Le Siècle de Bruegel

Pérégrinations

Par | Journaliste |
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Extrait de "Moeurs et fachons de faire des Turcz", du graveur Robert Peril © L. VdWalle

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L’année 2019 marque le 450e anniversaire de la mort de Peter Bruegel l’Ancien qui est un des plus importants peintre et graveur du XVIe siècle. Actuellement deux expositions focalisent l’attention sur cette bouillonnante époque. Il y a la fameuse rétrospective dédiée à Bernard Van Orley, artiste actif à Bruxelles et qui me l’accent sur l’art de la tapisserie et puis une autre exposition qui en quelque sorte met  la ville d’Anvers à l’honneur comme centre de l’imprimerie et qui s’intitule  L’Estampe au temps de Bruegel . La technique révolutionnaire de l’impression rend subitement possible le foisonnement de l’art de la gravure, mais permet également la diffusion des pamphlets et de la satire.  

Le public peut donc découvrir la diversité de l’art graphique au XVIe siècle avec bien évidemment quelques oeuvres de Bruegel en relation avec les imprimeurs anversois, mais aussi celles de ses contemporains - et non des moindres - comme  Albrecht Dürer, Lukas van Leyden, Michiel  Cocxie et bien d’autres. Hors ces noms très connus, il y a des oeuvres singulières, dont le richement illustré arbre généalogique de Charles Quint, qui fait sept mètres de long et qui est signé par Rober Peril, ou, parmi d’autres créations de fantaisie ou de bravoure, une piquante série de gravures "exotiques" sur bois qui composent la suite  Moeurs et fachons de faire des Turcz . C’est avec gourmandise que l’on admirera ces oeuvres qui conduisent le visiteur non averti a laisser de côté de possibles a priori à l’égard de la gravure, considérée comme moins flatteuse que la peinture. 

À la fin de ce parcours ponctué par plusieurs thématiques bien circonvenues, on trouve une installation vidéo de Antoine Rogiers. II s’agit d’une mise en mouvement de 92 dessins à la plume et encre brune venue des Sept Péchés capitaux  de Bruegel. On sait avec quelle extraordinaire inventivité ce maître de la Renaissance a représenté l’orgueil, la luxure, la gourmandise, l’envie, la paresse, l’avarice et la colère. En s’appropriant chacun de ces thèmes et en redessinant lui-même les hommes, les femmes, les animaux, les démons et autres créatures hybrides sur papier pour en façonner les silhouettes en film d’animation, Antoine Rogiers réalise une oeuvre bien articulée, très cohérente, subtile, amusante et qui fait vraiment honneur à Bruegel. Notez qu’il faut prévoir 20 minutes pour regarder cette vidéo en entier et que cela vaut la peine d’y consacrer un temps de la visite. Enfin, signalons déjà que vers la fin de l’année 2019, des dessins préparatoires et l’entièreté des estampes relatives à ces « Sept péchés capitaux »  seront à découvrir lors de l’exposition  Bruegel Black and white qui aura lieu à la Bibliothèque Royale de Bruxelles. 

L’Estampe au siècle de Bruegel. Palais des Beaux-Arts rue Ravenstein, 23, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 23 juin 2019.  Informations : www.bozar.be

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