Jarres au jardin

Décodage EXPRESS

Par | Penseur libre |
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Des jarres de Biot, col anis, présentées sur le site www.lesjarresdeprovence.com

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Ramenée du soleil avec d’autres souvenirs de Provence, la jarre, posée dans le jardin ou sur la véranda, croulante de géraniums, lavandes ou plantes grasses, est très photogénique. Elle remplace avantageusement les lutins munis d’une brouette qui ont complètement disparus du répertoire des décors de plein air. A l’encontre des nains de jardin qui y ont fait une rentrée insolente.

Les jarres, dont le col à souvent gardé des coulées de vernis ambre ou roussâtre, jouent avec la lumière, se nuancent selon l’heure d’ombre ou de douce clarté. Elles ont perdu leur couvercle de bois et leur fonction première de récipient d’huile d’olive. La Provence et, principalement la ville de Biot, comptait au dix-huitième siècle une quarantaine d’ateliers de poteries qui exportaient leurs jarres artisanales dans tout le Levant, à Gênes et en Espagne. On les retrouve aujourd’hui sagement rangées, par périodes, dans la cour d’un antiquaire. La plus ancienne date du seizième siècle.

Et toutes racontent leurs origines: sous le revers du col sont appliquées des estampilles diverses : Armes de Provence, Fleur de lys, Croix de Malte, selon les commandes prestigieuses, ou encore agneau, étoile ou écu, humbles marques de modestes potiers.

Dans les temps anciens, elles étaient fabriquées à la main, sans tour ni moule en juxtaposant des bandes d’argile selon la méthode séculaire du « colombinage ». Elles passaient ensuite à la cuisson à 800 degrés pendant cinquante heures et en ressortaient mates et vernissées par touches légères en certains endroits, pour véhiculer et conserver la précieuse huile d’olive.

Il restait à les munir d’un couvercle de bois et d’une cuillère à puiser pour recueillir l’huile sans remuer la lie. Nostalgie, nostalgie.

Au fond des jardins, à présent, elles se reposent après leurs périples en Méditerranée.

En Asie, les jarres ont joué, elles aussi, un rôle primordial, que ce soit pour la récupération d’eau, la conservation du vin, du riz, des céréales. Et, bien sûr, les jarres funéraires.

Les plus recherchées aujourd’hui, sont les jarres du Cambodge, fabriquées à l’époque de l‘Empire Khmer, où les fours de cuisson entouraient la célèbre ville d’Angkor, jarres de stockage qui, au départ ne présentaient pas ces glaçures brunes ou noires si recherchées aujourd’hui, dans les ventes et qui peuvent atteindre des prix considérables.

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D’ustensiles utilitaires, elles sont devenues des éléments de décoration recherchés. En somme, une façon noble de prolonger leurs vies …

 

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