Oscar nage

l’œil et l’oreille

Par | Journaliste |
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L'IA ne veut pas qu'une explosion atomique ravage la cérémonie des Oscars mais admet qu'on puisse la noyer. Comme il s'agit de Christopher Nolan, entre Oppenheimer et auparavant Dunkirk, eh bien allons-y pour l'inondation. Merci Dall-3.

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D'abord make USA great again, ces mecs sont persuadés (et même les nanas de là-bas) que le cinéma américain est the best in the world, alors qu'il est souvent à la gastronomie ce que leur hamburger est à la soupe VGE aux truffes de chez Bocuse. Bref le meilleur film est à peu près toujours ricain, alors autant faire César ou Magritte, non? Ensuite les grosses et les moyennes machines dépensent un pognon de dingue pour avoir une chance de voir l'horrible statuette leur être décernée. Non, pas d'accord, j'entends d'ici votre protestation, la preuve qu'ils sont pas si chauvins c'est qu'il suffit au producteur de Justine Triet de dépenser trois millions de dollars pour en gagner un, d'Oscar, et encore, un petit Oscar du meilleur scénar, une aumône, quoi, mais cocorico Mme Durant, the French quality est récompensée (même si on cause en anglais dans le film). C'est plus Anatomie d'une chute, c'est Dissection d'une ascension. Cela dit le scénario est bon, on se demande bien pourquoi en faire un film, un livre viserait le Goncourt, mais soit. Revenons au Grand Gagnant, le faux biopic de Christopher Nolan, Oppenheimer. Vous êtes plein de culture historique et géopolitique, vous savez qui c'est, le mec qui a fait péter la bombe A à Hiroshima puis à Nagasaki. Pas tout seul, il ne pilotait pas Enola Gay, mais ce fut le chef d'orchestre de cette invention dont on nous garantissait qu'elle mettait par son existence même la possibibité d'encore faire la guerre au niveau zéro...

J'ai vu Oppenheimer. Je me suis laissé faire. Comme je m'étais laissé faire pour Dunkirk, où l'absence de scénario et le goût de la scène maniérée m'auraient fait sortir si je ne m'étais pas endormi. (Je connaissais la fin. Contrairement au football, à la fin, ce ne sont pas les Allemands qui gagnent.) Cette fois j'entendais des mais non c'est sobre mais évidemment c'est passionnant, quel dilemne moral, non c'est du bon Nolan, ça va te réconcilier avec lui, allez, tu vas voir, toi qui est au départ un pur esprit scientifique égaré dans l'écriture...

Eh bien le pur esprit a relevé les incohérences et approximations. Doublé d'un historien, il n'a pas raté les petits arrangements avec la vérité des faits. Triplé d'un écrivain, il s'est demandé pourquoi, à part l'idée que mettre Einstein, very popular scientist, deux minutes à l'affiche ça ferait vendre des billets, le tout faisait fouillis et aurait pu - et dû - être élagué car à nouveau, le pitch est au niveau du bonzai plutôt que du baobab.

Positivons. Il y a un truc formidable, là-dedans. La musique. Oscarisée elle aussi (comme quoi ils ne peuvent pas tout le temps se gourer, à Hollywood). Elle est due à Ludwig Göransson. Tiens, je vous l'offre, même si aucun de mes lecteurs connus ne se prénomme Oscar.

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