Une idée qu'elle est bonne

Finalement, la nécessaire qualité de pouvoir prendre ses distances, de ne pas trop s’énerver, ne pas employer de tournures offensantes est difficile à tenir devant ce qu’Israël est en train de faire à Gaza, et plus discrètement (quoique...) en Cisjordanie.
Pour faire court, et quoi qu’il m’en coûte d’écrire en ces termes, l’actuel gouvernement israélien est en train de mettre en pratique la « solution finale » pour les Palestiniens. Bravo les gars et les filles ! on a retenu les leçons de l’histoire.
Certes, le Hamas, cette abomination intégriste, avec ses horreurs du 7 octobre 2023, a fourni aux idéologues sionistes le prétexte qu’il leur manquait pour se lâcher enfin, sans retenue.
Si on se renseigne sur l’histoire du sionisme et sa création au XIXᵉ siècle, il est assez évident que ce projet, inspiré du mouvement nationaliste allemand auquel de nombreux intellectuels juifs ont participé, repose, comme d’ailleurs la plupart des nationalismes, sur des fantasmes et l’instrumentalisation d’évènements réels.
Le sionisme s’est fondé sur la Bible, considérée comme un récit historique alors que c’est simplement un livre d’histoires. Ça commence sérieusement, on le voit. Perso, j’aimais mieux Blanche neige et les Sept nains ou le Chat botté. Barbe-bleue, c’était pas mal non plus. Puis, la Shoah a permis de donner une légitimité, fondée sur la culpabilité des gouvernements occidentaux, à la création de l’État d’Israël.
Comme j’ai mauvais esprit, j’ai pensé à d’autres personnes persécutées durant des millénaires, moquées, insultées, bafouées, humiliées, caricaturées, battues, torturées, brulées vives, massacrées pour la seule raison d’être ce qu’elles étaient : des homosexuel§s* et qui, ne l’oublions pas, ont, elles aussi, connu les camps de la mort nazis.
Ouais ! Objecteront certains, quelques pédés de moins, c’est regrettable, mais on va pas en faire une histoire, c'est pas comparable…
Dans nos contrées, ils n’oseront plus objecter publiquement, c’est punissable, mais ça n’empêche pas les sentiments. L’homophobie, quoiqu’en déclin dans nos parages, est bien toujours là, prête à resurgir aux premières conditions favorables. Et ne parlons pas des pays moins regardants et ceux où l’homosexualité peut conduire en prison, voire à la peine de mort.
Que diriez-vous de ma proposition ?
Un cercle d’abord restreint d’intellectuels homosexuel§s, constaterait, selon ses propres définitions de ce qu’est un peuple (il semble bien que personne n’en sache rien précisément et y va donc de la définition qui l’arrange), qu’il existe de par le monde un vaste peuple homosexuel. C’est évident, mais ce peuple dispersé n’a pas conscience d’être un peuple. Ils se croient Belges, Français, Américains, Mexicains, Russes, Chinois, Congolais, Israéliens, etc. Foutaises ! Ils sont homosexuels, c’est leur véritable identité. Il s’agirait donc de convaincre toutes ces personnes qu’elles ont le droit, (qui oserait soutenir le contraire ?), de vivre en harmonie avec leur sexualité, sans restriction et surtout en sécurité. Pour que l’affaire soit sans équivoque, il conviendrait, afin d’éviter toute entourloupe et pour la pureté du projet lui-même, d’en tenir à l’écart les hétéros qui n’ont rien compris, les pauvres, au véritable épanouissement sexuel et affectif. Pour atteindre cet objectif, il conviendrait de créer un État homosexuel§, financé puis soutenu par la diaspora homosexuelle du monde entier.
Évidemment, il faudrait également trouver une terre vivable.
L’inconvénient des terres vivables sur cette planète, c’est qu’elles sont déjà occupées par des gens qui les ont déjà trouvées vivables et s’y sentent chez eux. Si, si, il y a même des zigues qui habitent aux pôles Nord et Sud, régions pourtant plutôt inhospitalières, mais ma foi, s’en accommodent depuis des générations et des générations. C’est dire que l’espace libre est limité, voire inexistant pour loger un nouveau peuple. Comme partout, si certains membres de ces populations autochtones avaient l’occasion d’aller vivre ailleurs de leur plein gré, ils le feraient volontiers, mais, comme il est avéré par l’histoire, verront rouge dès qu’on leur dira que chez eux, maintenant, c’est chez nous !
Ces malfaisants appelleront ça du colonialisme... Tssss! Homophobie, oui ! Il faudra alors s’employer à trouver des moyens pour les obliger à s’en aller. Et si ça ne marche pas tout de suite, à regret les garder, mais comme citoyens de seconde zone, de manière à leur faire sentir que s’ils tiennent à avoir des droits pleins et entiers, ils peuvent librement aller voir ailleurs, on est démocrates, mot dont ces rustres ignorent généralement le sens. Ce sera long, difficile, il faudra une volonté de fer et une intransigeance certaine, mais lorsqu’on a une chouette idée en tête, il faut se donner les moyens de la mettre en pratique, quel qu’en soit le prix.
Pour le côté pérenne de cet État, je rappelle aux distraits que les connaissances scientifiques permettent de nos jours la procréation au moyen d’éprouvettes. Sans compter évidemment, les apostat§s et autres ambivalent§s hérétiques qui trouveront bien la possibilité de se reproduire par des manœuvres dites naturelles. La malignité humaine est sans limites.
Voilà une idée qu’elle est bonne, non ? Ami§s homo§s, ça va pas être facile, mais c’est à vous de jouer!!!
Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen
*§ Rappel pour les nouveaux venus dans cette rubrique : l’écriture inclusive pastafarienne utilise le signe § (deux nouilles entrelacées), pour signifier qu’on parle au féminin et au masculin. Et réciproquement.