De l’intérêt de la littérature en situation de confinement

Pasta

Par | Penseur libre |
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© Wich

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Lecture 5 min.

Des librairies ouvertes au même titre que les magasins d’alimentation, ce qui ne les empêcherait pas de continuer à vendre les mêmes cochonneries, mais sous une étiquette verte (pendant le coronavirus, les affaires continuent), mais je dois avouer que ça m’en a bouché un coin !

Notre Première ministre se rendait-elle compte à quoi elle s’exposait elle-même et ses camarades de chambre ?

Lire, parfois, conduit à réfléchir, à regarder le monde et ceux qui l’agitent avant de s’en servir, d’un œil suspicieux.

Mais il ne s’agissait que d’une erreur de traduction : en flamand, débits de journaux et librairies, c’est, si j’ai bien compris (le néerlandais, c’est difficile, d’ailleurs en Flandre tout le monde ne parle pas le même), c’est kif-kif-bourricot, comme on dit à l’Académie française.

La Belgique retombait sur ses virus, le rêve était passé.

Donc, ami§s des livres, si vous n’avez pas pris vos précautions et bourré jusqu’à la gueule votre bibliothèque, vous n’aurez plus à lire que le papier-cul, si vous avez pensé à en gaver votre cave en prévision d’une longue claustration.

Toutefois, le PQ, comme lecture c’est un peu sommaire, même après usage. Quoiqu’on puisse en tirer de profondes méditations sur notre condition humaine et redonner le sens de la mesure à nos ambitions. Quoiqu’on se demande parfois, au melon qu’ont attrapé certains, s’ils sont assez attentifs à leur hygiène matinale. J’en vois certains dans le show-d’pizz, les halliers politiques et autres lieux hautement people qui mériteraient qu’on leur pose la question.

Quant à s’essuyer avec son smartphone…

Oh ! On finira bien par créer une app qui assurera la fonction. Les champs de l’intelligence artificielle n’ont pas de limites. Et plus ils s’étendent, plus celle de l’humain décline. Normal : elle n’a plus rien à foutre, sinon contempler l’évolution de sa propre copie. Et elle est très fière ! Putain ! c’est moi qui ai fait ça !

Ça ne durera pas.

C’était notre rubrique : “Qu’est-ce que j’en ai marre de tous ces cons qui me veulent du bien !”

Mais il se peut que, distrait§s, plus soucieux de culture que de finalités digestives, vous ayez sous- évalué vos besoins en ce domaine intime.

Et quand la bise sera venue, les fourmis pragmatiques, prévoyantes, réalistes, riront de vous, moqueront l’intello à lunettes plus soucieu§x de vivre le nez dans ses livres que dans… pardon, je m’égare.

Laissez dire, laissez rire de ces étranges façons…

Si l’on en croit les prévisionnistes, on est pas encore sortis de l’auberge coronavirale. Qu’on ne compte pas sur l’intelligence artificielle pour fabriquer du PQ sans intervention humaine. C’est à ces choses triviales qu’on reconnaît l’utilité de l’humain, mais on fait semblant que non, de manière à ne pas augmenter son salaire.

Du coup, qui c’est qui va se trouver dans la… j’ose pas le dire, on va penser que j’en fais trop.

Et vous, ami§s des livres ? serez-vous aussi victimes de la pénurie ?

À terme, c’est bien possible, mais vous aurez une planche de salut, une possibilité de retardement de l’inéluctable, une sorte de radeau qui vous permettra d’atteindre la rive, bien sûr un peu défaits, mais saufs !

Tout possesseur de livres se refuse même de penser au geste iconoclaste, impie, innommable, mais salvateur : déchirer les pages d’un ouvrage littéraire et s’en servir comme PQ de secours !

Oui, je sais, la perspective est terrifiante.

Cependant, relativisons : ce pourrait être aussi l’ultime manière de certains auteurs et éditeurs, comploteurs de Prix littéraires, de se rendre réellement utiles à leurs contemporains.

Vous êtes confiné, vous avez le temps, profitez en pour faire le tri, mettre de côté ces livres que vous avez achetés sur recommandation d’un§ ami§ peut-être mal intentionné§, d’un critique littéraire espérant se faire publier chez l’éditeur dont il encense le produit. Sans compter, parfois, de votre part, une lecture un peu trop rapide de la quatrième de couverture.

Faut pas rêver ! Toute bibliothèque contient ses petites hontes, voilà donc l’occasion de s’en débarrasser en vertu d’un cas de force majeure qui soulagera votre conscience.

Elle y a droit aussi.

Mais je vous suggère cette issue la gorge serrée, la peur au ventre. En effet, il m’arrive de temps à autre de me prendre pour un écrivain et je commets l’un ou l’autre volume de graboutchas, comme on dit à l’école primaire belge. Par conséquent mes pages sont aussi sous la menace d’une fin peu glorieuse. Mais à la guerre, comme à la guerre !

Terminons sur une note plaisante : C’est le même gouvernement qui a conduit médecins, personnel soignant, policiers, pompiers, etc. aux conditions de travail que l’on sait, car, libéralisme oblige, il est plus intéressant de faire profiter les multinationales de l’argent de l’État que les services publics, utiles surtout aux pouilleux, coûtant cher, ne rapportant rien, un trou sans fond, qui va gérer la crise coronavirienne. On espère avec le même professionnalisme !

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Merci !

Bonnes lectures et que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.

Ramen.

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