Procès

Un an de prison pour l'ancien président de la République française Nicolas Sarkozy, spécialiste de la casserole judiciaire, dont six mois ferme aménageables (en clair, au chaud chez lui). La perspective de faire campagne en prison pour l'ancien président des États-Unis d'Amérique Donald Trump: on ne badine pas avec la fraude, là-bas, demandez à Al Capone.

Les moyens de défense de ces deux puissants? Pour le Français, l'ignorance du style débrouillez-vous je ne veux pas le savoir: pensez-vous, MM. les juges, que mon temps si précieux de président puisse s'accommoder de vérifier mes comptes de campagne? Pour l'Américain, le complot. Une moitié de l'Amérique lui en veut et le pourchasse. Cette histoire de dédommagement d'une reine du porno réglé par une entreprise trumpienne aux comptes maquillés, de l'invention, dira l'encombrant septuagénaire, comme tout ce qu'on lui reproche, assaut du Capitole compris... Les croiront celles et ceux qui veulent y croire. Le problème, c'est qu'il y en a beaucoup et que si inégalité il y a avec les puissants, ce n'est pas tant le talent de leurs coûteux avocats que la chose jugée semble devenue sans force et n'est pas respectée - principalement, le monde est ainsi fait, de la part de gens qui par ailleurs réclament la plus grande sévérité vis-à-vis des petits délinquants. Selon que vous serez puissant ou misérable, se plaignait déjà La Fontaine, critique feutré d'un roi totalitaire. Non, si effectivement la Révolution a viré la famille Bourbon et instauré le principe dans la loi, l'égalité n'est pas encore vraiment de mise dans les états de droit. Alors, dans les autres...