l’assurance de nos salutations distinguées».

3 – Mon commentaire à propos de cette réponse à la RTBF

C’est pour moi une réponse «langue de bois» plutôt habile, mais qui noie le poisson.

C’est très bien que, dans le bandeau de fin de la séquence, il soit mentionné qu’il s’agit d’un récit, et d’indiquer qui, du personnel de la RTBF, est aux manettes. Mais cela ne devrait pas empêcher de signaler en plus dans ce même bandeau qui a réalisé les images. Ce serait, dans le cas présent, simplement respecter le personnel de France Télévisions.

Il est probable que si cela ne se fait pas, c’est parce que la RTBF espère que son public imaginera qu’il s’agit d’un reportage «made in RTBF», déjà qu’elle est obligée, par ailleurs, de signaler qu’une autre séquence de son 13H provient d’une télévision locale, ce qui fait déjà beaucoup…

D’autre part, et c’est important, pour mieux informer et respecter les téléspectateurs, il m’apparaît que ces informations devraient être indiquées avant ou au début de la diffusion de la séquence, et non à sa fin.

4 – Et vous, que pensez-vous de tout ceci?

Bien sûr, ce sont des détails techniques. Mais il faut bien avoir conscience que les télévisions s’intéressent à chaque détail (pour tenter de développer leur audience, afin d’amasser plus de rentrées publicitaires) car chaque instant de la télé touche plusieurs centaines de milliers de téléspectateurs.
J’espère vos réactions: bernard.hennebert@consoloisirs.be

9. Publicité intempestive

Voici une plainte sur un aspect néfaste de la publicité à la RTBF.
Elle m’a été transmise par l’une des quinze mille personnes environ touchées par la newsletter Consoloisirs. J’en reçois ainsi assez régulièrement. N’hésitez pas si, vous aussi, vous souhaitez partager le résultat de vos investigations avec d’autres personnes intéressées par le fonctionnement du service public.
Contact: bernard.hennebert@consoloisirs.be

1 – Plainte de M.C. au CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel):

Le 26 mars 2021, Bonjour,
j'ai voulu regarder sur le WEB le fil info RTBF de la journée d'hommage aux victimes des attentats à Bruxelles.

J'ai été vraiment surprise et choquée: chaque séquence (discours, interviews..) était précédée d'une publicité colorée et chantante pour du fromage.
J'estime que c'est tout à fait déplacé de la part de la RTBF et du commerçant

Merci à vous de contacter celui-ci de ma part car leur site refuse mon adresse-mail.
Dans l'attente de votre réponse.

2 – Réponse du CSA

Le 2 avril 2021, Chère Madame, votre plainte du 26 mars dernier relative à l’objet sous rubrique nous est bien parvenue et a retenu toute notre attention. Vous dénoncez la diffusion d’une publicité pour du fromage Brugge, colorée et chantante, avant des séquences d’information relatives à la journée d’hommage aux victimes des attentats de Bruxelles, dans le fil info du site de la RTBF. Vous vous dites surprise et choquée par cette pratique, et vous estimez que c’est tout à fait déplacé, tant de la part de la RTBF que de la part du commerçant à qui vous nous demandez de relayer votre indignation.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel («CSA») a pour mission de vérifier le respect de la législation applicable aux médias audiovisuels (télévision et radio, médias audiovisuels en ligne) établis sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Dans ce cadre, le CSA s’assure notamment que les éditeurs, tels que la RTBF, ne diffusent pas de programmes contraires aux lois ou à l’intérêt général, portant atteinte au respect de la dignité humaine, au respect de l’égalité entre les femmes et les hommes ou contenant des incitations à la discrimination, à la haine ou à la violence. Il veille également au respect des règles relatives à la protection des mineurs et des règles encadrant la communication commerciale (publicité, parrainage, placement de produits, etc.).

A titre préalable, nous vous précisons que le CSA, en tant que régulateur des médias audiovisuels en Fédération Wallonie-Bruxelles, est compétent pour réguler les éditeurs de services (RTBF, radios et télévisions privées, etc.), les distributeurs de services (Proximus, Telenet, etc.) et les opérateurs de réseaux. Il ne nous revient donc pas d’agir vis-à-vis d’un commerçant ou d’un annonceur publicitaire comme vous nous demandez de bien vouloir le faire.

Ensuite, votre plainte porte sur un environnement particulier puisqu’il s’agit du fil info de la RTBF, disponible sur sa plateforme «Auvio». Il s’agit donc d’un cas de publicité en digital. Le format de publicité auquel vous avez été confrontée est ce qu’on appelle un «préroll», qui s’affiche au début de la diffusion de la vidéo que vous vouliez consulter. Ces «préroll» sont diffusés lorsque vous faites appel au flux audiovisuel, indépendamment du contenu de ce flux audiovisuel, et donc indépendamment du sujet sur lequel porte la séquence audiovisuelle.

Quoi qu’il en soit, votre plainte porte davantage sur la question de l’opportunité de diffuser telle publicité pour du fromage (voire une publicité de manière générale) avant un sujet aussi lourd que celui d’un hommage aux victimes d’attentats. Bien que nous comprenions votre interpellation, nous ne pouvons pas constater d’infraction à la législation sur ce point précis qu’est l’opportunité de diffuser telle publicité avant tel sujet dramatique.

Par contre, le CSA analyse pour le moment les nouveaux modes et modalités de publicité et les interdictions qui y sont liées, notamment dans le cadre du nouveau décret du 3 février 2021 sur les services de médias audiovisuels. Votre plainte permettra d’alimenter ce travail en cours, dès lors qu’outre l’opportunité de diffuser une publicité pour du fromage avant un sujet grave, consacré aux attentats, vous pointez également le fait que cette publicité soit diffusée avant des séquences d’information.

En conclusion, concernant votre interpellation au sens strict, à savoir la diffusion de la publicité pour du fromage Brugge, nous classons votre plainte sans suite, dès lors que le contenu de la publicité ne porte pas atteinte à la législation applicable.

Votre interpellation porte sur une question d’opportunité de diffuser cette publicité avant tel sujet, ce qui n’entre pas dans le champ de compétence du CSA en vertu de la liberté éditoriale dont bénéficie la RTBF.
Sur ce point, nous vous invitons donc à contacter directement la RTBF, ce que vous avez déjà fait, à juste titre. Pour votre parfaite information, sachez que la RTBF dispose d’un service de médiation, chargé de répondre aux courriers qu’il reçoit des usagers du service public, portant sur des plaintes, questions et interpellations telles que la vôtre. Vous pouvez donc directement adresser votre plainte à ce service spécifique.

Enfin, votre plainte met le doigt sur la problématique de la diffusion de préroll avant des séquences d’information, et permet donc d’alimenter la réflexion du CSA sur ce point notamment. Nous vous remercions donc, Chère Madame Carels, pour votre interpellation et pour votre confiance envers le CSA.

Bien à vous, le Secrétariat d’instruction du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA)

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3 – Si vous voulez envoyer une plainte, voici comment faire:

 

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