"La pipe au papa du pape Pie pue" (Jacques Prévert). Celle des suivants ne s'est pas améliorée.

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Par | Journaliste |
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Capture d'écran du site ader.fr. Un collage de Jacques Prévert, lequel, soit dit en passant, avait scénarisé Notre-Dame de Paris d'après Victor Hugo. Lequel, rappelons-le, eut bien droit à des funérailles nationales mais sans passer par ladite cathédrale ni aucune église. Encore une victime prémonitoire de Mai 68...

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D'après Monsieur Benoit, Seize de son nom de famille chrétienne, si les curés sodomisent les petits enfants, c'est à cause de Mai 68 et de Dieu qui est absent. Un de ses congénères, modeste capelan, avait récemment suggéré qu'en réalité c'était le fait des petits enfants eux-mêmes, tellement demandeurs de tendresse que ces pauvres écclésiastiques soumis à la pression de ces jeunes salopiots, ne pouvaient résister à l'envie de leur donner tout leur potentiel de tendritude. Il est vrai que se faire sodomiser vers sept-huit ans ou même plus tard, est un grand moment de tendresse, surtout si on n'a rien demandé. Monsaigneur ( ben oui, ça laisse des traces sanglantes quand on force un peu sur la tendresse) Barbare Un, responsable local, n'avait pas jugé bon de prendre des mesures contre ce que les impies appellent des viols. Tout de suite les grands mots!  Alors que c’est tellement attendrissant et conforme à la volonté de Dieu de s'aimer les uns les autres. Même s'il y en a un des deux qui ne s'y attend pas, il est toujours bon de montrer l'exemple.

La parole de ce saint homme n'a pas soulevé l'enthousiasme attendu. Dans ce monde sécularisé la parole divine passe mal et notre ratichon a broubelé quelques explications aussi foireuses qu'un pet de Saint-Père et a fermé son débit à conneries.

Là-dessus, monsieur Seize, pape retraité, a donc fait encore mieux. D'après lui, ce ne sont toujours pas les curetons qui niquent les petits enfants, manquerait plus que ça ! Non, c'est d'abord Mai 68.

Évidemment, comme d'ordinaire en matière religieuse, le doute plane sur l'origine des pratiques tripoteuses, sodomites et globalement pédophiles du clergé catholique. (Quoiqu'on ait appris récemment que les nonnes ont eu aussi l'occasion d'y goûter). Mais bon, peut-être que Mai 68 a commencé bien avant qu'on ne le crût. Le concile de Nicée en 325 pourrait être une date repère. Toutefois, le plus inconcevable, c'est que Monsieur Seize  se permette d'engueuler Dieu : il serait absent ! Rhôôôôôôh le blasphème!

Si Monsieur Seize ne finit pas sur le bûcher ce sera bien à cause de toutes ces lois laïques, encore agravées par Mai 68, tout fout le camp ! Dommage. Certes, comme humaniste, j'aurais protesté contre ces pratiques barbares de crémation, mais à dire vrai ça ne m'aurait pas arraché une larme.

Dieu est omniscient et omniprésent, on va pas revenir là-dessus. Mais peut-être que depuis Mai 68 de mai 1968 il s'est un peu relâché. D'aucuns laissent entendre qu'il aurait trouvé sympathique ce déferlement, souvenez-vous,  de jeunes séminaristes et nonnettes enragées se livrant, sur la voirie parisienne, à la grande confusion des CRS rouges de honte, d'où leur ire, à toutes sortes d'ébats plus que licencieux. "Mets ton crucifix dans mon bénitier et tu verras le paradis!" Telles étaient les abominations que l'on pouvait entendre.

On ne va pas revenir sur ces moments de décadence de la chrétienté dont nous ont abreuvés les médias. Pour expier les horreurs de la Commune (pas celles des Versaillais qui se sont conduits comme des gentlemen du début à la fin, mais celles d'une populace sans foi ) on a construit un Sacré Coeur à Montmartre pour moins que ça. (Massacrer le peuple, pour l'Église, c'est, de nos jours encore, moins grave que de se faire reluire le goupillon par un enfant de choeur. Sinon il y a longtemps qu'elle aurait exigé la démolition de cet infâme machin.)

Faute de l'avoir fait, ou de mettre Monsieur Seize au barbecue à mécréants, c'est Notre-Dame de Paris qui crame ! Eh oui, la cathédrale de Monsaigneur Barbare Un, qui, ayant vu sa démission refusée par le papamobile actuel, doit supporter la honte d'avoir plus prié pour la sauvegarde de la réputation des tripoteurs de sacristie que celle des biens de l'Eglise.

Alors, absence de Dieu ou volonté divine soixante-huitarde ?

Certes, il n'y a nulle raison de se réjouir de l'incendie d'un bâtiment historique, mais il n'y a pas non plus de quoi pleurer. Ce n'est pas la première fois que ça arrive et beaucoup s'en sont bien remis. Cependant, ma situation de Grand Nouilleux de Belgique, titre religieux envié, me met, fonction oblige, en relation avec nombre d'arrière-mondes croyants, complotistes, fumistes, illuminés, etc. Je suis donc en mesure, parole d'ecclésiastique, de vous révéler qu'il se murmure dans les sphères déiques que l'auteur de l'incendie de Notre-Dame de Paris serait l'acte délibéré d'un travailleur, enfant de choeur en sa tendre enfance, qui a voulu se venger de l'Eglise et des maltraitances subies.

C'est la vie.

Notons qu'il n'y a pas que du négatif dans ce malheureux concours de circonstances. Ainsi, le président Macron a-t-il pu se livrer à un numéro télévisuel d'une intense vacuité oecuménique, lui permettant d'éviter de parler des sujets qui fâchent. Il a même promis, dans un élan plus que généreux, que Notre-Dame, reconstruite, serait encore plus belle qu'avant. Waouh! On va la peindre en fluo? On va l'orner d'écrans géants pour diffuser de la pub? Tranformer le transept en piste de skate board? Quand les banquiers parlent de beauté, il faut s'attendre à tout.

Faut-il revenir sur l'élan de générosité des milliardaires en vue de la reconstruction? Un grand moment de fraternité humaine, non?

Certes, ça va coûter un pognon dingue, notamment à cause de tous ces salauds de travailleurs qu'il va bien falloir engager et qui, au grand jamais, au nom de principes socialistes renforcés par Mai 68, ne céderont même pas une heure, c'est-à-dire pas grand-chose, de leur travail au profit d'une grande cause nationale. Quand on voit des milliardaires mettre, eux, des centaines de millions sur la table, je n'ai pas à vous dire ce qu'il faut penser d'une classe ouvrière, dévoyée par un matérialisme sordide.

Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux

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PS: Et dire que Wichel est parti en vacances, se privant du plaisir de déployer son savoir faire, tout de piété et de fervente foi, pour illustrer cet article.

 
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