Popularité

Poing de vue

Par | Journaliste |
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La photo officielle de François Hollande en 2012. Le revoici dans le peloton de tête des politiques préférés des Français...

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Il y a de quoi s'interroger sur la versatilité des électeurs. L'une des raisons les plus évidentes de la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre de la République française est certainement à chercher dans les sondages, qui le placent en tête des personnalités politiques préférées de l'Hexagone. Mais ce n'est pas ce point que je voudrais souligner cette semaine. Ce qui frappe, c'est que les plus populaires sont de deux types: ceux et celles qui n'ont jamais exercé de responsabilités politiques éminentes, comme Attal, ministre depuis peu, Marine Le Pen ou Jordan Bardella... ou qui en ont exercé il y a un certain temps. C'est le cas par exemple d'Édouard Philippe ou de François Hollande.

Eh oui, François Hollande! Décrié lors de son quinquennat, voilà que le recul change le jugement des électeurs qui n'en voulaient tellement plus qu'il s'est même résigné à ne pas solliciter un second mandat.

On dit souvent – et Emmanuel Macron, dans sa conférence de presse de mardi, l'a rappelé – que les Français sont tentés de laisser le pouvoir partir très à droite puisque tout a été essayé, sauf l'extrême-droite. Eh bien si par malheur cela devait se produire, la courbe de popularité des Le Pen et Bardella plongerait aussitôt furieusement, pour plus tard amorcer une remontée due à la résilience. La dictature des sondages est sur ce point aussi prévisible que les heures de marée. Or – et c'est vrai aussi pour la Belgique – non seulement les sondages se trompent-ils souvent (le Royaume Uni allait rester dans l'Union européenne) mais encore servent-ils à déterminer plutôt quels sont les vents favorables que le cap à suivre... On en arrive à une vacuité politique telle que l'on peut résumer ainsi le contenu de la conférence de presse macronienne. 1. Tout va bien. 2. Tout ira encore mieux. 3. C'est de toute façon moins pire qu'avant, j'ai fait mieux que les autres, c'est pour ça que vous m'avez élu et réélu, ce qui est normal, puisque tout va bien, ou presque, et que tout ce qui ne va pas encore parfaitement ira sûrement mieux ensuite et que je vous évite le pire...

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Et que voit-on ? Un ministère où grouillent de vieux crocodiles aux objectifs disparates qui ont deux caractéristiques communes : ce ne sont pas du tout des représentants de la population civile qui allaient faire autrement, mais de vieux routiers, préférentiellement venus de la droite, et ayant d'autres objectifs, comme l'a prouvé dès le lendemain la sortie de Rachida Dati, ministre de la Culture pour devenir maire de Paris. Le plus extraordinaire fut d'entendre Jean-Pierre Raffarin, qui fut un Premier ministre sorti de nulle part, se réjouir de l'éviction d'Élisabeth Borne en soulignant qu'elle n'avait jamais eu aucune pratique politique et qu'elle était enfin remplacée par quelqu'un qui lui, à 34 ans, en avait.

Il n'y a pas que la Belgique à cultiver le surréalisme.

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