Nord Stream

Pour remettre les idées à l’endroit...

Par | Penseur libre |
le
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  La semaine passée, quelle ne fut pas ma surprise de recevoir la visite des Services secrets russes un soir en mon humble demeure.

  Ils venaient me proposer de saboter le North Stream au large du Danemark. «  Moi, pourquoi moi  », m’écriai-je et vous direz-vous  ! Certes j’étais tombé amoureux de la petite sirène lors d’un voyage-échange que j’avais organisé avec mes élèves dans les années 1980. Mais des questions techniques de son côté m’obligèrent à un amour platonique, ce qui n’était pas dans mes habitudes. Les fonctionnaires, assis dans mon divan (dont ils apprécièrent la couleur rouge), m’expliquèrent qu’ils avaient été informés que j’adorais les «  bouillonnements, les effervescences, l’impétuosité  » et qu’en plus, j’étais capable d’approcher ces phénomènes sans peur (et sans reproches).

  Tout à coup, en apercevant sur un de mes murs une combinaison d’homme-grenouille, l’un d’entre eux s’exclama  : «  Vous êtes l’homme qu’il nous faut, s’imaginant que j’étais passionné de plongée  !  ». Rapidement, je les détrompai  : «  Non, non, cette tenue est un cadeau de mes amis  ».

  «  Qu’importe, m’entendis-je dire, vous êtes notre homme, vous êtes parfaitement anonyme et votre visa et votre carte d’identité sont déjà prêts  !  ».

  «  Il y a un hic, cependant, avoua le plus petit. Pour toutes sortes de raisons que nous ne pouvons vous exposer, nous ne pouvons vous rétribuer en vous versant de l’argent. Mais rassurez-vous, nous avons trouvé la solution. Nous vous offrons le gaz et l’électricité pour le reste de vos jours, comme dans le jeu de loterie « Win for life ». Un instant, je fus intéressé. Quand je compris qu’ils m’avaient choisi parce que j’habitais un appartement de 58 mètres carrés et que j’avais quatre-vingt-deux-ans, je m’aperçus que j’avais affaire à de fameux hommes d’affaires.

  J’étais coincé. J’avais quelques scrupules moraux cependant. Une demi-heure après avoir signé le contrat, après d’affreuses incertitudes, je leur téléphonai (avec un numéro crypté, bien entendu). Je voulais changer les termes de mon contrat et en contrepartie de mon dangereux travail, que le monde entier profite de cette énergie gratuitement. Ils me promirent une réponse dans l’heure…

  La conscience tranquille, je ne dus pas chercher le sommeil, il me tomba dessus. Au bout de 59 minutes, l’on frappa violemment à la porte.

  Mais que fais-je maintenant ici dans cette cave inconnue dépourvue de lit et de lumière ?

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