La calligraphie du pionnier de l'abstrait

Emois et moi

Par | Journaliste |
le

Photo © J. Rebuffat

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Lecture 2 min.

Que vous le prénommiez Frantisek, Frank ou François, qu'importe, finalement, puisque Kupka signait toujours ses tableaux de son seul nom calligraphié. Le XXème siècle naissant vit naître en peinture l'abstraction, dont l'artiste tchèque, qui passa le plus clair de sa vie à Paris, est l'un des pionniers.

Est-ce parce que l'abstrait a encore mauvaise réputation? Alors que d'ordinaire, les salles d'exposition du Grand Palais sont prises d'assaut par des hordes de visiteurs venus souvent de très loin, le site indiquait seulement cinq minutes d'attente pour la file d'entrée sans réservation préalable. Cette expo, on l'attendait plutôt au centre Pompidou qu'ici, comme ce fut le cas pour la remarquable expo Kandinsky, l'un des autres pionniers majeurs de ce courant en réalité très théorisé. Mais voilà, c'est au Grand Palais et tant pis pour les absent.es. Parmi qui sans doute il faut ranger celles et ceux qui pensent encore, un siècle plus tard, que ce n'est pas de l'art et que l'abstrait est tout juste bon pour les peintres qui ne savent pas dessiner. Kupka est en lui-même un démenti à cette assertion. L'expo est une rétrospective et n'ignore aucun aspect, y compris alimentaire, de sa production. Né en Bohême en 1871, il vécut quatre-vingt-cinq ans et traversa, en les influençant lui-même, maints courants de la peinture du XXème siècle. Il détestait d'ailleurs qu'on parle d'art abstrait. Pour lui, la peinture était au contraire très concrète: «couleurs, formes, dynamiques. Ce qui compte, c'est l'invention. On doit inventer et puis construire.»

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Il en résulte que l'exposition apparaît parfois comme disparate – tel l'artiste, en réalité. Kupka n'a pas un style bien à lui car il en change. On peut ne pas tout aimer mais il est impossible de ne pas en aimer certains tableaux et l'on sort de là en réfléchissant à la réflexion sur l'art et son évolution. L'abstrait n'est pas né par hasard, par facilité ou par génération spontanée. La photo, sont-ce des portraits ou des prétextes à couleurs? Mais la vie, de toute façon, aime bien le clin d’œil du hasard. J'ai sorti mon téléphone pour fixer la silhouette de cette visiteuse qui avait le même profil que Mme Kupka (et j'en profite pour vous présenter mes excuses pour la piètre qualité technique du cliché).

Au Grand Palais, métro Champs-Élysées Clemenceau, à Paris, jusqu'ai 30 juillet

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