La peur du vaccin

Poing de vue

Par | Journaliste |
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L'attente d'un moment de délivrance. Photo © Jean-Frédéric Hanssens

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Le sujet qui trouble en ces périodes confinées n'est plus tant les réserves quant aux vaccins contre le Covid-19 que celles qui sont émises contre un vaccin en particulier, le moins cher, cela dit en passant, l'AstraZeneca. Il faut dire que les mesures de rétorsion médicales qui sont prises contre lui entretiennent le trouble, d'autant qu'elles sont différentes selon les pays, toutes décisions divergentes prises en conscience – et selon le principe dit de précaution qui a toutes les apparences de la géométrie variable.

Pourtant il est clair que le risque lié à ce vaccin – et qui n'est peut-être dû, nouvelle piste explorée aux dernières nouvelles, qu'à la mauvaise exécution de la piqûre – est statistiquement très faible. Or il a déjà fallu plusieurs semaines d'explications et d'attente de voir ce qui se passe ailleurs pour convaincre une très large majorité des bienfaits de la vaccination. En ce sens, les retards à la livraison ont peut-être été un bien pour un mal. Il est très important, face à l'agressivité du variant anglais, et à celle pire encore qui pourrait advenir à la prochaine mutation favorable au virus, que l'adhésion au vaccin, en effet, soit très largement majoritaire: sans elle, point d'immunité collective avant longtemps et la certitude qu'en 2022, même à moindre niveau, l'épidémie ne sera pas terminée. La défiance contre un seul vaccin risque de relancer le débat, non seulement à propos de ce vaccin lui-même, mais de tous les vaccins présents et à venir.

Pourquoi l'être humain, d'ordinaire tout de même accessible au langage de la raison, manifeste-t-il de la réticence face à une telle évidence? La probabilité de mourir du vaccin est minuscule par rapport à celle qui existe, n'étant pas vacciné, de mourir de la maladie, c'est un fait. Mais l'énoncer ne suffit pas. Et ce, bien au-delà des complotistes et des kamikazes idéologiques qui détestent à mourir Big Pharma... Il y a un facteur psychologique important dont on ne tient pas compte. Attraper la maladie, c'est en quelque sorte le destin qui a choisi, on n'y peut rien; par contre, se faire vacciner, c'est une décision personnelle sur laquelle joue notre libre arbitre et s'engage notre responsabilité vis-à-vis de nous-mêmes. Ajoutons-y le côté superstitieux plus ou moins larvé, ces vieilles croyances magiques venues du fond des âges, et il y a de quoi hésiter. En d'autres termes, il y a des gens qui veulent bien mourir si c'est la fatalité – ou Dieu – qui décide mais ils ne veulent pas y être impliqués délibérément.

Heureusement il existe quelque chose de plus contagieux encore que le virus: l'exemple. Un effet d'entraînement s'installe quand on connaît quelqu'un qui est vacciné et pour lequel tout s'est bien passé. Au point que les listes d'attente, aujourd'hui, sont prises d'assaut pour quelques fonds de tube qui pourraient rester...

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