Nos amis les cons vont aux élections

Pasta

Par | Journaliste |
le

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Quel dommage que le grand prix Trou du cul ait été décerné la semaine dernière.
David Leisterh, président du MR d’Alors bruxellois et candidat comme président de la région aux prochaines élections, n’aurait pas démérité. Désolé pour lui, il devra attendre une prochaine réunion du comité. Allons, d’après ses dernières déclarations, il garde toutes ses chances.
Ils ont de sacrées pointures au MR d’Alors.
« Il faut arrêter de construire du logement social. On n’a pas le temps d’attendre pour offrir un toit rapidement aux gens, le meilleur moyen, c’est l’allocation loyer. »
C'est Adrien de Marneffe qui lui fait cracher le morceau dans le soir du 08/02.
Ben oui, le PS, Écolo and Co, ne sont pas assez sociaux, tandis que le MR d’Alors, c’est mondialement connu au siège du parti, s’est toujours distingué pour sa sollicitude envers les moins nantis.
Il est bien mal récompensé. En général, les pauvres ne votent pas pour lui.
Il faut se méfier des pauvres. Regardons la réalité en face.
Depuis le temps que les riches, libéraux, ou confits en patenôtres donnent aux pauvres, comment se fait-il qu’il y en ait toujours autant, sinon plus, de pauvres ?
Hein ?
Hein ?
Parce qu’ils le font exprès, voilà tout.
C’est la seule explication. Encouragés qu'ils sont en sous-mains par la Gauche qui leur fait construire des logements sociaux, pas assez d’ailleurs, ce qui crée de la jalousie entre eux et attise leurs mauvais penchants naturels, au détriment de la société aisée, afin, sûrement, de fomenter la Révolution. Il y a du PTB là-dessous. C’est du joli.
Égoïstes en plus, car s’il est courant que les riches donnent aux pauvres, on n’a jamais vu un pauvre donner quoique ce soit à un riche. Même pas sa voix au MR d’Alors.
Donc, d’après Leisterh, toujours si rien ne m'a échappé dans sa rigoureuse dialectique, on manque de logements sociaux pour caser tous ces va-t-au chômage, raison pour laquelle il ne faut plus en construire, car on ne pourra pas les loger tous. Comme on ne peut pas les loger tous, autant n'en loger aucun. C’est plus éthique. Et on ne rigole pas avec l’éthique au MR d’Alors. De plus, ça redonnera un coup de jeune au moral des investisseurs découragés par les lenteurs administratives.
Pour ceux qui n’auraient pas bien suivi, comme moi, David Leisterh propose qu’on vote d’abord pour le MR d’Alors qui, c’est promis, a un plan d’enfer pour résoudre le problème, notamment celui des lenteurs administratives. Vous aurez sans doute déjà noté que tous les partis entendent, quasiment à chaque élection, en finir avec les lenteurs administratives.
Pour ce qui est d’encourager les investisseurs, le MR d’Alors n’a jamais rechigné à la tâche. On se demande pourquoi ça ne marche pas plus fort. Les investisseurs, c’est jamais content, ça gagne jamais assez. Le MR d’Alors comprend bien cet état de chose : un investisseur, plus ça gagne, plus ça investit, plus le monde va mieux, comme on pourrait le constater chaque jour si certains ne s’ingéniaient, par des mesures punitives, à freiner l’élan citoyen et philanthropique des investisseurs.
Donc, dès qu’on aura voté pour lui et ses camarades, (allons, allons ! un peu de respect : pour lui et ses chers amis ! ne mélangeons pas les genres), il mettra en application l’allocation loyer.
En soi, c’est une idée plutôt sympathique. Il s’agit de financer les 20% que les banques ne peuvent pas prêter aux acheteurs d’un bien immobilier. Sûr que ça pourrait aider ceux qui ont de quoi assumer les intérêts des 80% à charge.
- Ça existe déjà ! », fait remarquer le journaliste.
- Oui, dit en substance le candidat président de la région, (si j'ai bien compris, car tout ça est un peu aride), mais nous, on le fera mieux !
- Et en plus, ça coûte la peau des fesses ! dit le journaliste.
- Ah ça oui ! il y aura du sang et des larmes, comme actuellement, reconnaît Leisterh, mais moi, j'ai un plan : on arrêtera de dépenser en constructions pour les profiteurs de l’aide sociale, un trou sans fond, ce sera tout bénef pour les finances publiques et les investisseurs. Génial, non ?
Amis lecteur§s et électeur§s, vous connaissez maintenant votre devoir, sachant que, surtout en politique, les promesses n’engagent que ceux qui y croient.
Sinon, après réflexion, je regrette le titre de mon article, je le retire moralement.
En effet, comme fidèle à la pensée de Léo Campion, je me suis égaré. Dans son dictionnaire, « Le petit Campion illustré », il définissait ainsi le mot « Con » : Nom qu’on attribue à des gens qui n’en ont ni la saveur, ni la profondeur.
Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.

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