« Danser pendant la guerre froide »

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Par | Journaliste |
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Stéphanie Gonçalves dédicace son livre à l'architecte. Photo et vidéos © Jean-Frédéric Hanssens

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Lecture 2 min.

Jeudi 13 décembre, le public des « Rencontres de l’architecte » a eu la chance d’assister à une rencontre située au croisement de la danse, de l’histoire et des relations internationales grâce au livre de Stéphanie Gonçalves « Danser pendant la guerre froide », édité cette d’année par les Presses Universitaires de Rennes.

Issu d’une thèse de doctorat soutenue à l’ULB en 2015 et couronnée par de nombreux prix, l’ouvrage nous montre comment le ballet a servi d’outil de diplomatie culturelle internationale et transnationale pendant la guerre froide. Stéphanie Gonçalves, elle-même danseuse pendant plus de 20 ans, nous trace le destin des étoiles, des institutions culturelles et des impresarios qui participer à la « machine à tournées », endossant tour à tour (voire simultanément) le rôle de passeurs culturels ou d’agents de renseignement, mais cherchant toujours à vivre leur passion pour la danse.

On retiendra par exemple la déconstruction du mythe du passage à l’ouest de Rudolph Nureev, qui loin de la défection politique s’apparent plus à une banale affaire de rupture de contrat entre une compagnie et un danseur à la recherche d’opportunités nouvelles pour exprimer son talent. De même, Stéphanie Gonçalves retrace l’itinéraire de ces impresarios qui assument parfois seuls les risques économiques de tournées dont le destin est toujours suspendu aux soubresauts de l’actualité internationale.

De cette rencontre animée par la critique de spectacle Sylvia Botella et l’historien de la danse Jean-Philippe Van Aelbrouck, surgit l’image d’une « diplomatie dansante », bien loin du romantisme des danseuses en tutus, mais rouage essentiel de la vie culturelle internationale pendant la guerre froide.

Fruit d’un long travail de dépouillement de sources, basé sur des archives situées en France, Grande-Bretagne, États-Unis et Russie, ce livre écrit comme un roman s’adresse donc aussi bien aux balletomanes avertis qu’aux passionnés d’histoire, qui le retrouveront à la librairie des Presses Universitaires de Bruxelles.
André Burstin


Stéphanie Gonçalves, « Danser pendant la guerre froide », Presses Universitaires de Rennes, 2018. 262 p., 24€.
 


 

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