Il faut tuer Tina

Libres propos

Par | Penseur libre |
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Photo © Jean-Frédéric Hanssens

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Ce mardi 20 septembre 2016, un matin comme les autres à Bruxelles. Les opposants aux traités de libre-échange que négocie l'Europe fourbissent leurs armes pacifiques, les calicots, les drapeaux, les nez rouges, les tracteurs, les slogans, les ballons, les déguisements, les tambours...

Les sans-papiers et leurs soutiens manifestent leur désaccord à Molenbeek, puis à l'Office des étrangers, suite à l'arrestation de 14 d'entre eux lundi matin. Deux ont été libérés. Mais dans un centre fermé les 12 autres attendent. Un jeune-homme venu de Guinée pour échapper à la répression qui s'est abattue sur tous les opposants au régime, ronge son frein. Que va-t-il lui arriver s'il est expulsé et rapatrié ? Que va-t-il arriver à ses camarades restés, ici ou là dans la ville. Que va-t-il arriver au combat qu'il mène avec la coordination des sans-papiers, les syndicats, SOS Migrants, le Mrax et d'autres associations qui revendiquent depuis tant d'années des titres de séjour valables, et des droits humains élémentaires. Le droit d'asile, c'était donc une vue de l'esprit ?

Que va-t-il arriver à ceux de Caterpillar, et à tous les laissés pour compte du grand marché international de l'emploi et des finances.

C'est un matin où les solidarités se tissent comme elles peuvent, se resserrent et cherchent l'issue pour rendre le monde vivable. Pour rompre avec le fatalisme.

Ce jour-là je reçois, la lettre d'information « Bonnes Nouvelles » qui déclare :

La célèbre expression de Margaret Thatcher « TINA » (There Is No Alternative) est tout sauf vraie.

Cette phrase est mise en exergue du site d'information « Bonnes Nouvelles » et de son frère jumeau «Il faut tuer TINA ». On y lit aussi : « Partout dans le monde, des hommes et des femmes refusent la logique capitaliste et combattent les injustices. Certains de ces combats mènent à des victoires… Non seulement les alternatives existent, mais elles sont innombrables. Beaucoup sont simples, cohérentes, et pourraient être mises en œuvre dès aujourd’hui avec un peu de volonté politique. »

Un tonique antidote au défaitisme.

Voici donc quelques bonnes nouvelles : « La Cour pénale internationale se penche enfin sur les crimes environnementaux », « Brésil : le méga-barrage sur le Rio Tapajos (Amazonie), est abandonné », au-delà de la victoire pour l'environnement, le peuple Munduruku ne sera pas expulsé de ses terres. « France : la cour de cassation juge illicite le licenciement des lanceurs d'alerte », « Au Cameroun : on fabrique des pavés écolos à partir des déchets plastiques»,  « Inde : des millions de grévistes contre les privatisations et pour une sécurité sociale universelle » … il y en a ainsi des dizaines de pages web.

C'est bon de fermer ses oreilles et ses yeux aux médias traditionnels, et de les ouvrir sur le vaste monde dont on parle si peu. C'est bon de savoir que ce que l'on appelle le Tiers-monde, ce sont des millions de gens qui luttent pour organiser leur vie en dehors des cadres imposés. Certes, il y encore du boulot ! Mais d'où croit-on que viendront les solutions si ce n'est de cet acharnement à rester digne, si ce n'est de ce courage-là.

http://www.ilfauttuertina.net/

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