L'ennemi intérieur belge

Poing de vue

Par | Journaliste |
le

Attention aux faux pas... Capture d'écran du soir.be.

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La Belgique a enfin un vrai gouvernement fédéral, si l'on peut user de cet adjectif. Un gouvernement peuplé de pas mal de femmes, de beaucoup de partis qui de sept nains espèrent faire un géant, planté de totems symboliques et face à une double crise, sanitaire et économique.

Ce n'est nulle part l'enthousiasme. En Flandre on rechigne avec plus ou moins de mauvaise foi et de bon goût parce que ce gouvernement-là ne dispose pas d'une majorité relative en Flandre. Les libéraux flamands apparaissent certes comme les principaux bénéficiaires de l'accord mais les libéraux francophones ont réussi, grâce à leur président, à se disputer entre eux après avoir fâché tous les autres. Les Écolos vont (encore) sortir du nucléaire, ce qui devrait déjà être fait ou presque d'après une loi de 2003. Les socialistes s'arc-boutent à la pension de retraite à 1500 euros qui reste un objectif assorti de conditions, d'où les attaques de l'extrême-gauche qui elle, ferait bien d'apprendre à négocier; en quelque sorte le PTB fait du Bouchez à l'envers. Le CD&V prie Dieu qu'on les remarque.

Bref les fausses notes sont possibles, surtout que le tempo doit plus ressembler à un prestissimo qu'à un adagio, pour cette Vivaldi qui ne tiendra peut-être même pas quatre saisons. Car la vraie question reste face à l'écart des électorats au nord, au centre et au sud: quelle Belgique est-elle viable? En ce sens, l'accord NVA-PS était probablement nettement plus fiable que celui-ci. Tout le monde sait qu'il y aura encore une réforme institutionnelle. On ne peut que la retarder face à cette évidence que seule une Belgique confédérale a une chance de survie à long terme. Chercher un accord entre les sept partis actuels n'a aucun sens car ils n'ont pas la majorité des deux tiers et plus impératif encore, écarter la NVA c'est effectivement aller vers une Belgique où le chocolat, la bière et les Diables rouges seraient les vestiges d'un passé qui n'aurait pas su créer un avenir cohérent. Paradoxalement, le véritable ennemi de la Belgique, aujourd'hui, est le belgicanisme, qui pense que l'avenir est dans un retour au passé mythique et fantasmé – et qui n'a jamais perçu cette vérité arithmétique: en Belgique, les Flamands sont les plus nombreux.

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