Et pendant ce temps, l’Univers…

Zooms curieux

Par | Journaliste |
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La comète C/2020 F3 (NEOWISE) photographiée depuis l'Allemagne le 14 juillet 2020. Les deux queues sont bien visibles. Photo © CC BY-SA 4.0

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Pandémie de la Covid-19, canicule généralisée en Europe, manque d’eau de plus en plus inquiétant, fonte des banquises, forêts en feu en Amazonie et ailleurs : le spectacle de notre petite terre, pourtant si belle, est affligeant.

S’ajoutent à ce panorama de la bêtise humaine les multiples conflits qui se poursuivent un peu partout au Moyen-Orient et en Afrique, les répressions meurtrières contre des populations qui ont le tort de ne pas s’intégrer dans des régime politiques dominants (dernier en date : les Ouïghours en Chine), une ville entière, Beyrouth, brisée par une explosion cataclysmique autant que par l’incurie et la corruption de ses dirigeants, la reprise de la course aux armements avec comme animateur en chef un président US fou de rage contre ses échecs à répétition dans la gestion des Etats-Unis et, au moment de la commémoration du massacre des populations civiles d’Hiroshima et de Nagasaki par les premières bombes atomiques US, un coup de force de Trump sur l’OTAN et les pays européens qui rechignent à s’aligner sur sa politique de nouvelle guerre froide contre la Russie et la Chine à la fois.

Et pendant ce temps-là, une visiteuse intersidérale est venue nous rappeler que nous ne sommes rien dans l’immensité du cosmos dont l’inconcevable mécanique continue à tourner, imperturbablement, proposant aux chercheurs du monde entier ses mystères, son insondable beauté, ses interrogations sur le sens de notre vie humaine.

La comète NEOWISE, observée le 27 mars 2020 par le télescope du même nom, a promené ses deux voiles lumineux dans la Grande Ourse jusqu’au 29 juillet, précédant magnifiquement l’autre spectacle, plus habituel celui-là, des « étoile filantes », venues de la Constellation de Persée et qui zèbrent silencieusement notre ciel du début d’août. Ces débris de la comète Swift-Tuttle s’enflamment en pénétrant dans notre atmosphère nous offrant un opéra cosmique nocturne de toute beauté.

Pendant que trop d’humains détruisent notre belle planète, ce vaisseau cosmique qui circule dans l‘univers, d’autres tentent de la sauver en exigeant et en bâtissant une autre manière d’y vivre. D’autres encore démontrent que le génie humain est une réalité, fragile certes, mais porteuse d’espoir si l’on veut bien ajouter de la philosophie et de la poésie à la technologie.  

C’est ce qu’illustre le livre « Une nuit » du professeur d’astrophysique Trinh Huan Thuan, originaire de Hanoï au Vietnam, où il raconte que ce fut le poète Edgar Allan Poe, passionné de cosmologie, qui eut le premier l’intuition du Big Bang ce qui expliquait que la nuit est noire parce que l’univers est limité dans le temps et non dans l’espace, la lumière des étoiles lointaines ne nous est pas encore parvenue. « Le big bang marque le début de l‘univers, né il y a 13,8 milliards d’années dans une déflagration primordiale fulgurante, à partir d’un état extrêmement petit, chaud et dense. Parce que l’univers a eu un début dans le temps et parce que la propagation de la lumière n’est pas instantanée, nous sommes dans l’impossibilité de l’observer dans sa totalité. Comme le marin à bord de son bateau ne peut rien voir au-delà de l’horizon, l’astronome ne peut rien voir au-delà d’une certaine distance. Même si l’univers est illimité dans l’espace, seule la lumière des étoiles et des galaxies situées à l’intérieur d’une sphère-horizon de 47 milliards d’années-lumière de rayon, qu’on appelle ’l’univers observable’, a eu le temps de nous parvenir. ». Voilà ce que nous explique Trinh Xuan Thuan dans ce beau livre de vulgarisation scientifique, parsemé de citations poétiques, de magnifiques photos et de réflexions personnelles sur la beauté de la nuit et ses inaccessibles étoiles.

https://fr.wikipedia.org/wiki/C/2020_F3_(NEOWISE)

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Trinh Xuan Thuan. Une nuit. Ed. l’Iconoclaste. Paris 2017.

 

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