En clinique

Pour remettre les idées à l’endroit...

Par | Penseur libre |
le
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En décembre et janvier, je viens de passer au total une dizaine de jours en clinique, agrémentés de deux opérations successives.

Suite à cette expérience, une idée originale vient de me traverser l'esprit pour que les membres du personnel soignant prennent mieux conscience des réalités des malades, qu'ils sachent ce que c'est que souffrir, être fatigué, en avoir marre. Je trouve que les infirmiers, les infirmières, les médecins devraient, avant de recevoir leur diplôme, subir une opération avant de faire le choix de soigner les autres. Seraient exemptés, bien sûr, celles et ceux que les hasards de la vie auraient déjà conduits sur le billard. En cherchant bien, on a toutes et tous un problème à soigner : un gros orteil qui ne se tient pas au garde-à-vous, une épaule à redresser, une clavicule fragile à consolider, un estomac trop grand ou trop petit… Mais je sens déjà que les natures fragiles et émotives trouvent cette démarche cruelle et contreproductive. Je lâche un peu de lest. Optons plutôt pour des séances de réalité augmentée. Nous sommes capables maintenant de mettre des personnes dans une situation virtuelle et de les faire souffrir à notre guise. Une grosse équipe interdisciplinaire se mettrait au travail pour élaborer ce programme sponsorisé par une firme pharmaceutique spécialisée en médicaments antidouleurs.

Ce qui frappe de prime abord à propos des relations humaines dans ce genre de situation, c'est la disparité des comportements dans tous les groupes (patients, personnel soignant, personnel d'entretien). Par exemple, pas d'infirmiers. Chez les infirmières rencontrées (une douzaine), trois sortaient du lot. Empathie, disponibilité, respect, compétence, écoute, etc. Je les aurais volontiers nommées monitrices pour les huit autres, si j'avais pu…

Celle qui m'a dit " Allez, mon grand ", parce que je n'arrivais pas à me redresser, je vous jure, je vais la retrouver. Certes, cela aurait été plus grave si elle m'avait appelé " mon petit ", du haut de ses trente ans, mais au moins, cela aurait été maternel.

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À celle qui m’a apporté une bouteille d'eau pesant près d'une tonne et l'a laissée sur ma table de nuit sans l'ouvrir, je lui souhaite de souffrir de la soif pendant quarante jours dans un désert quelconque.

La souffrance conduit aux pires extrémités ! Ce texte en témoigne. Comme d’habitude, je ne cherche pas à accabler les personnes, mais à voir comment fonctionnent les institutions qui influencent certains comportements.
 

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