Drôle de Pierre 

Pérégrinations

Par | Journaliste |
le

Dessin original "La Luxure", extrait des "Sept Péchés capitaux" 1558. Pieter Bruegel ©KBR

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On ne présente plus Pieter Bruegel qu’on appelait aussi Pierre le drôle en raison des êtres bizarres qui peuplent ses oeuvres, et dont on commémore le 450ème anniversaire de la mort. Ce qui se vérifie avec la splendide série d’estampes qui nous est proposée sous le titre The World of Bruegel in Black and White. Une manière bien belge de nommer un événement qui sous une appellation en anglais, perd tout son caractère communautaire. 

Beaucoup d’entre nous hésitent lorsqu’il faut écrire le nom de cette véritable star picturale de la Renaissance. Dès l’entrée de l’exposition que lui consacre la KBR à Bruxelles, on constate que toutes les manières sont bonnes. Pieter van Breda se choisit Bruegel comme nom d’artiste. Puis, jusqu’en 1558 il signe en ajoutant un h, soit Brueghel. Par la suite ce sera souvent sans h, mais ses fils écriront Breughel, donc un e déplacé vers la gauche et le h. 

La KBR qui est la Bibliothèque Royale de Belgique, possède une collection complète de ces estampes. Ce sont ces oeuvres noir et blanc qui ont pris place dans le somptueux palais de Charles de Lorraine lequel, pour l’occasion, est devenu accessible depuis l’entrée principale de la Bibliothèque. 

Contrairement aux tableaux à l’époque déjà inachetables par le commun des mortels, l’estampe était une bonne manière d’avoir un Bruegel à domicile. Imprimées à grande échelle, elles étaient vendues dans toute l’Europe par l’éditeur à l’enseigne des Quatre vents, la bien nommée. 

Classés par thèmes, le visiteur peut se délecter des dessins originaux de Bruegel d’une stupéfiante habileté et aussi des versions imprimées, préalablement passées par les mains d’un graveur sur cuivre.  

Les sujets étaient très diversifiés. La justice, les vertus et les péchés, sont déclinés avec une imagination débordante qui fait songer à celle du peintre Jérôme Bosh, avec, dans certaines estampes le rappel de son Jardin des délices. Très personnel coup de coeur est  La Colère , moins touffue en personnages et en détails que la célébrissime estampe La Luxure, pur chef-d’oeuvre du genre. Il y a aussi Les Leçons de sagesses, la série de la ville et de la campagne, avec La Kermesse de Hoboken ou La Mariée sale. Hormis ce côté caricaturalement bruegelien, on trouve une exceptionnelle suite de panoramas, de paysages dont l’origine vient des croquis réalisés en traversant les Alpes vers l’Italie, ou vice versa. il y a enfin les fameux bateaux, si élégants, si précis, cueillis au port d’Anvers. C’est que généralement le public connaît le peintre mais bien peu le dessinateur virtuose. Et puisque l’occasion nous en est donnée, c’est une lacune à combler sans tarder.

The World of Bruegel in Black and White, KBR, Mont des Arts, 28, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 16 février 2020. Tous les jours de 11 h à 19 h, sf jours fériés.

Autres informations : https://www.kbr.be/fr/agenda/categorie/exposition/

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