Lumières terrestres (22)

Question d'optique

Par | Journaliste |
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Photos © Jean-Frédéric hanssens

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Lecture 3 min.

Nous sommes de retour à Bruxelles, en forêt de Soignes, quelque part aux alentours de Watermael-Boitsfort. En automne, la hêtraie cathédrale se montre sous un festival de couleurs chatoyantes. Mais cette beauté majestueuse laisse apparaître une santé fragilisée liée à l’accélération du réchauffement climatique et donc le manque d’eau de ces dernières années et un sol mal adapté sur la partie bruxelloise de la forêt, comme l’explique Willy Van de Velde, garde forestier. « La chaleur a comme conséquence une perte importante du couvert végétal à la cime des arbres. Les arbres doivent puiser leur eau en traversant successivement trois couches dans le sol. Ce dernier est constitué d’une première partie acide et pauvre, la seconde est compacte (fragipan) tandis que la dernière est riche en nutriments. Les racines ayant du mal à traverser le fragipan reçoivent donc une quantité d’eau insuffisante. Il s’ensuit une pousse plus lente des hêtres qui sont ainsi fragilisés. »


Pour les habitués de la hêtraie cathédrale aux alentours de Waermael-Boitsfort, cette photo a été prise fin novembre 2000. © Jean-Frédéric Hanssens

En 2003 un plan de gestion a été lancé pour diminuer la surface de la forêt consacrée à la hêtraie cathédrale de 65% à 50 %, et d'augmenter la surface consacrée à la futaie de 15% à 30%, mais il semblerait qu’il était déjà trop tard et que l’accélération du réchauffement a eu des conséquences imprévisibles dans l’accélération de la dégradation de la santé des hêtres. Il faut donc faire plus vite que prévu et accélérer le plan alternatif des écologues et forestiers. « Adopter une sylviculture plus dynamique et variée en introduisant différentes essences plus souples face aux changements climatiques. C’est le cas du chêne sessile, du tilleul à petites feuilles,… Le mélange de ces essences permet de diminuer la sensibilité des arbres face aux maladies et d’éviter par cela les risques d’une contamination générale lorsque la forêt n’est composée que d’une seule variété.»

Vous saviez que les arbres de cette forêt voient déambuler 40 millions de personnes chaque année ! Profitons-en donc, sans modération, surtout en cette saison où les rayons de lumière dessinent avec légèreté le contour des ombres.

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Pour en savoir plus : A la découverte de la Forêt de Soignes, poumon vert qui borde la région bruxelloise

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