Le loup et le migrant

Poing de vue

Par | Journaliste |
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L'émotion, c'est bien. La réflexion, c'est mieux. Photo @ Jean-Frédéric Hanssens

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Les mauvaises conditions météorologiques liées à l’automne ne font pas que ressusciter le virus du covid, elles rappellent dans l’actualité le sort des plus précaires, et parmi eux, les réfugiés refoulés du droit d’asile, qui ne sont d’ailleurs pas toujours ceux qui cherchent un avenir meilleur, les migrants dits économiques, auxquels s’ajoutent les réfugiés climatiques qui sont appelés à devenir de plus en plus nombreux. Même le droit d’asile, que les pays riches et démocratiques mettent en avant comme un acquis de la civilisation et aussi comme preuve de leur générosité et de leur sens de l’humain, n’est pas appliqué de la même façon partout.

Il y a déjà dans la forteresse Europe un point dont tout le monde sait pertinemment qu’il ne fonctionne pas: il faut demander l’asile dans le premier pays des 27 où l’on aboutit, à moins bien sûr que le compte-gouttes étant ce qu’il est, on y soit accueilli parmi les heureux gagnants de la loterie humanitaire, moi j’en prends 25, moi 40, moi 5.

En vérité, toute cette politique se base sur un véritable fantasme dont les relents populistes sont évidents: l’appel d’air. En régularisant trop ou trop vite, on créerait un appel d’air qui se transformerait bientôt en tornade – et on l’imagine, voici que les théoriciens du grand remplacement s’activent...

Mais sait-on seulement que les variations démographiques internes des pays riches ont des effets plus vastes et plus nombreux que l’accueil de ces trois sortes de fuyards ? On parle ici non pas en pour cent, mais en pour mille. Ce n’est jamais toute la misère du monde que l’on ne peut accueillir; ce n’en est jamais que l’écume. La nature humaine est ainsi faite que l’exil, tout douloureux et minoritaire qu’il soit, peut apparaître comme la seule solution... C’est aussi une loi de la nature. On le voit bien avec le si décrié ou réclamé retour du loup en Europe occidentale: une espèce vivante s’étend. Le réchauffement climatique nous amène des espèces exogènes. Pourrait-on y réfléchir un peu plus sérieusement qu’en appliquant le célèbre adage selon lequel l’homme est un loup pour l’homme? Cela fait pourtant plusieurs millénaires qu’on nous y invite.

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