Transhumance annoncée

Décodage EXPRESS

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On affiche complet pour la prochaine Journée aveyronnaise : La Fête de la Vache Aubrac « la Transhumance », ce 22 mai. Photo © Voyager Fauroux.

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Avec les prémices du printemps, la transhumance s’annonce à grands pas. Cette migration poétique des bovidés, ovins, équidés ou cervidés vers les purs alpages, remonterait, dit-on à quatre mille ans. Son récent classement à l’inventaire culturel, en freinera-t-il l’extinction au profit du transport en camions, pratiqué déjà au nom de l’économie ?

Les éleveurs sont très attachés à cette tradition et l’événement est célébré avec faste. A ce moment, les dames ressortent leurs robes provençales et jupes brodées qui invitent à la danse ethnique autour de comptoirs et d’étals où s’installent avec fierté les produits du terroir que de nombreux touristes s’empressent de déguster.

L’animation qui attire les vacanciers, se prolonge parfois par des “combats de reines” dans toutes les régions alpines, suivis de la remise d’un bouquet de fleurs, flanqué entre les cornes de la reine du “lait”. Ainsi désigne-t-on, la vache la plus reproductive de l’année.

Et puis, c’est le grand départ au son des toupins, clarines et sonnailles.

Le Toupin ou grosse cloche, est porté par les dominants pour les empêcher de brouter le long du chemin et de batifoler dans l’herbe.

Et puis, il y a les clochettes clarines, en bronze ou en alliage de métaux ; les sonnailles, plus légères, au son plus mélodieux que les mi basses et basses.

Ces cloches ont plusieurs fonctions; elles servent à retrouver le bétail qui s’égare en broutant sur de grandes étendues et aussi elles feraient fuir les prédateurs, les loups et les ours. Un dicton ancien encourageait le port des cloches pour éloigner le mauvais sort, les serpents et les orages.

Et les bovins dans tout cela ? Et bien ils perçoivent les ultra-sons, comme un danger.

Moins sensibles aux sons graves des toupins, on pense, par contre, qu’ils connaissent bien la voix de leurs éleveurs et certains de ceux-ci reconnaissent une vache par le son de sa clochette. Ils peuvent en juger l’éloignement et l’imminence d’un danger.

La fabrication d’une grosse cloche remonte au Moyen-Âge par moulage ou forgeage, à partir d’un alliage de bronze fondu que l’artisan coule dans un moule. Les sonnailles sont faites de deux moitié de tôle chauffée, martelée, puis soudée. Souhaitons longue vie à ces artisans, car on sait bien que ces cloches peuvent être remplacées aujourd’hui par un GPS fixé dans le collier des bovidés. A la grande satisfaction de ceux qui n’aiment pas, outre le chant du coq, la musique des cloches, le charme des sons faits de notes basses et hautes, qui s’amenuisent dans la plaine au gré de l’éloignement.

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Jadis, il paraît que l’éleveur enlevait les cloches du cou des vaches, pour signifier alentours un deuil dans sa maison.

Encore une pratique oubliée, modernisme oblige.

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