-Ben quoi, dit l’homme en descendant du singe, tout le monde peut se tromper...

Pasta

Par | Journaliste |
le
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Lecture 6 min.

Tout de même pas fier de lui, l’homme affirma, face au ciel, qu’il ne se tromperait plus jamais.
- Quel con quand même, rigola à part lui le singe. Il fait le malin, mais je l’ai bien eu !
Le singe vivait sa sexualité avec un certain humour. Ce qui est, par ailleurs, très rare chez l’homme. Personnellement, chaque fois que j’ai essayé en rigolant, ça a tourné court.
Mais l’homme tint sa promesse et ne se trompa plus jamais. Du moins ceux qui essayaient de lui faire remarquer que ce n’était pas toujours le cas reçurent un bon marron dans la gueule et se le tinrent pour dit.
Ensuite, il améliora le marron dans la gueule par le biais de la technologie. Ainsi prouva-t-il, la massue à la main, qu’en pillant les récoltes de l’un ou l’autre cul-terreux qui s’efforçait d’inventer l’agriculture, il ne se trompait pas puisqu’il pouvait bouffer plus qu’à sa faim pendant que le laboureur et ses enfants crevaient la gueule ouverte, quelques fois en regardant le ciel qui leur confirmait que l’homme ne se trompait jamais, il l’avait juré face à lui. Le ciel est un ami commode. Sans barguigner, il permet à chacun d'y trouver ce qu'il cherche.
À force, l'homme fit des émules parmi ses semblables, même pas bien carrés d’épaules, mais sachant s’entourer de crèves-la-faim prêts à trucider n’importe qui pourvu qu’ils aient bien bu et le ventre bien rempli, merci Petit Jésus.
La concurrence venait d’être inventée.
 La concurrence consiste à affirmer, face au ciel, qu’on sera toujours le plus grand, le plus beau, celui qui marche sur l’eau. Si elle n’est pas trop profonde, faut pas déconner. Et ceux qui nous en empêcheront recevront un bon pavé dans leur vitrine. Pour commencer. Et que le meilleur gagne. D’ailleurs, dans ces conditions, c’est toujours le meilleur qui gagne, puisque c’est lui qui le dit et que les autres ont compris qu’il ne faut pas le contrarier.
Ainsi va la loi de l’évolution. Du moins pour l’homme. Les autres espèces, moins sûres d’elles et payant rubis sur l’ongle leurs erreurs, se gardèrent bien d’imiter l’Homme qui avait maintenant un H majuscule à son nom.
Et c’est à force de se laisser gouverner par les hommes qui ne se trompent jamais, prendre toutes leurs inepties pour des lois universelles, que l’humanité arrive au bord de son extinction. On l'applaudit bien fort.
Ça ferait évidemment rigoler le singe, s’il ne se disait qu’à cause de ces connards prétentieux et de leurs lèches-cul plus ou moins crédules, il risque d’y passer lui aussi.
On imagine sa colère et son dépit, car même un bon marron dans la gueule de tous ces enfoirés n'y changerait rien.
Il aurait dû y penser plus tôt.

La presse ne tarit pas sur les méfaits des trafiquants de produits illégaux qui mettent de bonne humeur. J’apprends, à mon grand étonnement et à ma grande douleur, vous pensez bien, que certain§s du meilleur monde en font un usage régulier pour se distraire, passer de bons moments en compagnie et n’ont cependant pas l’apparence de ceux qu’on peut voir, par exemple dans l’entrée (qui tient également lieu de sortie, si, si) du métro Ribaucourt. Non, toujours propres sur eu§x, le mot pour rire, assidu§s au boulot et toutes ces sortes de choses qui font l’humain du meilleur aloi. Rien à voir avec les zonards du métro dont je parle ci-dessus, qui sont pourtant l’image qu’on répand du consommateur§s de ces substances inventées par le diable dont usent, je n’en doute pas, même d’excellent§s croyant§s.
La drogue, c’est mal.
Notez que je m’avance là sans connaître. Les rares fois où j’ai essayé, pour avoir l’air comme tout le monde, j’ai vomi tout mon quatre heures. J’ai préféré m’en tenir là. Je suis un peu lâche.
Par contre, les divers tords-boyaux, les crus, rouges ou blancs, garantis de divers pays des communautés européennes (oui, c’était écrit sur l’étiquette.) et d’autres liquides plus élaborés dont j’étais friand, ne m’ont jamais fait de mal,ni à mon entourage, sauf à la tête le lendemain, comme vous savez hypocrites lecteurs .
L’âge venant, je me suis fort calmé et hormis les jours de fêtes, je ne dépasse pas les deux bières. Trois, voire quatre les soirées de folie. Mais j’en ai besoin, le soir venu, ça me procure un grand sentiment de détente, de légèreté indispensable après une journée face aux misères du monde. Ce qui prouve que je suis accro. Mais moi, j’irai pas en prison pour ça! Tra la la la! je me drogue licite !
On appelait cette manière de picoler, seul ou avec des personnes de bonne compagnie, l’éthylisme mondain. Ça n’a pas disparu à ma connaissance.
Mieux ! à Liège, on fête officiellement un grand éthyliste, (on a pu voir à la télé qu’il avait passé, et de loin, le cap mondain de l’affaire!), reconnu comme tel et fier de l’être ; bourgmestre, député, plusieurs fois ministre et tenant le litron mieux que Bébert des Batignolles au Café des Amis de la Soif.
Et pas fier avec l’ouvrier. Roulant Porsche cependant. Faut bien rouler dans quelque chose. Aucun flic n’a jamais eu le courage de le faire souffler dans le ballon. Un si brave homme! Du moins, on n’en a rien su.
Alors quand les tartuffes auront fini d’encourager les mafias de produits, eux aussi, du terroir (la cocaïne, ce sont de braves paysans qui cultivent l’arbre propice, ne parlons pas du pavot et du savoir faire de chimistes qu’on pourrait comparer à celui d’éminents vignerons ou bouilleurs de crus), on pourra enfin fêter dignement tel ou tel guignol officiel héroïnomane, par exemple, pour sa bonne humeur et son empathie envers le petit peuple.

Que le monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.
Rappel : En pastafarisme le symbole § (deux nouilles entrelacées), indique qu’on parle à la fois féminin et masculin et réciproquement).

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