La solution : régulariser les sans-papiers

Zooms curieux

Par | Journaliste |
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Photos © Jean-Frédéric Hanssens

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Une fois de plus et sous un froid soleil, ce vendredi 22 janvier 2021, la Coordination des sans-papiers de Belgique a manifesté devant le 44 du Boulevard Pacheco, au centre de Bruxelles.

Avec calme et détermination, ces femmes et hommes qui vivent dans une précarité administrative absolue, depuis tant d’années chez nous, parmi nous, revendiquent la seule solution simple, juste, humaine qui s’impose : les régulariser. Donner à ceux qui travaillent, qui étudient, qui logent en Belgique où ils sont soignés, le droit de devenir des citoyens comme les autres en obtenant la régularisation de leur situation. « Personne n’est illégal », clament-ils. Pourtant, rien ne bouge vraiment au niveau gouvernemental. Or, la pandémie du coronavirus a accru les difficultés déjà énormes des sans-papiers : perte des emplois précaires, difficultés pour se faire tester, se faire soigner, approcher les services sociaux… Rappelons-nous le nombre de fois où nous devons exhiber notre carte d’identité pour toutes ces démarches.

En octobre de l’année passée, un grand nombre d’associations a lancé un appel pour dénoncer l’aggravation du problème à cause du Covid-19.

( https://www.cncd.be/Accord-de-gouvernement-les-sans)

Le problème du logement est, dans ce contexte, encore plus crucial. Les sans-papiers peuvent difficilement louer un logement ou alors ils sont à la merci des marchands de sommeil, ou sont obligés de squatter des logements vides. Or, le récent Plan d’urgence Logement de la région bruxelloise constate que : « Sur base de l’enquête 2018 de Bruss’Help dénombrant le nombre de personnes sans-abri dans l’espace public ainsi que sur base des chiffres recensés en maisons d’accueil, en logements de transit, au sein des communautés religieuses, dans les squats, dans le cadre d’une convention d’occupation négociée ou en hôpital, 4.187 personnes sont sans-abri, sans logement ou hébergées dans un logement inadéquat - soit une hausse de +23,6% par rapport à 2016 et de 142,2% par rapport à 2008. »

Cependant, la mise en œuvre d’une politique de logement social ou à finalité sociale prend du temps et l’hiver est loin d’être fini tandis que l’épidémie de Covid-19 explose à nouveau. Les nombreuses associations d’aide aux plus démunis n’ont pas les moyens, malgré tous leurs efforts, de compenser l’action publique.

Les sans-papiers, une fois régularisés, pourront plus facilement prendre leur sort en main, se trouver un logement et un travail décents, ne plus craindre les exploitations de marchands de sommeil, d’employeurs véreux, de propriétaires abusant de leur faiblesse.

Cette politique coûte infiniment moins que la répression et la traque des sans-papiers, les soins en urgence, les rapatriements en avion, le risque accru de contamination de l’ensemble de la population à cause de quelques personnes qui ne peuvent être soignées et confinées comme il serait nécessaire.

Une fois de plus, le respect des droits humains s’impose, seul rempart contre les abus et les dérives de toutes sortes.

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