Carnaval ou le monde à l’envers

Tout allait à l’envers, cette semaine. Normal : c’était le temps du carnaval. Le temps des affronts à l’ordre établi, le temps des ruptures avec la bienséance, le temps des impertinences et des défis. Le temps où l’on peut faire bombance avant la diète…

On a donc entendu des carnavaleux politiques s’attaquer à la justice parce qu’elle faisait son travail,  à savoir poursuivre leurs mensonges et débordements financiers, dénigrer un gouvernement parce qu’il ne réprimait pas une manifestation les mettant en cause, attaquer les avocats parce qu’ils défendent les pauvres et les réfugiés. Un grand roi-carnaval d’outre-Atlantique s’est substitué aux journalistes pour diffuser lui-même sa propre info abracadabrantesque. Il les a jetés comme des malpropres pour twitter sans contestations, comme un beau diable. Dans le cirque européen où s’affrontent les gladiateurs des lobbies de tous genres, les carnavaleux de la Commission ferment les yeux sur la diffusion de poisons endocriniens plutôt que de veiller à notre bonne santé.

Inversion des rôles : les délinquants devenaient les juges, les fous devenaient les rois. C’est cela, l’ordre du carnaval. Ils oublient, ces carnavaleux, que devenus rois-carnaval de pacotille, ils doivent être brûlés à la fin des festivités afin de saluer le retour du monde à l’endroit. Celui de la justice, des institutions démocratiques. Heureusement pour eux, il ne s’agit plus que d’un symbole. Dans l’antiquité babylonienne, au IIe siècle avant J-C, l’esclave qui était devenu roi pendant quelques jours était mis à mort ensuite.  

 Et pourquoi pas un petit feu d’artifice pour fêter le carnaval ? Quelques missiles et bombes en plus au budget américain de la Défense, gonflé de 54 milliards, feront l’affaire.

A la suite de ce mardi-gras obèse d’infos carnavalesques, vient le mercredi des cendres : le jour où l’on médite sur l’absurdité de cette politique mortifère de démocratie et de paix. Et le monde tourne toujours, à l’envers…