"Faites de la musique pas des centres fermés"

Question d'optique

Par | Journaliste |
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Reportage photographique et vidéo © Jean-Frédéric Hanssens

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Lecture 3 min.

Environ 500 personnes ont pris part samedi au festival Steenrock, qualifié de "manifestival" par ses organisateurs, le CRER (Collectif contre les Rafles, les Expulsions et pour la Régularisation), Bruxelles Laïque, PAC (Présence et Action Culturelles) et le SCI (Service Civil International). Cette neuvième édition, devant le centre fermé 127 bis de Steenokkerzeel, était peut-être la dernière, communiquent les organisations.


Photos © Jean-Frédéric Hanssens

Avec quelque 500 participants, l'affluence était bien moins importante que l'an dernier, mais cela était sans doute au moins partiellement lié à la météo changeante, indique Mathieu Thonon du CRER. En 2018, plus de 1.000 personnes s'étaient rassemblées pour manifester leur solidarité envers les détenus du centre fermé et leur désaccord par rapport aux politiques migratoires du pays. S'il apparait aujourd'hui que le festival militant ne sera sans doute plus possible, ou en tout cas pas au même endroit, c'est que la Régie des bâtiments a récemment acheté le terrain face au 127 bis, centre de dizaines de places où des migrants attendent leur expulsion. La Régie des bâtiments "nous a déjà laissé entendre qu'elle n'était pas favorable à la tenue de l'évènement les prochaines années", explique Mathieu Thonon. "C'est un coup dur pour nous, également car nous remarquons que la situation ne s'est pas améliorée ces dernières années, bien au contraire. D'autres centres vont bientôt ouvrir et la politique migratoire devient de plus en plus répressive." Via l'après-midi de concerts gratuits et d'animations pour enfants et familles face au centre 127 bis et au Caricole, les organisateurs visent chaque année, avec les artistes et les spectateurs, à attirer l'attention sur l'existence des centres fermés qui, "au croisement des violences physiques, psychologiques et institutionnelles, (...) sont le paroxysme des politiques répressives menées par le gouvernement", selon la présentation de l'évènement. Les organisateurs rappellent que des familles avec enfants ont récemment été enfermées à Steenokkerzeel, une initiative qui avait lancé un débat houleux et a fini par aboutir à une suspension de cette possibilité par le Conseil d'Etat. "L'enfermement de personnes pour des raisons purement administratives est aberrant", répètent les organisateurs. Au niveau de l'évolution de la situation, le constat est amer, malgré les voix qui s'élèvent pour dénoncer de telles détentions. "Ces dernières années, le gouvernement a décidé de réduire les budgets destinés aux demandeurs d'asile et d'augmenter en revanche toujours plus sa capacité de détention de sans-papiers par la construction de nouveaux centres fermés." Cette année, le Gustave Brass Band, Chibida, ou encore La Malanga se produisaient dans le cadre du festival. (Agence Belga)

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