Résultats des Prix «LUC & FLOP»

ConsoLoisirs

Par | Journaliste |
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Dix habitants d’un même quartier exposent chez eux pendant un week-end une œuvre prêtée par le Musée d’Ixelles (2ème Prix LUC).

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Lecture 23 min.

La L.U.C. (Ligue des Usagers Culturels) décerne chaque année, en janvier, des prix aux meilleures et aux plus mauvaises «pratiques» culturelles que son observatoire a détecté au cours de l’année précédente. Bien entendu, cette initiative a principalement pour objectif d’informer le public. C’est pourquoi dans le point 1 de cette lettre vous pourrez notamment découvrir les 22 propositions pour le PRIX LUC que le jury a dû traiter ainsi que les 14 propositions pour le PRIX FLOP.

SOMMAIRE

1. Tout, tout, tout sur les PRIX LUC & FLOP
2. Débat musclé avec la chargée de communication du musée Magritte
3. Et la suite?
4. Le Louvre opte pour une autre gratuité mensuelle
5. Devenez une petite souris
6. Toujours pas de qualimat pour Arte et La Trois
7. Médialog enfin à nouveau sur La Une
8. Créer l’obligation pour un ministre de répondre à son courrier
9. Des sous mais aussi davantage respecter les visiteurs
10. À découvrir
11. Je vais vous représenter auprès des centres culturels
12. Pourquoi uniquement en anglais?

1. Tout, tout, tout sur les PRIX LUC & FLOP

Avant le spectacle du 24 janvier 2019, vers 19H30 au Théâtre de Poche, s’est déroulée la proclamation des PRIX LUC & FLOP.
Ceux-ci mettent en évidence les meilleures «pratiques» culturelles, et les moins bonnes, constatées tout au long de l’année 2018. 

C’est l’ASBL la L.U.C. (Ligue des Usagers Culturels), dont je suis un administrateur, qui organise cette compétition. Durant toute l’année, elle est attentive à la vie culturelle belge pour en dégager un maximum de propositions. 

Le résultat de cette prospection a été rendu public le 17 décembre 2018 (une lettre Consoloisirs vous a été envoyée).
Jusqu’au 4 janvier 2019, le public était invité à compléter cette liste, et c’est d’ailleurs une de ses propositions qui finalement a remporté le 1er PRIX LUC.

Au final, il y avait 22 propositions pour le PRIX LUC, et 14 pour le PRIX FLOP.

Le jury s’est réuni durant toute la soirée du 16 janvier 2018 pour délibérer.
Bien entendu, le plus compliqué fut de trouver le bon dosage pour constituer un jury équilibré. Voici les critères qui ont guidé ce choix et la composition du jury.

Nous avons décidé de ne communiquer à la presse les résultats de ces PRIX LUC & FLOP qu’après avoir été remettre chez le principal lauréat les diplômes qui consacrent les trois meilleures «pratiques» positives. Ce fut au Théâtre de Poche qui nous a magistralement accueilli.

Voici les résultats et les photos.

Pour les trois «pratiques négatives» sélectionnées: «(…) Plutôt que de stigmatiser des organisateurs précis, le jury a voulu être constructif: parmi les douze propositions pour le PRIX FLOP, il a relevé trois tendances qui ne respectent pas le public et surtout il propose des ébauches élémentaires de solution».

Différents médias ont relayé la remise de ces prix: RTBF, BX1, Sudpresse, L’Avenir, etc. 
Et sur la toile, notamment un article sur le site «Bulles de culture».

2. Débat musclé avec la chargée de communication du musée Magritte

BX1, la télévision bruxelloise francophone, a organisé un débat contradictoire sur ses antennes, le 25 janvier 2019, à propos du fait que le Musée Magritte Museum de Bruxelles n’indiquait pas sur son comptoir, avant achat des tickets, les titres d’une quinzaine de tableaux non exposés. 

Sur le blog de la L.U.C., à propos de ce sujet, vous pouvez lire trois articles:

Jean-Christophe Pesesse, le journaliste de BX1, a choisi d’inviter pour me porter la contradiction Isabelle Bastaits, la chargée de communication du Musée Magritte Museum. 
Il a animé de façon fort équilibré ce débat musclé. 

Sur les réseaux sociaux, les réactions des téléspectateurs sont très majoritairement positives. On peut imaginer qu’il n’en est pas nécessairement de même pour un certain nombre de professionnels. Encore que j’ai éprouvé une vive émotion à la lecture de ce témoignage d’une personnalité de premier plan du monde muséal belge:
«J’ai enfin pu regarder dans la «boucle» de nuit ton intervention sur BX1. L’exercice était périlleux et je te dis bravo ; tu t’en es fort bien sorti et tu as pu dire tout ce qu’il y avait d’essentiel. Qu’est-ce que le public va retenir? L’image d’un monsieur fort sympathique qui défend nos intérêts de visiteurs. Chacun retiendra bien la leçon qu’il faut être attentif à ce qui est annoncé ou pas à l’entrée d’un musée. C’est cela que l’on garde du débat: une belle leçon pour les visiteurs de musées et pour les musées eux-mêmes!».

Sur sa page Facebook, le site français qui critique les musées «Louvre pour tous» a relayé la vidéo de ce débat en ces termes: «Belgique: Bernard Hennebert pointe avec justesse le manque d'info concernant les œuvres absentes dans un musée, souvent pour prêts, comme au musée Magritte, ce qui peut tourner à la tromperie du public. On lui répond qu'on ne peut pas les nommer pour raison de sécurité... Jamais entendu un tel argument. N'importe quoi!».

Voici donc la séquence de BX1.

Pour ne pas limiter la réflexion au Musée Magritte Museum (et donc ne pas stigmatiser une seule institution), j’ai tenté à plusieurs reprises d’expliquer qu’il y a une quinzaine d’années, il y avait eu un précédent. Pour non annonce d’une œuvre emblématique enlevée en cours d’exposition sans que ce soit annoncé aux visiteurs avant l’achat de leur ticket, la ville de Bruxelles m’a remboursé le prix de mon ticket pour l’exposition Rubens qui se tenait dans l’Hôtel de Ville, Grand-Place à Bruxelles.
Pressé par le temps, je n’ai pas réussi à citer un extrait d’une lettre qui me fut adressée à l’époque par Charles Picqué, le ministre bruxellois des affaires économiques. Celle-ci pose clairement, en la matière, la base d’un droit à la protection des consommateurs culturels:

«(…) Un principe de droit exige qu’avant la conclusion de tout contrat, la partie «dominante» doive fournir à son futur cocontractant toutes les informations utiles à une prise de décision en connaissance de cause. Agir autrement enfreindrait la bonne foi. 
Les Cours et Tribunaux ont, depuis longtemps, en effet, reconnu l’existence d’une obligation générale de renseignements à charge des fabricants, vendeurs et prestataires de services professionnels. Ce principe juridique permet de sanctionner un comportement fautif au cours de la période précontractuelle. Dès lors, je suis également d’avis que la Ville de Bruxelles aurait dû faire le nécessaire afin que les visiteurs soient avertis de la disparition d’une œuvre maîtresse de l’exposition (…)».

À l’époque, j’avais soumis ce cas «Rubens» en France à deux personnalités artistiques de premier plan: Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la culture, puis directeur du Château de Versailles, et Françoise Cachin, directrice honoraire des Musées de France. 
À ma question de savoir s’il ne devenait pas évident que le public devrait être informé avant d’acheter son ticket de ce qui était réellement exposé, ils constatèrent qu’effectivement il n’était plus adéquat de simplement signaler ces décrochages à l’endroit où lesdites œuvres auraient pu être admirées et qu’il faudrait trouver à l’avenir le moyen d’informer, dès le hall d’entrée du musée, de leur accessibilité ou non, au moins pour les œuvres maîtresses.

3. Et la suite? 

Au programme, une autre émission de télévision sur le même sujet: les musées doivent-ils mieux informer les visiteurs avant qu’ils paient leur entrée de la non exposition temporaire de leurs œuvres emblématiques? Sur RTL TVI, après le JT de 19H, probablement le lundi 18 février 2019 (vers 19H45).

D’autre part, puisse le public aider la L.U.C. en lui proposant tout au long de cette année 2019 des propositions de «pratiques» culturelles belges positives ou négatives.
Écrivez donc à l’Observatoire de la L.U.C.: liguedesusagersculturels@gmail.com

4. Le Louvre opte pour une autre gratuité mensuelle

Je regrette que Le Louvre vient de mettre fin à sa «gratuité pour tous» du premier dimanche du mois. C’est dommage car je pense que celle-ci qui existe déjà dans de nombreux pays pourrait devenir une mesure qui couvre toute l’Europe.
Je crois qu’il faudrait alors exiger de l’Union européenne qu’elle subventionne non pas le manque à gagner financier pour les musées de ces douze jours gratuits par an (d’autres financements existent: par exemple, les bénéfices plus importants du shop et de la cafétéria; ceux d’une tirelire à placer  à la sortie de l’institution, ce jour-là, etc.) mais bien des campagnes de presse chaque mois pour atteindre tous les habitants afin que cette «pratique» devienne une coutume mensuelle. 

D’autre part, je trouve séduisante l’autre gratuité mise en place par Le Louvre depuis janvier 2019 : une nocturne gratuite de 18H à 21H45 tous les premiers samedis du mois avec un accompagnement dans plusieurs salles (commentaires, spectacles, concerts) pour tenter de rendre moins timide le public qui entre pour la première fois dans un musée.
En Europe, d’autres gratuités «pour tous» ne manquent pas d’attrait. Par exemple, le fait que de grandes institutions Madrilènes comme Le Prado pratiquent une gratuité courte en fin de journée chaque jour pendant 2 heures peut donner envie au public de revenir plusieurs fois dans ces musées pour progressivement en faire le tour car après deux heures de visite, les yeux sont fatigués et l’attention, moins soutenue.

5. Devenez une petite souris

Cela fait plus d’une quarantaine d’années que je vais dans les écoles ou les universités pour débattre des droits (à conquérir) du public dans les domaines des médias ou de la culture.

Dès 1975, je pratiquais ainsi dans le cadre des activités de Diffusion Alternative. Par exemple, plus de 300 animations scolaires avec un montage de diapositives qui expliquait les dessous du show-business, «Hit-Parade: la soupe est froide». Plus de détails et photos de cette période.

Ensuite, il y aura d’autres outils audio-visuels réalisés notamment avec la collaboration de Dick Annegarn, de Lio et de Klaus Klang pour pimenter ces animations.

Aujourd’hui, je continue ce type d’exercice de temps en temps bénévolement lorsqu’on me le demande.
Fin novembre 2018, j’ai ainsi débattu avec une cinquantaine d'étudiants en marketing pendant deux heures de cours, sans interruption, sur la suppression de la publicité et du sponsoring à la RTBF. Animé, passionnant. J'ai appris pas mal de choses. Eux aussi, j'ose imaginer. 

Ce qui est exceptionnel pour moi (et pour vous, j’espère), c'est qu’on va garder la trace de cette animation et que vous pouvez dès à présent assister en petite souris à ce très long échange.
En effet, Graziella Van Loo a tout enregistré pour son émission de radio hebdomadaire d'une heure, «Micro ouvert».
La rencontre vient donc en janvier 2019 d’être diffusée quasi intégralement en deux fois sur Radio Campus (ULB) et Radio Panik. 
Une sorte de mini feuilleton pour que la RTBF redevienne un vrai service public. On a notamment beaucoup échangé sur à quoi pourrait ressembler l'évolution de ses programmes, s'il n'y avait plus l'influence des publicitaires.

Éteignez donc votre télé et passons une soirée ensemble! En effet, vous pouvez réécouter cette «intégrale» ici: 
Partie 1 et Partie 2.

J’aimerais beaucoup connaître vos réactions et si vous souhaitez que je recommence cet exercice chez vous, contactez-moi: bernard.hennebert@consoloisirs.be

6. Toujours pas de qualimat pour Arte et La Trois

La Libre du 21 janvier 2019 a publié l’article «Comment mesurer la qualité à la télé». 
Il s’agit du classement des programmes de télévision qu’on peut capter en Fédération Wallonie-Bruxelles non pas selon le nombre d’usagers qui les fréquentent (l’audimat) mais en fonction de comment ils les apprécient (qualimat). 

Cette fois-ci, il s’agit des résultats d’une enquête faite du 29 novembre au 14 décembre 2018 auprès de 2.006 belges francophones.
On y constate par exemple qu’en 2018 la RTBF a perdu la première place convoitée pour les magazines d’info puisque c’est «Cash Investigation» de France2 qui devient leader dans cette catégorie.

Il me semble toujours incompréhensible, et honteux, que l’organisation de ce «qualimat» n’a pas prévu d’interroger le public sur les émissions de La Trois et d’Arte!
On a droit donc à découvrir les goûts du public qu’à propos de huit autres chaînes: La Une, La Deux, RTL-TVI, Club RTL, TF1, France2, France3 et AB3.

J’avais déjà traité ce sujet, il y a deux ans, de façon plus détaillée et rien n’a changé. Lire ici le point 4.

7. Médialog enfin à nouveau sur La Une

Depuis plusieurs années, je dénonce par des plaintes envoyées au CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) les mauvais horaires de diffusion de l’émission de médiation de la RTBF, Medialog. Le collectif «La RTBF nous appartient» a également déploré ce fait lors de son audition au Parlement, en octobre 2017.

Il ne s’agit pas d’un fait anecdotique ou mineur. L’émission de médiation est un élément essentiel qui différencie les chaînes publiques des diffuseurs privés.
Elle permet au public de découvrir les coulisses du média, de dialoguer et débattre avec sa direction, de s’impliquer dans son évolution par ses plaintes ou propositions. 
C’est à la fin du siècle dernier, que pareils programmes se sont développés, d’abord en France, puis en Belgique. Ils sont bien entendu parfois gênants car ils peuvent remettre en question le travail des journalistes, des animateurs, des réalisateurs, des directions. Pourtant, ils sont l’outil essentiel pour permettre aux citoyens de s’impliquer en participant à l’évolution du service public. 

On revient de loin. Petit rappel: en télévision, durant la période où Christian Druitte était administrateur général de la RTBF, les premières émissions de médiation étaient animées par Jean-Jacques Jespers. C’était «Qu’en dites-vous?».
Elles étaient hebdomadaires (aujourd’hui, il n’y en a plus que dix par an). Cette émission était diffusée sur La Une, le dimanche midi, entre la fin du débat politique et le JT de 13H, sans pause publicitaire ni avant, ni pendant, ni après ledit programme.
C’était également une émission non montée et le mot de la fin était donné à l’usager qui était présent en studio. En 2002, JJJ dressa un premier bilan de son travail.

L’actuelle séquence de médiation (ce n’est même plus une émission à part entière) est proposée dans le mensuel Médialog. Jusqu’en novembre 2018, celui-ci était diffusé sur La Deux pas vraiment à un horaire fixe (ce qui rendait plus difficile la fidélisation d’un public) et au plus tôt vers 22H. 

Il n’a pas été facile au CSA de réagir car il ne peut condamner la RTBF que si elle n’a pas appliqué son contrat de gestion. Or, le gouvernement avait accepté, dans l’écriture de celui-ci, l’emploi de termes vagues. Concrètement, au lieu d’écrire par exemple que Medialog doit être diffusé au prime-time sur La Une, il a accepté que soit inscrit très vaguement que l’émission doit être diffusée à «un horaire raisonnable», et sans nommer La Une! 

Le CSA a finalement sanctionné au printemps 2018 la RTBF pour le non respect de son contrat de gestion concernant les heures de diffusion de ses programmes de médiation.

Le samedi 1er décembre 2018, pour la première fois depuis bien des années, Medialog a bénéficié d’une diffusion sur La Une: à 17 heures. La condamnation du CSA a donc porté ses fruits, et d’autant plus que Medialog bénéficie désormais de plusieurs rediffusions, notamment deux sur La Trois dont une à midi.

8. Créer l’obligation pour un ministre de répondre à son courrier

Pendant plus de six mois, je n’ai pas réussi, avant la signature du nouveau contrat de gestion de la RTBF, à rencontrer le ministre de l’Audiovisuel Jean-Claude Marcourt (PS). Finalement, je lui avais envoyé par le biais de son cabinet un questionnaire par écrit qui est resté sans réponse jusqu’à présent.

Après avoir rencontré pendant une bonne heure un membre du cabinet de la ministre fédérale de la politique scientifique (dont les musées fédéraux) Zuhal Demir (N-VA), j’avais envoyé un e-mail résumant les propositions de travail sur lesquelles nous nous étions accordé durant cet entretien. Ce message et ses rappels resteront sans réponse, et même sans accusé de réception. 

Au fil des années, j’ai toujours considéré qu’une revendication de base était le droit pour le public de recevoir dans un délai d’un mois au maximum une réponse circonstanciée (donc, pas un simple accusé de réception) par écrit (lettres, courriels, etc.) en réponse à ses interpellations à l’égard de personnes ou d’institutions subsidiées. 
Sans ce droit minimum, aucun débat ou dialogue n’est assuré. 

Cette obligation a été imposée à la RTBF dans son contrat de gestion de 2002-2007, grâce à la pression de l’A.T.A. (Association des téléspectateurs actifs).

Ensuite, le 3 février 2006, elle devint obligatoire pour tous les organisateurs culturels subsidiés en Fédération Wallonie-Bruxelles grâce au point 15 du Code de respect des usagers culturels adopté par le gouvernement.

Les hommes politiques qui ont permis ainsi à deux reprises que cette avancée citoyenne devienne obligatoire ne l’appliqueraient pas à eux-mêmes lorsqu’ils deviennent ministres?

Il me semble que pareille pratique devrait être obligatoire pour les ministres et leurs cabinets. Voilà donc une revendication que nos partis politiques démocratiques pourraient mentionner dans leur prochains programmes électoraux.

9. Des sous mais aussi davantage respecter les visiteurs

Fin 2018, Madame Sophie Wilmès (MR), la nouvelle ministre chargée de la politique scientifique, a décidé de se concerter avec les instituts et musées fédéraux qui se plaignent d’être «exsangues».
Début janvier 2019, par le biais d’un communiqué largement diffusé par les médias, la Ligue des Usagers Culturels (L.U.C.) a interpellé le gouvernement de Charles Michel pour que les institutions fédérales soient dotées d’un «Code de respect des usagers culturels», l’équivalent de celui adopté par la Fédération Wallonie-Bruxelles en février 2006:
«(…)En effet, Sophie Wilmès ne vient-elle pas de déclarer à la presse être ouverte pour aider les institutions culturelles à trouver des solutions structurelles pour leur bon fonctionnement?
Il est bien entendu impératif de dégager des moyens tant pour les bâtiments que pour le personnel, afin que les missions de service au public soient remplies dans les meilleures conditions possibles, sans oublier les droits des usagers: l’information et l’accueil du public. Sur ce dernier point, de grands efforts restent à accomplir (…)».
Lire la suite ici.

Le 29 janvier 2019, en tant qu’administrateur de la L.U.C., j’ai été invité à présenter pendant une heure cette revendication à Monsieur Olivier Lohest, Directeur adjoint «politique scientifique» au Cabinet de la Ministre Wilmès. 
Affaire à suivre.

10. À découvrir

Les collectifs qui soutiennent les droits du public culturel sont peu nombreux. Une bonne raison pour faire scintiller «SavoirsCom1» ce mois-ci sous les projecteurs de Consoloisirs. 

Ce collectif s’intéresse à la tombée dans le domaine public des œuvres et explique comment certains ont tenté d’en retarder l’échéance pour les œuvres d'Anne Frank, de St Exupéry, de Louis Lumière, etc.

Régulièrement au cours du mois de décembre, «SavoirsCom1» publie un calendrier de l’Avent du Domaine Public.

11. Je vais vous représenter auprès des centres culturels

Par lettre du 9 janvier 2019, Madame Alda Greoli, Ministre de la Culture, me confirme que je deviens, en tant qu’administrateur de La Ligue des Usagers Culturels, membre effectif de la Commission des Centres Culturels.

Voilà un belle opportunité et un observatoire passionnant pour mieux évaluer comment les droits des usagers sont respectés dans ces nombreuses structures qui participent formidablement à Bruxelles et en Wallonie à la conception et à la propagation de la culture. 

La première réunion est prévue durant la matinée du 19 février 2019.
Dommage, car c’est le même jour et au même moment que Christian Ruby donne une conférence intitulée «On ne nait pas spectatrice ou spectateur, on le devient», de 10H45 à 12H30, au Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 44 Bd Léopold II à 1080 Bruxelles (6ème étage, salle Wallonie-Bruxelles, 6A101). Entrée gratuite mais inscription obligatoire pour le 15 février 2019 au plus tard via l’adresse participationculturelle@cfwb.be

12. Pourquoi uniquement en anglais?

«L’anglais des musées à Bruxelles: pour tromper ou égarer des visiteurs?» est le titre d’une tribune que j’ai publié dans le trimestriel «4 millions 7» de décembre 2018. Voici ce texte:

«Klimt, et surtout les autres à Bozar»: ce titre de l’article de L’Avenir (24 septembre 2018) apparait comme ironique et quelque peu dénonciateur.
Surtout quand Marie-Françoise Gihousse y détaille: «(...) Un thème un peu trompeur. L’exposition met en avant par son titre «Beyound Klimt», et son affiche, un artiste connu du grand public. C’est de bonne guerre mais, autant savoir, il y a très peu d’œuvres de Klimt à Bruxelles (...)». 
Et on peut en dire tout autant pour Schiele et Mucha, annoncés dans cette exposition à 16 euros l’entrée quand même (les réductions pour les seniors n’étant octroyées chez Bozar qu’aux plus de 67 ans, à l’inverse des autres institutions fédérales où c’est 65 ans, et de nombreux autres diffuseurs culturels belges où c’est 60 ans). 
Pour cette exposition de Bozar (proposée au cœur de Bruxelles, rappelons-le!), pourquoi utiliser un titre en anglais? Pour éviter toute méprise, ou mauvaise surprise, les titres plus explicatifs en français et néerlandais n’auraient-ils pas aussi été indispensables?

Une œuvre de Klimt est omniprésente dans la promotion. Si Bozar (ex Palais des Beaux- Arts de Bruxelles), cette institution largement subsidiée, avait comme mission indispensable l’information des visiteurs, elle aurait indiqué au moins sur son site internet le nombre d’œuvres exposées de Klimt (et des autres artistes présentés), ce qui correspondrait d’une certaine façon à l’annonce avant achat des ingrédients, celle-ci étant obligatoire et clairement réglementée par notre législation économique, pour tous les produits de consommation courante: https://www.bozar.be/fr/activities/133869-beyond-klimt

Guy Duplat met aussi en garde ses lecteurs dans La Libre du 26 septembre 2018: «Attention, une exposition peut en cacher une autre. À lire trop vite le titre de l’exposition, choisi pour des raisons de marketing, on peut croire que Bozar présente une exposition Klimt pour le 100ème anniversaire de la mort du grand peintre viennois (…)». 

Le diable se niche parfois dans les détails! L’anglais a également l’exclusivité d’une partie du ticket d’une autre institution fédérale majeure située à un jet de pierre: le Musée Magritte Museum (c’est le nom officiel de ce musée des MRBAB pour que le public ne le confonde avec le «vrai» Musée Magritte établi dans le maison de Jette où a vécu l’artiste).

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Au dos du ticket (qui constitue le texte du contrat qui lie l’acteur culturel à l’usager), est imprimé en lettres bien lisibles un long texte de communication pour remercier les visiteurs, en français, en néerlandais et en anglais. Mais le seul texte concret pour le visiteur qui souhaiterait introduire une réclamation se trouve tout en bas, indiqué uniquement en anglais (donc pas dans les langues nationales du pays qui subsidie cette institution fédérale, à l’inverse de ce qui est pratiqué sur le reste du ticket): «By purchassing this ticket you accept the General Terms and Conditions of the Museum». À noter également qu’aucune adresse précise sur internet n’y est indiquée pour permettre à l’usager de retrouver le texte de ce règlement!


Déjà, 20 lettres de Consoloisirs ont été publiées par «Entre les Lignes» depuis octobre 2016. Voici les thématiques qu’elles abordaient.

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