Nous avons besoin d’eux

Zooms curieux

Par | Journaliste |
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Toutes les forces démocratiques s’unissent devant l’église du Béguinage à Bruxelles : syndicats, universitaires, partis progressistes, citoyens unis pour la défense des droits humains. Photos © Jean-Frédéric Hanssens

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Ils apportent leurs désespoirs et leurs espoirs, leur jeunesse et leurs nombreuses années de vie, leur force de travail et leur savoir-faire, leurs cultures et leurs savoirs… Les migrants interpellent notre humanité, celle qui est basée sur la coopération, la mixité, les échanges entre humains.

Ces migrants en grève de la faim à l’église du Béguinage à Bruxelles, mettent leur vie en danger. Et nous ne comprenons pas que, pour sauver leur vie en zones de guerre ou dans des territoires trop pauvres pour les nourrir, ils ont placé leurs espoirs dans l’Europe, une terre prospère et en paix en comparaison de ce qu’ils ont connu.

Ils sont soutenus par de nombreux citoyens d’horizons divers, d’idéologies différentes mais tous animés par cet humanisme qui privilégie l’accueil, la solidarité qui prévaut dans la survie des communautés un peu partout dans le monde. Des valeurs qu’une civilisation basée sur l’individualisme consumériste et un mode concurrentiel de fonctionnement a oubliées.

Des personnalités politiques, syndicales, universitaires (en ce compris la rectrice de l’ULB) se déplacent pour les rencontrer, manifester leur solidarité, interpeller notre gouvernement sur le respect des valeurs fondamentales. On leur oppose à tous le paravent d’un accord gouvernemental qui avait évité soigneusement la question qui fâche : comment brider les migrations « non désirées ».

Pourtant, des solutions politiques existent : si le gouvernement ne veut pas d’une régularisation collective, au moins qu’il accélère les régularisations individuelles afin que ces sans-papiers dont plusieurs sont insérés depuis des années déjà dans notre société y soient légalement et administrativement intégrés.

On ne parle pas ici de gens de passage, de migrants désireux d’aller dans un autre pays que la Belgique. On parle de gens qui y vivent, y logent (en payant parfois des loyers scandaleusement abusifs), y travaillent (au noir et dans de conditions tout aussi scandaleuses dont profitent certains patrons sans honneur).

La Belgique a les moyens d’intégrer ces gens, tout de suite. Elle manque de force de travail. Les enfants peuplent nos écoles et redressent notre démographie en déclin. La Belgique a les moyens financiers pour ce faire : une meilleure justice fiscale, moins de dépenses militaires, c’est la possibilité d’investir tout de suite dans les politiques sociales qui permettent à tous les démunis, Belges et non Belges, de mener une vie décente et d’apporter leur contribution à la société dans la dignité d’un travail émancipateur.

C’est une question politique, au sens le plus noble du terme. Elle dépasse un accord gouvernemental, elle constitue un accord avec notre humanité.

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