L'égocentrique vous salue bien...

Pour remettre les idées à l’endroit...

Par | Penseur libre |
le
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Le Congrès Freinet de l’Icem (mouvement Freinet français) bat son plein à Grenoble ce 26 aout. Le soleil est de la partie. Nous sommes 700. Les repas peuvent se prendre dehors si l’on veut. Des enseignants liégeois sont attablés vers 12 h 30 pour le déjeuner (il faut bien se plier aux coutumes locales...). Probablement afin de ne pas se retrouver tous aux mêmes ateliers (ils sont trente-cinq, quand même) et pour avoir une connaissance diversifiée et collective de ceux qui sont proposés l’après-midi, ils annoncent l’atelier qu’ils ont l’intention de fréquenter. Tout cela se défend.
Une jeune institutrice, bien inspirée et qui doit avoir bon gout, évoque son intérêt pour celui que je tiens (« Mythes et légendes à propos de Freinet », salle A 102).

La coordonnatrice l’interrompt : « Ah non, pas Henry Landroit, il est trop égocentrique ».
Et crac, j’aurai une participante de moins à un atelier d’un intérêt exceptionnel, illustré par un diaporama remarquable plein de photos rares et, qui plus est, commenté de main de maitre par quelqu’un de très bien documenté et par ailleurs d’une modestie spectaculaire..
Zut alors...
Égocentrique, moi ? Alors que dans cette présentation, je ne parle que de Freinet et ses comparses du siècle passé. Si j’étais atteint de cette maladie, j’aurais plutôt préparé un diaporama sur moi, sur mon itinéraire pédagogique, avec des photos de ma noble personne sous toutes les coutures et latitudes. J’en vaux vraiment la peine. C’est quand même un sujet que je connais bien, que je laboure depuis plus de 50 ans si pas depuis le 19 janvier 1941... (1)
Eh oui, il y en a des choses à dire sur moi, mais si je ne le fais pas, c’est justement pour ne pas paraitre égocentrique. Je veux bien être ressenti comme imprévisible, manichéen, intolérant même, mais pas comme « égocentrique ». En tout cas si ce terme désigne des formes de narcissisme ou d’égoïsme. J’irai même jusqu’à dire qu’une petite dose d’égocentrisme n’est pas inutile dans notre développement à tous et toutes, pas trop certes, mais un peu quand même. Cela nous permet en finale, paradoxalement, d’aller vers les autres et d’entrer véritablement en relation, en mixant nos « égocentricités ».
Je ne peux m’empêcher de vous signaler d’ailleurs que j’organiserai bientôt une grande soirée au cours de laquelle j’aurai le plaisir d’écouter ce que vous aurez à dire à mon propos (et que vous n’avez jamais osé m’avouer). D’habitude, en effet, on attend, on attend, puis un jour, il est trop tard...
Cette soirée s’intitulera « Hommage anthume à Henry Landroit », qu’on se le dise. Je me tâte pour voir si j’y inviterai les protagonistes de cette histoire.
Et si par hasard, vous découvrez un peu d’égocentrisme (ne serait-ce qu’un soupçon) dans ce petit billet, n’hésitez pas à me le signaler. J’ai 76 ans, mais je peux encore évoluer entre autres en décortiquant mon discours, en observant mes expressions, mes attitudes devant le grand miroir de ma chambre, en me photographiant et en vous inondant de photos sur les réseaux sociaux.

(1) Voilà, maintenant vous connaissez la date de mon anniversaire, vous n'aurez pas d'excuses si mon téléphone reste muet le 19 janvier 2018 !

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