Mon programme du Parti de la République sociale et universelle

L’avenir de l’école

Par | Penseur libre |
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Photo©LaurentBerger

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Il est vrai que la lucidité est souvent assimilée au pessimisme, à la résignation, au fatalisme. Or, il me semble que celle-ci est selon moi une force. Le courage de reconnaitre ce qui ne va pas à l’école m’encourage à vouloir la changer. Dans mes articles précédents, j’ai témoigné de l’école que je n’aime pas: l’école du marché, l’école du clientélisme, l’école des pauvres et l’école des riches, l’école des enfants rois, l’école des points, de la compétition, de la triche, l’école entreprise. 

Tout au long de mes écrits, j’espère que vous aurez compris que je défends l’école de l’émancipation de tous, l’école humaniste, l’école qui propose une autre société. A l’ heure de la campagne électorale où tous les visages se ressemblent, où la pensée s’uniformise, je dois vous avouer que je ne suis membre d’aucun parti, mais je pourrais imaginer vous proposer un petit programme politique pour l’avenir de l’école. Je mettrais bien sûr le mot éducation en évidence et non pas le mot sécurité. Je pourrais appeler mon parti: le PRSU, à savoir le parti de la République sociale et universelle à ne pas confondre avec le PS! Je pourrais vous donner en avant première quelques prémisses de mes propositions. Alors, je me lance, les voici. 

- Suppression des sonneries qui rappellent trop un univers carcéral.
- Suppression des cours de religion qui divisent les élèves.
- Une formation générale avec un enseignement de toutes les philosophies, religions, connaissances qui aident au progrès de l’humanité.
- Suppression des points qui invitent à la compétition.
- Des évaluations qui aident vraiment les élèves à progresser
- Un développement de l’esprit critique pour apprendre à désobéir quand cela s’avère nécessaire.
- Présence de  plusieurs professeurs de disciplines différentes en classe pour répondre à la complexité de notre monde.
- Une abolition de la hiérarchisation des professions: tous les enfants ne doivent pas être programmés à être des avocats, des ingénieurs, des médecins etc…
- Une valorisation de l’opératif et du spéculatif.
- Un renforcement des heures d’éducation physique pour que le sport soit accessible à tous.
- La présence du théâtre, surtout dans les écoles dites difficiles pour prévenir la violence.
- La valorisation des activités artistiques qui doivent être présentes toutes les années scolaires.
- Un enseignement général, interdisciplinaire, et non spécialisé dés le plus jeune âge.
- Un véritable accueil des jeunes enseignants afin qu’ils ne soient pas lancés dans la cage aux fauves seuls.
- Présence de cours de l’éducation aux médias.
- Une nette amélioration de l’état des bâtiments scolaires dont certains à Bruxelles sont propices à la violence, au découragement, à la lassitude.
- Prévenir le problème de la surpopulation scolaire, construire des écoles, non des prisons.
- Ne pas dépasser 30 élèves par classe en cinquième et sixième année du secondaire.
- Limiter la durée des conseils de classe où des décisions importantes sont prises souvent dans la fatigue, le stress.
- Diminuer la charge administrative des préfets et des enseignants, remettre la pédagogie au centre des préoccupations.
- Supprimer l’inspection qui est devenue surtout administrative.
- Revenir aux réunions pédagogiques où les enseignants partagent leur expérience.
- Inciter à l’esprit d’initiative, à la liberté pédagogique.
- Ne pas se borner à un seule type de pédagogie dans un esprit dogmatique.
- Ne pas juger les élèves selon leur origine, leur religion, leur identité restreinte mais bien comme des personnes humaines en devenir.
- Faire en sorte que la pédagogie active ne soit pas l’apanage d’écoles privées crées par des parents.

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Cette année scolaire, je m’engage à ne plus me plaindre, à ne plus gémir, mais bien à vous donner quelques idées, à prendre ou à laisser. Mais, je garderai toujours ma lucidité; enfant, je n’aimais pas l’école, je me mettais près de la fenêtre  et déjà je rêvais à un autre monde. En sixième primaire, un instituteur m’a parlé autrement, il m’a mis au premier banc, et j’ai vu qu’il me parlait comme à une personne et non plus comme à un élève parmi tant d’autres. 

Aujourd’hui, en échangeant avec mes élèves sur l’expérience de Milgram, j’espère qu’ils ne seront pas des presse-boutons, qu’ils ne reproduiront pas certains schémas dans certaines situations.
Si l’école ne permet pas de reproduire le passé dans ce qu’il présente de plus barbare au nom du souci de l’efficacité, de la productivité, du rendement, n’oublions pas alors que ces préceptes du capitalisme furent aussi ceux du nazisme!

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