Palestine 2023

Mme von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ne cesse de louanger les autorités israéliennes. Déjà, lors de son séjour en Israël le 15 juin 2022, elle se félicitait de l’excellente collaboration entre l’UE et Israël et se réjouissait de l’offre de fourniture de gaz israélien à l’UE en coopération avec l’Egypte. Mme von der Leyen y voyait un partenariat crucial pour la sécurité dans la région !

Fin de l’année, le 29 décembre, elle adressait un vibrant message de félicitations à Netanyahu de retour aux affaires avec un gouvernement composé de racistes, extrémistes de la droite religieuse, ne cachant pas leur volonté d’exclure les Palestiniens d’Israël et d’annexer l’ensemble de la Cisjordanie, par-delà le mur d’apartheid.

Est-ce vraiment son rôle ? Est-ce l’abandon par l’Europe officielle de l’ensemble de ses obligations vis-à-vis des Palestiniens ? Cela témoigne en tout cas d’un coupable aveuglement face au fossé qui s’est créé entre ces dirigeants européens et la montée en puissance du large mouvement populaire de solidarité avec le peuple palestinien à travers le monde.

L’année 2022 aura été l’année la plus meurtrière avec les plus de 200 Palestiniens, dont 6 enfants, tués par les forces armées israéliennes. Parmi ces victimes, la courageuse journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh.

Rappelons aux dirigeants européens et à nos élus qu’une toute autre réalité se dessine tant en Israël qu’en Palestine où les responsables politiques sont marginalisés et aveuglés par leurs seuls intérêts à se maintenir au pouvoir. Cela fait plus de 4 ans, d’abord à Gaza avec les « marches du retour » puis au travers de la Cisjordanie et aujourd’hui même en Israël que des jeunes issus de tous les horizons politiques, syndicaux ou associatifs ont mis en route un processus de « convergence des luttes ». Une nouvelle génération galvanisée il y a peu par l’évasion d’une des prisons les mieux gardées du monde de six prisonniers politiques palestiniens témoignant d’une audace et d’une résistance exceptionnelles.

Ces jeunes s’organisent et à l’instar des grands mouvements de résistance et des luttes de libération anticoloniales veulent forcer le changement pour la reconnaissance de leurs droits au sein même de la Palestine historique.

Fini pour eux les fausses promesses de coexistence de deux Etats. Ils appellent à une recomposition de l’échiquier politique tant dans les territoires palestiniens occupés qu’en Israël.

Il s’agit donc de révolution au sein même de la nouvelle génération parmi les Palestiniens de tout le Proche-Orient, rassemblés autour du « droit fondamental au retour ». Cette nouvelle vague formée de jeunes qui s’organisent est très claire : ils reprennent la lutte armée en ciblant exclusivement les soldats israéliens et les colons.

Leur message est simple : fini Oslo, fini l’argent occidental et arabe qui fige le statu quo en faveur de l’occupant. Pour nous, Européens, il est temps de prendre acte de cette révolution et de constater qu’aux Etats-Unis le message percole parmi la nouvelle génération palestinienne mais aussi parmi les jeunes juifs américains qui disent clairement leur refus de l’Israël de Netanyahu 2023.

Il appartient au mouvement de solidarité européen et arabe d’acter cette étape nouvelle de la résistance et de la lutte palestinienne et dans intégrer toute la dimension dans les actions B.D.S, de la lutte contre l’apartheid israélien et d’apporter son soutien à la reconnaissance de ce mouvement de libération de la Palestine, en association avec le mouvement juif anticolonial et antiraciste en Israël et dans le monde.

L’arrogance criminelle du gouvernement Netanyahu prive aujourd’hui l’Etat israélien de toute légitimité et oblige l’ONU à intervenir d’urgence pour forcer un autre processus de paix et de coexistence au Proche-Orient.