Un an, un siècle

Poing de vue

Par | Journaliste |
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Il faut bien qu'à un moment, les canons soient démobilisés... Photo © Jean Rebuffat

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Après un an de guerre, le conflit russo-ukrainien continue sa folle fuite en avant. Au lieu de considérer – où restent les voix pacifistes, non seulement dans les deux camps belligérants, mais ailleurs? – que l’urgence, c’est la négociation, qu’une guerre produit toujours plus de perdants que de gagnants, les deux parties se sont enfermées dans la même logique d’usure et dans la même rhétorique d’inflexibilité que celles observées dans le Donbass. C’est contagieux, il suffit d’observer l’attitude américaine et européenne. Volodymyr Zelensky, en tournée, reçoit des armes plutôt que des conseils, fort d’une image façonnée à la manière Albert Ier, Roi-Chevalier. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de nier que l’agresseur, c’est Vladimir Poutine. Il s’agit juste d’observer que plus personne n’imagine qu’il y aura un vainqueur sur le terrain, au moins à court ou moyen terme.

Dans l’histoire de l’humanité, on a constaté que l’impossibilité d’éradiquer l’adversaire pouvait amener à des progrès éthiques. D’où est née la tolérance? De principes forts et de belles idées, ou de l’essoufflement des guerres de religion? Les Lumières ne se sont allumées que lorsque celles-ci se sont calmées. D’où est née l’idée européenne, même si elle ne s’est pas toujours développée dans les perspectives initiales? De conflits mondiaux parmi les pires et les plus meurtriers qui furent.

À cela s’ajoute le mépris que l’on porte à une autre leçon de l’histoire, l’échec des embargos et des sanctions économiques, qui certes gênent aux entournures et abîment la prospérité générale, sans compter que ces mesures de rétorsion comportent des exceptions qui ne sont pas minimes. Et quand je parle de la prospérité générale, c’est en soulignant qu’il y a des gagnants: les plus gros, les plus riches, les marchands d’armes. Les autres paient le prix de cette folie qui en perdurant aboutit à des conflits enkystés terriblement difficiles à résoudre. On riait de la Guerre de Cent ans? Le conflit israélo-palestinien a dépassé les trois quarts de siècle.

Et pendant ce temps-là, la mer monte, les glaciers fondent et le dérèglement climatique s’accompagne d’une extinction massive des espèces. L’urgence vitale attendra. L’équité et la justice, aussi.

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