Clefs ou clés ?

Décodage EXPRESS

Par | Penseur libre |
le
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Que nous en dit le « clavophile », autrement dit le collectionneur de clefs ?

Que les deux graphies sont correctes, car CLE vient du latin CLAVIS qui se traduit par fermeture, clou ou barre. Donc, allons-y à notre guise : clef ou clé. Quoique la tendance moderne et les dictionnaires favorisent la graphie : CLÉ.

Ceci dit, viennent-elles de Chine, comme la poudre à canon, les pâtes ou la porcelaine ? Ou de la vieille Allemagne dont les systèmes de fermetures de coffres étaient si ingénieux ? Eh bien, non.

On en aurait retrouvé des vestiges du onzième millénaire en Iran, au Maroc et en Inde également. C’était une sorte de passe-partout très sommaire, mais à Ninive, les fouilles ont révélé une serrure de bois munie de sa clé qui pourrait avoir quatre mille ans. Passionnant.

Les Romains passent ensuite au métal pour les verrous carrés. Du Moyen-Age au quinzième siècle, la clef de bronze moulé est très rudimentaire. L’anneau que l’on tient en main est souvent surmonté d’une bélière, autre anneau qui sert à attacher la clef à une cordelière. Puis on passe à l’acier. Les artisans serruriers apportent ingéniosité et raffinement à forger, ciseler, recourber l’objet d’art. La tige garde sa simplicité, elle est cannelée ou rudentée. L’anneau est décoré d’arceaux, en forme d’éventail ou de blason. Les pannetons sont travaillés, soit en courbes qui évoquent un S ou un Z, soit en peigne.

Le dix-huitième siècle fait preuve d’une haute virtuosité technique. De fines clefs ouvrent des boîtes à bijoux en ivoire ou bois précieux ou remontent les ressorts des montres, des automates et des boîtes à musique. Les clefs courantes sont fabriquées en maillechort, alliage de cuivre, nickel et zinc. Elles reposent aujourd’hui dans les musées ou chez de vieux serruriers encore amoureux du passé.

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Il nous reste les grandes clefs des garde-robes du XIXème, à l’anneau découpé en trèfle en lobe ou en cœur dont les séductions rustiques nous racontent l’antan.

 

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