Abracadabra

Une édition originale

Par | Penseur libre |
le
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Lecture 6 min.

Je dédie ceci à tous les paumés de la planète, à tous ceux qui ne savent pas que vivre, ce n’est pas seulement manger, c’est aussi aimer…

A tous ceux qui ignorent qui ils sont, qui ne se reconnaissent pas lorsqu’ils se regardent dans le miroir, à tous ceux qui bredouillent sans jamais arriver à dire un seul mot, à prononcer une seule phrase, à tous ceux qui refuse de sortir de chez eux parce qu’ils ont peur des autres, parce qu’ils ont une trouille immense de se savoir en liberté, à tous ceux qui croient qu’à force de respirer l’air pur, ils vont attraper une maladie orpheline, à tous ceux et toutes celles qui ont peur de l’eau et qui ne se lave jamais et, pire, à tous ceux qui font dans leur culotte rien qu’en pensant à ce qu’il leur arriverait s’ils n’accomplissaient pas chaque matin un rituel infernal du genre faire trois fois le tour de la table de cuisine à cloche pied !...enfin à tous ceux qui essaient de croire en quelque chose de beau, de vrai, d’agréable mais qui n’y arrive pas, parce qu’ils ne voient autour d’eux rien qui ne soit vraiment beau et agréable!

Ouvrons les yeux, ouvrons notre esprit : regardons l’opprobre et le forfait en face et ne regardons pas ailleurs d’un air détaché comme si ça ne nous regardait pas. Avouons-le : oui, nous cherchons un coupable ! Tous les jours nous cherchons quelqu’un ou même quelque chose, qui serait le coupable idéal ! Nous voulons dire au monde entier que « ce n’est pas moi, c’est l’autre » ! Allons allons, braves gens, soyons responsable de nous-mêmes avant d’accuser qui que ce soit, des erreurs que nous aurions commises !!! Faisons fi d’une fierté mal placée, montrons-nous humble et regardons nos contemporains dans le blanc des yeux et tâchons s’il vous plait, d’être poli et de le rester, soyons aimable, courtois, amical au lieu de traiter ses voisins d’abruti, même s’ils le sont !

La Vie serait-elle une lutte ! Bon, admettons !... maintenant que je suis vieux, je me dis que, dans ce pays de cocagne, la vie n’est pas vraiment une lutte, on ne tue pas son voisin pour avoir le paquet de frites qu’il a pu se payer ! S’il y a des gens malhonnêtes qui jouent des coudes pour être au premier rang ou qui font des combines financières pour en avoir plein les poches, je ne nomme pas ça lutter ! Ces gens là cherchent la bagarre, ils cherchent des adversaires, ils cherchent à abattre ceux-ci  pour prendre leur place, se saisir de leurs avoirs… ce sont eux qui sont toujours en état d’alerte, ces gens avides de pouvoir qui luttent précisément pour avoir le pouvoir, pour diriger les autres pour que les autres, qu’ils considèrent comme des domestiques, pour ne pas dire qu’ils sont des moins que rien, des sous-fifres, des sans grades et des sans noms, pour que ces autres donc, obéissent à leurs directives et leur lèchent les bottes et les admirent ! Je les accuse de chercher à faire la guerre ! A force d’accepter cette situation, on devient de sombres imbéciles et  de  parfaits timorés !

Eloignons-nous de cette médiocrité, de la petitesse… heureusement, dans l’autre sens, on peut se rapprocher de la grandeur. On la voit de loin, elle se nomme la Connaissance. On admire ses formes pleines et on se dit tout bas que la chance pourrait être avec nous si on parvenait enfin à la côtoyer. Mais plus on s’éloigne d’un passé fait de bassesses et de vilénies, plus on se rapproche de ce qu’engendre notre imagination qui nous faire croire que le but est proche, qu’enfin on va peut-être pouvoir s’arrêter, souffler un peu, reprendre des forces, s’endormir et rêver encore et toujours de ce que nous allons engranger afin de parvenir à la Vérité, but ultime.

Las, au réveil, l’implacable réalité nous fait voir la distance qu’il reste à parcourir ….

A quel moment touchons-nous au but ? On ne le sait pas très bien ! Est-ce le moment où nos yeux se décillent pour découvrir dans une prise de conscience fulgurante, l’Infini  du cosmos, le grand Tout? A moins que ce ne soit le moment où, lorsque la grande fatigue nous assomme, nous voilà prêts à déclarer forfait ? La coupe est pleine, on en a assez de toutes ces tueries, ce sang qui coule à flots, on en a assez de ces gens qui prétendent être au courant de tout, qui savent tout sur tout, sauf sur ce qui est essentiel, sur la vie elle-même.

A force de nous parler de la mort dans tous ses états, à force de ne parler que de la vie mais après la mort, on finit par y croire ! On se réjouit même de ne plus devoir rester plus longtemps sur cette fichue planète où survit l’espèce humaine qui ne respecte plus grand-chose, excepté la méchanceté, l’orgueil et la jalousie ! Cette profusion d’êtres humains, tel un cancer envahissant, n’engendre que des exactions, des coups fourrés, des tortures brutales, des guerres, des révolutions, des disputes, des vengeances, des crimes et des douleurs innommables, au nom de je ne sais quels principes où quels dogmes….. Quelques uns avaient un but, ils croyaient parvenir à le toucher mais plus ils s’en rapprochaient plus l’ultime étape avait l’air de s’éloigner !  

Dès lors n’est-il pas préférable de couper court à ces commentaires qui glorifient l’espoir d’une vie meilleure dans un Eden utopique, après avoir souffert bien entendu, en cette vallée de larmes ?

Après avoir brassé des idées, émis des opinions, tout en restant libre d’être ou non d’accord, nous restons libres aussi de  plonger dans la fiction, le roman, que ce soit Sur les falaises de marbre de Junger, l’ Ulysse de Joyce, Au-dessous du Volcan de Lowry ou encore du Voyage au bout de la nuit de Céline…..

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Notre but n’était-il pas, aujourd’hui, de passer à autre chose ?

…a pa peur, donc ?!

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